
Le jeune haltérophile a frappé fort lors des Championnats du Commonwealth juniors, en s’adjugeant l’or et six records nationaux. Deux ans après avoir été impliqué dans un cas de dopage, Anthony Madanamootoo revient au devant de la scène plus fort que jamais.
La deuxième fois a été la bonne aux Championnats du Commonwealth. Soulagé ?
Il n’était pas question que je rentre bredouille comme la dernière fois. J’ai tout donné afin d’atteindre mon objectif. J’ai réussi grâce à une préparation adéquate et beaucoup d’efforts. Les conseils du technicien mauricien Avinash Pandoo m’ont été très précieux durant la compétition. J’ai tenu la promesse faite à mon ami décédé dans un tragique accident de la route le 1er janvier. Dommage qu’il ne soit pas là pour savourer cette consécration avec moi.
«Il faut reconnaître que l’ancien DTN a fait un excellent travail.»Vous parlez d’Yvan Pierrot… Oui, je lui dédie ma médaille. Yvan Pierrot est mon inspiration et ma force. Sa carrière sportive avait pris son envol grâce à sa performance lors des Championnats du Commonwealth de 2015. J’espère que l’or décroché à cette même compétition donnera un nouvel élan à ma carrière. Outre d’être champion du Commonwealth, vous avez aussi explosé six records nationaux. C’est géant. J’ai bossé très dur pour réussir. Je n’ai pas jeté les armes malgré les difficultés que j’ai traversées. Je suis un obstiné et tant que je n’obtiens pas ce que je veux, je ne m’arrête pas. Je tiens à remercier mes parents, mon entraîneur Gino Sooprayen, mes amis, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Trust Fund For Excellence in Sport et tous ceux qui ont toujours cru en moi. J’ai une pensée spéciale pour l’ancien Directeur technique national, Urdas Constantin, qui a beaucoup contribué à ma progression et à celle de l’haltérophilie locale. Il semble que vous regrettez le départ du Roumain Constantin… Il faut reconnaître que l’ancien DTN a fait un excellent travail. Il a apporté des résultats concluants lors des différentes compétitions internationales. C’est un technicien compétent. Dommage qu’il ne soit plus là, car il aurait aidé davantage l’haltérophilie mauricienne. Vous avez dû attendre plus de 48 heures avant de confirmer votre première place dans la catégorie des moins de 77 kg. Comment avez-vous vécu l’attente ? C’était assez stressant. Finalement, je suis bien le vainqueur. J’attends toujours ma médaille, qui arrivera avec la délégation mauricienne, car on a dû rentrer au pays une fois la compétition terminée en junior. Le cas de dopage vous concernant aux Championnats d’Afrique juniors de 2014 est-il oublié ou vous hante-t-il toujours ? C’était un moment très difficile dans ma vie. J’ai pu me relever grâce à mon caractère de guerrier. Même si je ne pouvais prendre part à des compétitions pendant une année, je n’ai pas cessé de m’entraîner. Mes parents, mes amis et beaucoup d’autres personnes m’ont aidé à surmonter cette épreuve alors que d’autres me jetaient la pierre. Je ne veux pour rien au monde revivre cela et je ne le souhaite à aucun sportif. Je demande à tous les sportifs d’être très vigilants concernant certains produits. Quels sont vos prochains objectifs ? Je vise un podium aux Championnats d’Afrique l’année prochaine. Et puis, je tâcherai de bien faire dans d’autres compétitions internationales.