
Le député de la circonscription N°20 et responsable du dossier sports au MMM revient sur le Sports Bill 2016 voté récemment à l’assemblée nationale. Il trouve que les sports non-olympiques sont marginalisés et souhaite que le sport mauricien arrive à évoluer dans le cadre d’un projet réfléchi sur le long tout comme sur le court terme.
Est-ce que le nouveau Sports Bill aidera à l’avancement du sport ou pas ?
Ce n’est pas une loi qui permet au sport d’avancer. Ce sont, avant tout, les hommes et les femmes qui ont la responsabilité de diriger leur discipline qui permettent au sport d’avancer. Ce sont les dirigeants des fédérations avec leurs projets et l’organisation des compétitions qui font la progression du sport. Le ministère des sports pour sa part doit assumer pleinement son rôle de facilitateur.
Quelles sont les grosses lacunes que vous avez notées ?
Pensez-vous qu’une loi qui donne le droit à un ministre et à son “Super-vising Officer”de s’ingérer allégrement dans les affaires internes d’une fédération va aider à l’avance-ment du sport ? Moi je crois dans la démo-cratie et l’autonomie des fédérations et je pense aussi qu’une loi, doit être un cadre dans lequel les gestionnaires du sport sont appelés à évoluer. Dans mon intervention sur le Sports Bill à l’Assemblée Nationale j’ai longuement fait ressortir les manque-ments et les lacunes de cette loi, en particulier la protection que devraient bénéficier les sportifs mauriciens.
Le football bénéficie de beaucoup de soutiens financiers. Est-ce équitable vis-à-vis des autres disciplines ?
Qu'on fasse autant pour le football ne me dérange pas, mais je le dis et je le redis, cela ne devrait pas se faire au détriment des autres disciplines. Le football malgré les investissements massifs qu’il y a eu avec l’arrivée de la professionnalisation, il y a très peu de résultats probants sur le plan international.
Par contre les autres disciplines, surtout celles qui ne sont pas considérées comme Olympiques apportent beaucoup en terme de résultats et de fierté pour le sport mauricien.
Je vous citerais le voltige où Lambert Leclézio est aujourd’hui champion du monde, le kitsurfer Louka Pitot, ou encore le kick-boxing qui année après année reste compé-titive sur la scène interna-tionale.
Souvent ces disciplines ne savent plus comment faire pour trouver les fonds nécessaires car ce qu'elles reçoivent du MJS est loin d'être suffisant. Je m’étonne de l’absence du Club Maurice Company durant la saison sportive 2016.
On est à un peu plus de deux ans des JIOI de 2019 à Maurice. Quel est votre constat concernant la préparation de nos athlètes et de l’organisation ?
Il est sans doute un peu tôt pour se prononcer sur cette question et il faut surtout attendre la réunion du Conseil International des Jeux en février 2017 pour en savoir plus. Mais déjà certaines fédérations se sont plaintes à moi de l’absence de projet et de financement pour la préparation. J’observe pour l’heure et je ferai les commentaires au moment venu.
Que souhaitez-vous au sport mauricien pour 2017 ?
Mon plus grand souhait est que le sport mauricien arrive à évoluer dans le cadre d’un projet réfléchi sur le long tout comme sur le court terme. Le sport est en perpétuelle mutation et si nous voulons réussir il faut que le mouvement sportif ait le courage d’apporter les changements néces-saires, quitte à faire bouger les codes préétablis. La politique peut et doit contribuer à cela. Nous ne pouvons plus continuer avec des décisions à l’emporte-pièce du MJS et ni avec certains dirigeants qui ne sont là que pour rester au pouvoir. Je profite de cette espace qui m’est offert pour souhaiter une bonne et fructueuse année 2017 à tout le mouvement sportif mauricien, ainsi qu’à toute la population mauricienne.