C’est l’haltérophile Roilya Ranaivosoa qui sera la première sportive mauricienne à entrer en scène aux jeux Olympiques de Rio. Elle est engagée dans la catégorie des moins de 48 kg ce samedi, en compagnie de 14 autres participantes.
D’emblée, Roilya Ranaivosoa annonce la couleur. « Être la première ou la dernière en compétition ne change pas grand-chose. Je suis aux Jeux pour défendre le quadricolore », dit-elle. Pour sa première participation à ce rendez-vous sportif planétaire, l’haltérophile veut au moins réaliser une performance honorable. « Le rêve de tout sportif est de décrocher une précieuse médaille olympique.
Malheureusement, on ne peut être tous sur le podium. Une médaille olympique vaut beaucoup plus qu’une médaille aux Championnats du monde», lâche la jeune fille.
Depuis qu’elle a pris ses quartiers dans le village des Jeux la semaine dernière, le quotidien de Roilya Ranaivosoa se résume à entraînements, séance de musculation, sauna et repos. « C’est mon quotidien depuis plusieurs mois. Ce sont les exigences du sport de haut niveau. Cela requiert d’énormes efforts et de sacrifices », fait-elle ressortir. Et de poursuivre : « Il n’y a pas de recette magique pour réussir, que ce soit dans le sport ou dans la vie. Rien ne tombe du ciel. On doit bosser très dur. »
Jusqu’au début de la compétition ce samedi, la jeune femme doit surveiller son alimentation, surtout depuis qu’elle évolue chez les moins de 48 kg. « Je dois impérativement contrôler mes repas, pour ne pas prendre du poids. Beaucoup de gens pensent que je suis malade par rapport à ma perte de poids. Or, ce n’est pas le cas », avance-t-elle.
La leveuse de fonte est l’une des sportives mauriciennes qui a eu une préparation adéquate pour les JO. D’abord, un camp d’entraînement de plusieurs mois en Roumanie, puis un stage au Brésil juste avant la compétition. « On s’y est mis assez tardivement, contrairement aux autres pays qui ont préparé les JO sur une période de quatre ans. Nous devons en faire de même pour les prochains Jeux », insiste-t-elle.
Se surpasser
Face à la crème mondiale, la championne d’Afrique espère tirer son épingle son jeu. « Je me surpasserai pour réaliser une bonne performance. Franchement, décrocher une médaille aux JO ne sera pas une mince affaire. Je vais tout de même essayer. Nous sommes aux JO et non pas aux Jeux des îles de l’océan Indien ou encore aux Jeux d’Afrique. Ce sont les meilleurs athlètes du monde qui sont là », précise-t-elle, réaliste.
L’haltérophile connaît certaines de ses adversaires pour les avoir croisées sur sa route lors des compétitions. « Le moral est au beau fixe. Je préfère me concentrer sur la compétition que de me mettre la pression inutilement. »
Pour sa part, l’entraîneur roumain Urdas Constantin s’attend à ce que sa protégée améliore sa meilleure performance. « Roilya Ranaivosoa a beaucoup progressé, mais il y a encore du travail à faire. Elle a beaucoup travaillé, sans jamais se plaindre, pour arriver là où elle est aujourd’hui. Je suis convaincu qu’elle réalisera une bonne performance à ces Jeux », déclare le technicien. Et de faire ressortir : « La carrière sportive de Ranaivosoa ne s’arrête pas aux JO. Elle a encore du chemin à parcourir. Elle a un avenir prometteur. »
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La seule africaine en lice
Roilya Ranaivosoa, née de père malgache et de mère mauricienne, sera la seule représentante africaine engagée dans la catégorie des moins de 48 kg aux JO. 13e mondiale de sa catégorie, elle n’a pas été qualifiée pour le rendez-vous olympique, mais elle a obtenu une invitation de la Fédération internationale d’haltérophilie.
Des adversaires costauds
La meilleure performance de la Mauricienne est un total olympique de 180 kg, soit 78 kg à l’arraché et 102 kg à l’épaulé-jeté. Ce qui est loin des 200 kg de la Dominicaine Beatriz Elizabeth Piron, de l’Indonésienne Sri wahyuni Augustiani et de la Thailandaise Sopita Tanasan. La Chinoise Zhihui Hou, considérée comme l’une des favorites, a déclaré forfait en raison d’une blessure au genou.
12 haltérophiles en lice
Après les retraits de la Chinoise Zhihui Hou, de la Péruvienne Fiorella Francesca Cueva Uribe et de la Portoricaine Lely Berlitt Burgos Ortiz, elles ne sont que 12 en compétition dans la catégorie des -48 kg.
Noms Pays Perf
Beatriz Candelarion Rép,. Dominicaine 200 kg
Sri wahyuni Augustiani Indonésie 200 kg
Sopita Tanasan Thaïlande 200 kg
Margarita Yelisseyeva Kazakhstan 195 kg
Luliia Paratova Ukraine 195 kg
Hiromi Miyake Japon 193 kg
Thi-Huyen Vuong Vietnam 192 kg
Wei-Ling Chen Chinese Taipei 191 kg
Chanu Mirabai Inde 190 kg
Roilya Ranaivosoa Maurice 180 kg
Morghan King États-Unis 180 kg
Zhanyl Okoeva Kyrgyzstan 175 kg
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