
Le ton est donné par le ministre de la Jeunesse et des Sports. La barre placée haut. Maurice doit gagner les Jeux des îles de l’océan Indien, qu’elle organise en 2019. Par ailleurs, il s’explique sur les clauses qui figurent dans le Sports Bill 2016 et qui font polémiques.
Le Sports Bill a été voté au Parlement mercredi. Etes-vous soulagé ?
Je suis satisfait. Cette nouvelle loi apportera une bouffée d’air frais à la communauté sportive. Elle contribuera à la fois à l’épanouissement de nos athlètes et au développement du sport mauricien dans son ensemble. La nouvelle législation facilitera aussi la promotion du sport et son développement à travers une meilleure gestion des instances concernées, avec pour but d’atteindre l’excellence. Une section de la loi a été consacrée à l’athlète quant à ses droits et ses obligations. Sans l’athlète, il n’y a pas de sport.
Même si le projet de loi est passé comme une lettre à la poste, certaines clauses font sourciller. Comme la sous section 9(9)(c), qui donne le droit à un ‘Supervising Officer’ du ministère de dissoudre le comité directeur d’une Fédération en cas de conflit interne ou autre raison…
Si tout fonctionne bien au sein d’une fédération, il n’y a pas lieu d’appliquer cette clause. Il est inacceptable que les sportifs et qu’une discipline soient pénalisés en raison des conflits entre dirigeants et que la Fédération ne puisse fonctionner car elle ne compte pas suffisamment de membres pour siéger sur le comité directeur. C’est ce qui s’est passé au niveau du cyclisme et du judo récemment. Dans un premier temps, nous allons essayer de solutionner le problème, mais en cas de ‘deadlock’ le dernier recours est d’appliquer cette clause de la loi afin de mettre de l’ordre.
Trouvez-vous normal qu’une personne ayant démissionné en tant que membre d’un comité directeur et qui provoque la tenue d’une Assemblée générale élective ne soit pas éligible à être candidat de nouveau ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de la démocratie ?
Chacun doit assumer pleinement ses responsabilités en s’engageant dans le sport. Nous n’allons pas tolérer les manigances, les démarches obscures et les intérêts personnels. On ne fait pas de coup d’éclat en démissionnant de la Fédération pour ensuite vouloir revenir. Le sport prône le dialogue, l’harmonie et le fair-play.
«Michaël Glover a fait son temps. Maintenant, il faut donner la chance aux autres.»Passons à autre chose. L’objectif de décrocher une médaille olympique à Rio n’a pas été atteint. Des regrets ? Je suis satisfait de la performance de nos athlètes aux jeux Olympiques. Car ils ont tout donné face aux grosses pointures mondiales. Nous sommes passés tout près d’une médaille de bronze en boxe. Il ne faut pas oublier les bons résultats obtenus dans les différentes compétitions internationales au cours de l’année écoulée. Je pense au titre de champion du monde de voltige de Lambert Leclézio, entre autres. Les jeunes ont tiré leur épingle du jeu lors des Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien. Je profite de l’occasion pour féliciter les sportifs et handisportifs pour leur prestation durant l’année. Ma seule déception, c’est que la Mauritius Secondary School Sports Association n’a pu relancer les Jeux inter-collèges. L’année a aussi été marquée par les conflits internes au sein de votre ministère. Le Directeur des Sports Ram Lollchand est suspendu à la suite d’une affaire de plagiat, puis le ministère accepte sa demande de partir à la retraite sans qu’il ne soit entendu par un comité disciplinaire. C’est bizarre… C’est une affaire purement administrative. Il a été suspendu de ses fonctions suite à une enquête indépendante. Par la suite, j’ai été informé que Ram Lollchand a demandé sa retraite anticipée, qui a été approuvée. Je ne suis pas impliqué dans les décisions administratives. Qu’en est-il de la suspension du Senior Sports Officer Dev Putty ? On parle de règlement de compte… Dev Putty a eu des problèmes au niveau de l’administration par rapport à son comportement. J’ai moi-même été informé de sa suspension. Michaël Glover a été éjecté en tant que Chief Executive du Trust Fund For Excellence in Sports (TFES). Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? Nous sommes entrain de revoir la structure et le fonctionnement de cet organisme. L’un des ‘duties’ du TFES est la réinsertion des athlètes après leur carrière sportive mais rien n’a été fait. Des sportifs et des dirigeants de fédérations se sont plaints de ne rien bénéficier du TFES. Ce sont toujours les mêmes qui sont privilégiés. Cela créé une frustration. Le partage aurait dû se faire équitablement. Michaël Glover a fait son temps. Maintenant, il faut donner la chance aux autres. Le nom de son successeur sera dévoilé en janvier. Le drapeau des Jeux des îles a été finalement remis à Maurice en tant que pays hôte de la 10e édition de ce rendez-vous indianocéanique en 2019. Les choses avancent-elles ? Nous avons déjà mis la main à la pâte. Le comité d’organisation des Jeux des îles siège de façon régulière. Le logo des Jeux a été dévoilé. Nous allons de l’avant avec le projet de construction d’un complexe sportif olympique, qui comprendra une piscine, un gymnase et un stade au coût de Rs 1,9 milliard. Le terrain identifié est situé entre St-Pierre et Côte d’Or. Les travaux devront démarrer d’ici juin 2017. Par ailleurs, les Fédérations doivent assurer la préparation des athlètes dès maintenant. Nous devons gagner les Jeux des îles de 2019. Suite à la requête des dirigeants de la voile et du tennis pour intégrer les JIOI 2019, nous allons discuter de cette possibilité lors de la prochaine réunion du Conseil International des Jeux qui se tiendra en février 2017. Quels sont vos projets pour 2017 ? Le projet ‘grassroot’ démarrera dans les établissements scolaires du primaire à partir de janvier. Cela concerne plusieurs disciplines, dont le football, le basket-ball et le tennis de table. Nous allons organiser les Jeux inter-collèges, basés sur l’ancienne formule, et les Jeux universitaires. En 2017, nous aurons les Jeux de la Francophonie. Nous espérons que nos athlètes brilleront. À travers la convention signée avec Montpellier, nous aurons un formateur pour assurer la formation des jeunes footballeurs et des entraîneurs. Grâce à un partenariat avec le Creps de Boug, nous aurons un technicien pour former les entraîneurs et les arbitres. Au mois d’avril, une équipe des moins de 20 ans partira en stage. Nous accorderons beaucoup d’attention à la formation, qui demeure un pilier important dans le processus de développement.