Henri Fayolle : vit au rythme des trails

Quand il court dans les forêts, attaque les flancs des montagnes, négocie les marécages ou s’arrête pour dévorer des goyaves de Chine, Henri Fayolle, trailer semi-professionnel, est dans son élément. La nature et lui ne font qu’un et parcourir des kilomètres lui est vitale. Il est le champion national de Maurice 2016. « Pour être plus juste, je n’étais pas trop sportif durant mon enfance. Ce n’est que durant l’adolescence que j’ai pris goût et, arrivé à l’âge adulte, je suis devenu accro aux courses en pleine nature. Les trails me passionnent énormément, au point où j’en ai presque fait mon métier », démarre le beau gosse de 23 ans, qui fait 1 m 80 pour 70 kg.

Presque cinq heures de course

Henri Fayolle est le champion national de trail. Sa première course remonte à juin 2014, sur une distance de 20 km. Il a terminé cinquième. En raison de ses blessures, il a raté les compétitions en 2015. Mais en 2016, il est revenu en force. En cinq courses, il a successivement terminé cinquième lors d’une course de 16 km aux gorges, 4e  au Parakeet Challenge long de 44 km, 3e durant le cross Grand Piton de 35 km et 2e sur un parcours de 20 km dit ‘Zig Zag’. Et comme le veut la logique, lors du Championnat National de Maurice, tenu sur une distance de 32 km en juillet, il a dominé l’autre ‘Robin des Bois’ mauricien, Vishal Itoo. « On a parcouru Case Noyale, Piton de la Petite-Rivière-Noire et Les Gorges, entre autres. Et à l’arrivée, j’ai terminé premier en 4 h 38 minutes», nous raconte cet habitant de Rivière-Noire. Pour comprendre la flamme qui anime ce jeune blond, un retour en arrière s’impose. Le couple Mary-Ann et Jean-François ont été gâtés par Hera, déesse de la fertilité, et comptent cinq enfants. Henri est le 3e. Il a, tour à tour, étudié à l’École du Nord, au Lycée des Mascareignes et à l’université Charles-Telfair, avant de mettre le cap sur la Suisse pour des études en architecture. « Pendant tout ce temps, je me contentais de jouer un peu au football, mais rien de plus », concède ce fan du coureur américain Fage Canaday. De retour au pays en 2013, il rencontre Ian de Maroussem, au moment où quelques- uns de ses amis se mettaient sérieusement au sport. « Mes amis ont créé le déclic et Ian m’a guidé », ajoute l’élève de Sébastien Spehler, un ancien champion de France de trail.

En contact avec la nature

Henri Fayolle est partenaire d’affaires de Yanature, spécialiste de randonnées et des ascensions en montagne, a démarré avec les courses en pleine nature en 2013. « Je m’entraînais sur les versants de La Tourelle et Le Tamarin, je cours dans les bois, sur les berges des rivières. Des fois, entre amis, mais souvent seul », explique-t-il. Durant les trails, il lui est arrivé d’être trempé jusqu’aux os lors de grosses averses. Des anecdotes, il en compte beaucoup. « Un jour je suis entré dans un nid de guêpes. Une autre fois, je me suis enlisé. Il faut aussi compter les multiples coups aux chevilles et aux genoux, les éraflures par des épines et il m’est même arrivé de me perdre en pleine nature ou d’être surpris par la nuit tombante », dit-il. Outre le trail, Henri Fayolle est un avide lecteur des œuvres de Maupassant, Alain-Fournier et Mauriac. Il est aussi un fan de l’équipe de France et son joueur favori est Antoine Griezmann. Ses contacts avec Dame Nature le ressourcent et lui apporte de la ‘nourriture’ pour l’âme. « La vie est trépidante, stressante et sédentaire. Mes courses dans la nature, que j’appelle escapades amoureuses (rires), me remettent d’aplomb », poursuit Henri Fayolle. Il concède qu’il ne fume pas, mais se permet un verre de temps à autre. « Je surveille ce que je mange. La nourriture industrielle n’est pas ma favorite. Ce qui m’exaspère, c’est la quantité de détritus que les Mauriciens laissent dans les bois et forêts, sans aucun souci et en toute impunité », soutient Henri Fayolle. «Je tenais à remercier mon sponsor Garmin Mauritius et Shane Rolfe, le gérant, pour son aide et sa gentillesse », dit-il. Comme il se passionne pour les trails et les autres sorties en forêts, Henri Fayolle demande aux Mauriciens de se rapprocher davantage de Dame Nature. Lui, il est comme poisson dans l’eau, une fois dans les entrailles de la nature sauvage.