S’il y a un sport qui envahit positivement le quotidien des Mauriciens, c’est indiscutablement la pétanque. Dans les villes et les villages, les régions pauvres et quartiers huppés, jeunes et vieux, hommes et femmes se laissent gagner par la fièvre de la pétanque.
Les boulistes sont partout : à la plage, dans les plaines, dans les champs de canne ou même aux bords de route. « C’est une passion grandissante. On compte 72 clubs affiliés à l’Association de Pétanque de l’Ile Maurice, qui totalise quelques 1100 licenciés. Il y a huit terrains aux normes des compétitions et bien sûr, une centaine des boulodromes aménagés au petit bonheur et environ 10 000 joueurs de cette discipline d’adresse», souligne Prem Boudna, ancien secrétaire de l’APM.
À La Source, quartier de Quatre-Bornes, la bande à Mevin Ramsamy a trouvé comment meubler leurs après-midis et leurs week-ends : « L’équipe de La Source est championne de Maurice. Les Nuvin Rungeeah, Coomaren Perianen, Anil Hurry et Roshan Mohun et moi représenteront Maurice lors du Championnat International en Thaïlande, en 2017 », avise t-il. Dans la foulée, les Rosehilliens Parwez Khodabaccus et Ali Soormally, sont partis pour Melbourne le samedi 29 courant, pour le Melbourne International Tournament.
Déstressant
Feroz Deljoor, un Curepipien de 46 ans, raconte sa passion pour la pétanque : « C’est un sport déstressant pour le joueur surtout quand c’est fait dans un cadre détendu sous les filaos, sur le sable avec le bruit de la mer ».
Shalina Dhallapah Maumoondee, conseillère municipale et présidente de l’association Liberater Femme s’y est mise également. « J’ai commencé à jouer il y a un an et demi. C’est un vrai loisir qui n’exige pas une condition physique digne d’un athlète. Que vous soyez en forme ou pas, vous pouvez y participer ».
À Le Hochet, quand le soleil se couche, Amidah Sakauloo et ses amis s’amusent sur le boulodrome créé à pied levé. À Pamplemousses, c’est dans un champ de cannes à sucre que Gian Tourah et ses pairs trouvent leurs marques.
La pétanque envahit tous les quartiers à une vitesse vertigineuse. Et elle n’est pas prête de s’arrêter.
Les règles de base
La pétanque est un sport qui oppose trois joueurs à trois joueurs (triplettes). En triplettes, chaque joueur dispose de deux boules. Elle peut aussi mettre face à face deux joueurs à deux joueurs (doublettes). En doublettes, chaque joueur dispose de trois boules. En tête-à-tête (un joueur contre un joueur), chaque joueur dispose de trois boules.
Le premier à jouer trace un rond et jette le cochonnet à une distance entre six et dix mètres du rond. Puis il lance sa boule le plus proche possible du cochonnet. L’équipe adverse joue à son tour : elle doit placer sa boule plus proche encore du cochonnet, ou taper fort sur la boule adverse de façon à la chasser.
L’équipe qui a la boule la moins proche doit jouer la boule suivante, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de boule à jouer. On compte les points, c’est à dire le nombre de boules le plus près du bouchon appartenant à la même équipe. Celle-ci marque ces points et jette le but pour commencer une nouvelle mène. La partie se termine lorsqu’une équipe arrive à treize points.
À la portée de tous
La pétanque est un sport-loisir peu coûteux et à la portée de tous. Un jeu de pétanque, venant de Chine, coûte entre Rs 750 et Rs 950 chez Students Bookshop et K.Sunassee and Sons à Port-Louis. Une paire des gants, tourne entre Rs 75 et Rs 125 chez Supeco. À cela, il faut ajouter des chaussures de sports, entre Rs 350 et Rs 700, une visière qui coûte Rs 100, et pour les joueurs aux joints (genoux et coudes) sensibles, des supports à Rs 250.