Le mercredi 4 mai 2016, Margaret Félicité va célébrer ses 74 ans. Cette ancienne championne de Maurice des épreuves de lancer, des courses de haies et médaillée aux Jeux des îles de l’océan Indien, est actuellement entraîneuse, au stade de Réduit.
Sa voix, son agilité et sa bonne humeur contagieuse lui donnent l’allure d’une sportive jusqu’au bout des doigts. C’est ce qu’elle est en fait. Son histoire a commencé le 4 mai 1942, quand Marie Margaret Jolicoeur voit le jour. Prénommée Margaret, en hommage à la Princesse, elle a fréquenté l’école Gustave Colin avant de rejoindre le collège Eden de Rose-Hill et plus tard le New City College de Belle-Rose.
« Notre prof de français, Jean Balancy, nous emmène à midi, au stade Candos, pour pratiquer des courses de sprint. Je devançais même les garçons », se rappelle cette Beaubassinoise. Lors des compétitions intervilles, Margaret Félicité dominait facilement ses adversaires lors des sprints, des courses de haies, mais surtout les lancers de disque, javelot et poids. « Ma plus grande déception a été en 1962, quand j’ai battu un record national au lancer du poids, soit 9m36, mais le juge n’a pas homologué ce record », nous a dit cette supportrice de Manchester United et de l’équipe du Brésil.
Heure de gloire lors des JIOI de 1979
Lors des fameux ‘sports days’ au collège et d’autres jeux, notre héroïne brille de mille feux. « À vrai dire dans les années 60/70, les Jeux de l’avenir, des jeunes, de l’Afrique ou du Commonwealth, etc., n’existaient pas ou que Maurice ne participait pas. D’autant que le collège étant payant, nos parents ne voyaient pas d’un bon œil la pratique du sport », ajoute cette admiratrice de Mike Brant et de Pink Floyd.
Son heure de gloire va venir avec les premiers Jeux des îles de l’océan Indien à La Réunion en 1979. « Malgré des moyens très limités pour les entraînements, j’ai pu décrocher deux médailles de bronze, aux poids et disque », nous a confié l’épouse d’Emmanuel et de la maman de Gérard et de Jean-Boris.
Même si elle a une taille d’un mètre 65, elle est dotée d’une vitesse de guépard. Justement son centre de gravité très bas, ajouté aux kilos des muscles, font d’elle une redoutable lanceuse. « En 1985, j’ai fait partie des officiels ainsi qu’aux JIOI qui ont suivi », ajoute cette grand-mère de sept petits-enfants. Même si avec le temps elle a quitté la compétition, elle a su garder une forme impeccable. « Je marche, cours et faits de la musculation », nous a confié cette passionnée de plantes et de l’art. Elle a agi comme prof d’éducation physique pendant 32 ans au collège Eden, son jardin à elle.
Une femme de grande culture
Justement, Margaret Félicité est une femme cultivée, bien élevée et respectueuse. Elle lit Shakespeare, James Hadley Chase, Agatha Christie et les romans franco-italiens, écoute Sinatra, regarde les films de Kirk Douglas (père de Michaël Douglas), de Rory Calhoun et de Feroz Khan. Vous l’aurez compris, elle est western et romantique. « J’aime John Travolta, admire Madonna, Winnie Mandela et Michelle Obama », dit-elle. Durant son épopée, elle a pu visiter de nombreux pays, dont les îles de l’océan Indien, quelques États de l’Afrique et le Canada.
Proche du trois-quatre de siècle bientôt, Margaret Félicité ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « J’entraîne toujours les jeunes trois fois par semaine au stade de Réduit, ma deuxième maison, en attendant que le Seigneur m’appelle auprès de Lui », nous a dit celle qui se dit inspirée par les grandes valeurs d’amour et de paix.