Les mesures préventives pour la lutte contre le dopage à Maurice ne sont pas prises à la légère. En tout cas, les sportifs mauriciens ne diront pas le contraire. Au niveau du centre médico-sportif, rien n’est laissé de côté. Entre tests inopinés et contrôles de routine, la tricherie n’a pas sa place à Maurice.
Le footballeur Mamadou Sakho a été suspendu pour 30 jours à titre conservatoire par l’UEFA. Il lui est reproché d’avoir pris un brûleur de graisse, dont il ne connaissait pas la composition, et qui contenait des éléments interdits. À Maurice, les sportifs sont également exposés à ce genre de produits. Mais la plus grande majorité sait déjà où se situe la limite et qu’il ne faut pas sauter le pas. Les différentes sessions de sensibilisation, auxquelles ils ont eu droit, portent leurs fruits. « Il y a des affiches qui sont placardées au centre d’haltérophilie sur justement les produits qui sont prohibés », confie Cédric Coret. « De toutes les manières, la plupart des produits qui sont vendus à Maurice sont déjà contrôlés au niveau médical et par la douane avant d’être mis sur le marché. » Il avance que le centre anti-dopage organise des séminaires sur le sujet. « Il faut aussi se servir de l’internet pour faire des recherches sur certains produits avant de les prendre. »
Même son de cloche du côté de la boxe. John Colin avance pour sa part que s’il a un doute sur les composants d’un produit, il préfère avoir recours à l’expertise d’un des responsables du centre médico-sportif avant se hasarder à le prendre. « Du fait que le centre ne se trouve pas trop loin de mon lieu d’entraînement, je peux me permettre d’y aller. »
De l’athlétisme, au triathlon, en passant par le judo, les sportifs interrogés confient que la fédération les tient régulièrement au courant. Jessika Rosun, Grégory Ernest et Kimberley Jean Pierre avancent qu’un courriel leur a été envoyé dans ce sens. « C’était au début de cette année. Mais, je me souviens aussi de la campagne qui a été menée avant la tenue des Jeux des îles, l’année dernière », avance la judoka.
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Par contre, Rachel Christine avance qu’au niveau de la fédération de volley-ball, l’on n’en parle pas vraiment. « La dernière fois où j’en ai entendu parler c’était pendant la période des préparatifs en vue des Jeux des îles. » Le constat est le même du côté du badminton. Julien Paul « soutient qu’aucune information ne transpire à ce niveau. » Même au niveau du sport roi, les produits dopants ne sont pas évoqués. Pour Colin Bell, qui évolue au sein du Pamplemousses SC, le club ne pipe mot sur ce dossier. « Je me souviens des causeries que nous avions eues avant les JIOI, mais depuis rien. »
Le cycliste Olivier Le Court de Billot, sociétaire du GSC Blagnac en France, soutient que ce sujet est largement commenté en hexagone. « On parle beaucoup des produits interdits et des produits qui sont surveillés. Il y a même un produit qui s’appelle le Tramadol. Les pros et amateurs l’utilisent, mais il devrait être interdit dans quelque temps. Mais, il faut vraiment être un idiot pour en prendre. On peut en devenir accro et la dépression peut même en découdre. Ce produit est un antidouleur, ainsi tu peux continuer à forcer après l’avoir pris. » Le jeune homme confie que l’usage de ce produit à long terme fait que les réflexes deviennent plus lents.
À Maurice, sans la prescription d’un médecin, les sportifs n’ont pas le droit de prendre des médicaux pour soulager leurs maux. « Le sportif est obligé de présenter une prescription signée par son médecin traitant. La majorité du temps, les produits qu’ils utilisent sont pour des douleurs musculaires. Ces dernières disparaissaient après quelque temps », confie Allen Cadressen, responsable du centre médico-sportif. Il avance que des tests inopinés sont souvent effectués sur les athlètes, surtout ceux qui figurent sur la liste des sportifs de haut niveau. « Ces tests sont réalisés hors compétition. Et c’est surtout l’agence mondiale anti-dopage (WADA) qui choisit les noms de ceux sur lesquels nous devons faire ces tests. » Il faut souligner qu’un test coûte entre 10 000 roupies et 11 000 roupies. « À chaque début d’année la WADA nous envoie la liste des nouveaux produits qui ont été prohibés et nous envoyons une copie à chaque fédération, et aussi à chaque président. » Il ajoute également qu’avant qu’un record soit homologué, un test de dopage est effectué sur l’athlète. En tout cas, on ne plaisante pas avec les tricheurs à Maurice.
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Plusieurs de nos locaux pris dans les filets
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Plusieurs athlètes mauriciens n’ont pu passer à travers les mailles du contrôle antidopage. Dans le passé, plusieurs haltérophiles ont été contrôlés positifs et cela avait provoqué un scandale. Il y a aussi eu le cas où deux de nos compatriotes avaient été testés positifs lors des Jeux de la Francophonie. Et tout récemment, il y a le cas d’un leveur de fonte contrôlé positif au stanozolol.
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