Prisca Manikion avant une de ses récentes compétitions en France.

Prisca Manikion : «Si je ne peux courir, je marcherai»

By Kevin Manoo Lundi 12 Juin 2017 Athlétisme O commentaire 0 views

Issue d’un milieu modeste étant petite, Prisca Manikion n’a pas pour autant abandonné son rêve de devenir une grande athlète. Championne de Maurice en plusieurs occasions sur les épreuves de demi-fond, elle a dû toutefois mettre sa discipline de prédilection de côté, à la suite d'une blessure en 2013, pour vite se reconvertir à la marche. Aujourd’hui, elle met toutes les chances de son côté afin de pouvoir terminer sa carrière en beauté pour les Jeux des îles de l’océan Indien en 2019.

Les courses de demi-fond n’avaient aucun secret pour Prisca Manikion ; de 2009 à 2012, doublé Vital League - Championnat de Maurice, en passant par une médaille de bronze pour les Jeux des îles aux Seychelles en 2011 sur 10 000 mètres. Mais survient alors la blessure qui allait remettre toute sa carrière en question en 2013. « À la suite d’une blessure, j’ai dû faire une croix sur les courses de demi-fond de haut niveau. Je ne voulais définitivement pas m’éloigner des pistes. Comme j’étais à ma dernière année universitaire, je devais effectuer une partie pratique dans le cadre de ma formation, j’ai alors choisi et adopté la marche aux haies », confie l’athlète.

Elle ne tardera pas à briller dans sa nouvelle discipline, ramenant une médaille d’argent lors des Jeux des îles 2015. « J’ai appris les techniques au contact de Kaviraj Mardemootoo, champion de Maurice de la discipline. Certes, la marche est encore plus difficile que la course, les techniques étaient pénibles à apprendre, mais je l’ai fait par amour pour la discipline », dit-elle.

Les fruits de son dur labeur n’allaient pas tarder. « En 2015, j’avais trois semaines pour réaliser les minima, soit couvrir les 5 000 mètres en 29 secondes. À cette époque, mon chrono sur cette distance était de 29'49. Je n’ai jamais perdu confiance, j’ai persévéré et j’ai pu réaliser le temps de 28'02. Les minima en poche, je me suis ensuite octroyée la médaille d’argent lors des Jeux des îles 2015 », relate notre professeur de sport du secondaire.

Persévérance et volonté

Prisca Manikion s’est bâtie cette carrière sportive en faisant preuve de persévérance et de volonté : « Petite, je vivais avec ma grand-mère et ma tante Michelle. Je leur dois beaucoup, car sans elle, je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui. Elles étaient fières quand je revenais avec des médailles, mais m’encourageaient à mettre tout autant d’efforts dans mes études, afin de me bâtir un avenir. »

Elle a alors concilié sport et études et cela lui a demandé beaucoup de sacrifices. « J’ai pu bénéficier d’une bourse d'études pour mon diplôme au Mauritius Institute of Education. Pour joindre les deux bouts, j’ai aussi travaillé le soir dqns un centre d'appels. En même temps, je devais m'entraîner sur une base régulière», précise-t-elle.

Âgée de 32 ans, elle sait qu’à présent, les années sont comptées. Sur le plan sportif, le clou de sa carrière sera les Jeux des îles en 2019. « Comme les Jeux se feront à Maurice, je veux terminer ma carrière sur une médaille d'or, pour faire la fierté de mon île. » Mais d'ici là, elle a d'autres objectifs à atteindre : « Me qualifier pour les Jeux de la Francophonie 2017, participer aux championnats de France de marche 2017 et peut être même revenir aux courses de demi-fond au niveau local, de temps à autres, afin de conserver mon esprit de compétition et ma condition physique. Car il faut rappeler qu’il n’y pas suffisamment de compétitions de marche à Maurice qui permettent de garder ou d’améliorer le niveau », indique notre ancienne coureuse de fond.

Actuellement en France en vue de se parfaire dans sa discipline et pour aspirer à une éventuelle qualification pour les Jeux de la Francophonie, Prisca Manikion mise beaucoup sur ce frottement étranger pour franchir un autre palier.

« J’ai toujours dit que si je ne peux pas courir, je marcherai, et je l’ai fait par la grâce de Dieu. J’ai pu répéter mon meilleur chrono après deux ans, il y a quelques jours en France, au sein du club Assad Montellimar. J’avance avec confiance aux côtés de mes coachs Benoit Constant et Jean-Paul Banc. Je compte bien essayer de me dépasser », devait conclure notre athlète au grand cœur.

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