Éric Milazar a été triple champion d’Afrique sur 400m et Stéphan Buckland était un spécialiste des 100m et 200m.

Du sprint en athlétisme : pour une poignée de secondes

By Ashfaq Muhamodsaroar Lundi 15 Mai 2017 Athlétisme O commentaire 0 views

Les sprints en athlétisme sont les épreuves les plus attendues dans les grandes compétitions, à l’instar des jeux Olympiques ou encore des Championnats du monde. Il existe plusieurs types de sprints et différents types d’entraînement.

Les Stéphan Buckland et Eric Milazar ont fait rêver toute une génération. Le premier était le roi mauricien des 100m et 200m, tandis que le second était le champion du 400m. Aujourd’hui, ils sont tous deux entraîneurs. Responsable des sprinteurs au Centre international d’athlétisme de Maurice (CIAM), Stéphan Buckland souligne qu’on naît sprinteur. « C’est inné. On peut détecter un bon sprinteur dès son jeune âge, mais pour atteindre le haut niveau, il doit beaucoup s’entraîner », souligne-t-il.

Tous les sprinteurs n’ont pas le même profil. « Un athlète des 100m et 200m mise davantage sur sa puissance, son explosivité et son départ sur le bloc. Sur 400m, il faut également combattre la fatigue et l’acide lactique. Il est plus dur de courir un 400m que les 100m ou 200m », précise, pour sa part, Eric Milazar.

L’entraînement n’est pas très différent pour tous les sprinteurs, cependant. « Avec la technologie aujourd’hui, les sprinteurs de 100m, 200m ou 400m ont, à la base, le même type d’entraînement. 50 % se font dans la salle de sport, tandis que l’autre moitié du travail se fait sur la piste. Aujourd’hui, un bon sprinteur de 400m doit pouvoir courir le 100m en 10,20s. La technique est également très importante », indique Stéphan Buckland.

Un sprint se déroule en trois phases : le départ, la mise en action et le maintien de la vitesse jusqu’à l’arrivée. Pour commencer, l’athlète règle son starting bloc en fonction de sa morphologie et de ses capacités physiques. Si le sprinteur sort du bloc en moins de 100 millièmes après le signal de départ, cela est considéré comme un faux départ. Si cela se produit, l’athlète est éliminé de la course.

Après le départ, le sprinteur allonge ses foulées et se redresse, peu à peu, pour atteindre sa vitesse maximale. Les athlètes de haut niveau atteignent leur vitesse optimale après 50 à 60m. Pour le reste de la course, le sprinteur doit maintenir sa vitesse. Pour cela, le sprinteur adopte une foulée appelée la griffe, qui minimise le freinage et optimise la propulsion. La course prend fin lorsque le torse du premier coureur passe la ligne d’arrivée. Il y a deux types de sprints, ceux appelés courts et les sprints longs. Dans les sprints courts, on retrouve les 50m et 60m, qui sont généralement pratiqués en salle. Ajouté à cela, on trouve les 100m et 200m. Il y a également le 150m, mais cette distance ne figure généralement pas au programme des championnats.

Quant aux sprints longs, seul le 400m est une distance de championnat, contrairement aux 300m, 500m et 600m, qu’on trouve dans certains meetings.

La piste et les conditions climatiques influent également sur une course. Les plus grands stades, comme ceux utilisés pour les jeux Olympiques de Pékin, pour les mondiaux en salle de Doha, ou encore celui de Barcelone, qui avaient accueilli les Championnats d’Europe, sont les plus rapides. Leurs pistes ont été conçues par Mondotrack FTX, créateur de la piste synthétique la plus rapide au monde.

Patience est le maître-mot

Les starting blocks sont réglés selon la morphologie et les capacités physiques du sprinteur.

Il ne faut pas se presser et s’attendre à avoir des résultats immédiatement, souligne Stéphan Buckland. Il précise que la route a été longue pour lui. « J’ai mis neuf ans avant d’atteindre le haut niveau. Il faut beaucoup de patience et beaucoup de travail pour être un bon athlète. Il y a beaucoup de sacrifices à faire. De nos jours, les jeunes sont trop pressés d’avoir des résultats. C’est pour cela qu’ils n’y parviennent généralement pas », souligne le technicien.

Fibres en tous genres

Les coureurs de marathon ont des muscles composés de fibres lentes (slow twitch), tandis que les sprinteurs ont des fibres rapides (fast twitch). Les fibres lentes utilisent de l’oxygène pour fonctionner. Ils mettent plus de temps à développer de la vitesse, mais ont une meilleure endurance et peuvent donc courir pendant plus longtemps.  Quant aux fibres rapides, elles fonctionnent de manière anaérobique, n’utilisant pas d’oxygène pour se mettre en marche. Les sprinteurs et les animaux les plus rapides dans la nature ont des fibres rapides. Ces derniers produisent beaucoup d’énergie très rapidement, mais se fatiguent également relativement vite. Ils nécessitent également plus de temps de repos.  Les culturistes ont également, pour bon nombre d’entre eux, des fibres rapides. Il y a également un troisième type ; les fibres neutres. Ces derniers s’apparenteront aux fibres lentes ou rapides, selon les entraînements. Mais les athlètes dotés de fibres neutres peuvent être doués dans différents types d’épreuves, mais ne seront pas parmi les meilleurs sprinteurs ou les meilleurs marathoniens.

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