Art martial existant depuis plusieurs centaines d’années en Thaïlande, le muay thaï ou boxe thaï est, aujourd’hui, pratiqué dans de nombreux pays. Discipline reconnue par l’Agence mondiale antidopage et inscrite aux World Games, le muay thaï gagne en popularité à Maurice.
Ayant vu le jour dans les années 1400 en Thaïlande, le muay thaï faisait partie de l’entraînement militaire thaïlandais. Vers la fin des années 1500, cette pratique s’est répandue dans le pays tout entier. Un peu plus tard, le sport s’est fait connaître dans le monde, explique l’entraîneur Berty d’Eau. « En 1928, les Anglais, qui étaient à l’époque en Thaïlande, ont mis des règles qui ont rendu le muay thaï plus sûr, par l’utilisation de gants, de rings et en interdisant les coups de tête, entre autres », explique le technicien.
Plusieurs nations, à l’instar des États-Unis ou encore de la France, ont rapidement adopté ce sport. Aujourd’hui, cet art martial a trouvé sa place dans de nombreux pays. « Nous avons désormais des champions du monde afghanes, turques, arabes ou encore iraniens. Par exemple, le port du voile est permis en muay thaï et c’est aussi ce qui fait la beauté de ce sport. C’est une discipline qui s’adresse vraiment à tous et tout le monde peut y trouver son compte », indique Berty d’Eau.
En muay thaï, huit membres du corps sont utilisés, à savoir les poings, les pieds, les genoux et les coudes. Un pratiquant de muay thaï est appelé un ‘nakmuay’, cependant, qui dit pratiquant ne veut pas forcément dire combattant, précise Berty d’Eau. « On peut pratiquer le muay thaï pour garder la forme, pour se défendre, ou simplement pour le fun. Devenir combattant est un choix et non une nécessité. Le muay thaï enseigne toute une culture, un mode de vie et prône le respect », souligne le technicien.
À Maurice, une dizaine de clubs sont enregistrés auprès de la Fédération mauricienne de muay thaï et disciplines assimilées (FMTDA). Un de ces clubs se trouve à l’Université de Maurice. « Chaque deux ans, il y a les championnats universitaires et l’année prochaine, une équipe mauricienne participera. Dans des pays comme la Thaïlande, la Serbie et la Croatie, le muay thaï est un sujet académique, car en plus d’être un sport, il y a toute une culture associée à cela. Par ailleurs, le muay thaï est pratiqué dans des universités de plus de 100 pays », indique Berty d’Eau.
180 km par semaine
L’entraîneur explique que la discipline n’est pas difficile à pratiquer. Un des axes du muay thaï est de durcir le corps du ‘nakmuay’. Cela est rendu possible en courant et en pratiquant divers exercices. Ensuite, il y a la prochaine étape, qui consiste à taper dans des ‘pads’ et des sacs. Pour ceux qui souhaitent passer au prochain niveau, ils apprennent différentes techniques. Vient ensuite le niveau pour ceux qui souhaitent devenir des combattants, qui consiste notamment à courir trente kilomètres, six fois par semaine. Berty d’Eau souligne qu’un débutant peut passer au stade de pratiquant en un an et qu’ensuite s’il veut combattre, il devra se perfectionner et le temps requis pour devenir un bon combattant varie de personne en personne.
Parmi les valeurs du muay thaï, il y a l’aspect social. Dans cette optique, la FMTDA a pour mission d’aider les démunis à travers ce sport. « Nous allons de région en région, dans les quartiers défavorisés pour inviter des enfants à pratiquer le muay thaï. Nous leur fournissons les équipements et notre récompense est la joie sur le visage en les voyant s’amuser à pratiquer ce sport. Le muay thaï est aussi un sport qui prône le partage et ce que nous voulons faire », conclut Berty d’Eau.
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Combien ça coûte?
Pour pratiquer le muay thaï en toute sécurité, plusieurs équipements sont nécessaires. Le short adapté à ce sport coûte Rs 400. Parmi les autres équipements, on retrouve : les protège-tibias : Rs 500, les coudières : Rs 400, la coquille : Rs 300, les gants : Rs 1 500 et le casque : Rs 800. Toutefois, un débutant n’est pas obligé de se munir de tous ces équipements et peut s’en procurer au fur et à mesure qu’il progresse.
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Facson Perrine : un Mauricien chez les pros
Après avoir été vice-champion du monde de kick-boxing, Facson Perrine s’est converti au muay thaï. Début novembre, il se rendra en Thaïlande et évoluera au Suan Son Beach Muay Thai and Fitness, sous la houlette de l’entraîneur suédois Paul Rejeb. Après avoir tapé dans l’oeil de ce dernier lors des Championnats du monde en Suède en mai, l’entraîneur a contacté la FMTDA pour demander si la possibilité d’évoluer en tant que boxeur professionnel est envisageable pour Facson Perrine. Dès mi-novembre, il commencera à combattre chez les professionnels, à raison de trois à quatre combats par mois, avec un cachet à la clé de chaque combat.