La Réunion a brandi la menace de ne pas participer aux 10e Jeux des Îles de l’océan Indien prévus du 19 au 28 juillet 2019. L’île sœur souhaite que les règlements concernant l’éligibilité de participation d’un athlète soient revus par le Conseil International des Jeux.
«Les Réunionnais sont victimes d’une injustice. On ne va pas se laisser marcher dessus. Nous n’allons pas participer aux prochains Jeux des Iles si le CIJ ne revoit pas les conditions entourant l’éligibilité des sportifs à concourir à l’événement », déclare la présidente du Comité régional olympique sportif (CROS) de La Réunion, Monique Cathala, jointe au téléphone mercredi.
Cette dernière a vidé son sac lors d’une conférence de presse à La Réunion mercredi après-midi. « J’ai le soutien de toute la communauté sportive réunionnaise dans cette démarche. Nous sommes victimes de discrimination et nous allons camper sur notre position tant que les membres du CIJ persistent à vouloir nous sanctionner sur le point d’éligibilité concernant nos sportifs. Pourquoi les mêmes règles ne sont pas appliquées pour tous ? », s’interroge-t-elle. Dans la foulée, elle devait souligner : « C’est bien dommage d’en arriver là. Nous ne faisons pas du chantage mais nous ne pouvons pas tolérer davantage cette situation. Il est clair qu’on ne souhaite pas que les athlètes réunionnais licenciés en métropole participent aux Jeux des Îles de l’océan Indien. Nous nous sommes exprimés sur le sujet lors de la dernière réunion du CIJ tenue à Maurice en mars dernier mais on n’a rien voulu entendre. »
Ce point a été soulevé lors de la dernière réunion plénière du CIJ. À l’exception de La Réunion, les autres pays ont voté en faveur du règlement qui stipule que pour pouvoir défendre les couleurs de son pays, l’athlète doit être licencié dans l’île les trois années civiles avant les Jeux, incluant celle des Jeux. Dans le cas des Jeux des Iles de 2019, pour être éligible de participer la licence du sportif doit être émise à partir du 19 juillet 2016.
Par ailleurs, Monique Cathala déplore le manque de fermeté du CIJ à l’encontre de Madagascar et des Comores afin qu’elles remboursent le montant dû concernant les frais de participation. « Madagascar nous doit 54 000 euros et les Comores 17 000 euros », a révélé la présidente du CROS.
De son côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports mauricien, Stephan Toussaint, souhaite qu’une solution soit trouvée dans l’intérêt de la famille sportive de l’océan Indien. « Il y a encore du temps pour trouver une solution tout en gardant l’esprit de fraternité et de camaraderie entre les îles. Les Jeux des Iles de 2019 auront bel et bien lieu peu importe les circonstances mais je souhaite que les Réunionnais participent pour la beauté de cette 10e édition. Je reste optimiste », déclare t-il.
Sollicité pour une déclaration, le président du Comité olympique mauricien, Philippe Hao Thyn Voon a, pour sa part, déclaré que le CIJ ne fait qu’appliquer la Charte des Jeux. « Nous avons une réunion en février 2018. Nous pourrons en discuter », dit-il.
Si La Réunion menace de ne pas participer aux Jeux des Iles de 2019, toutefois elle reste membre du CIJ.
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