Un mode de vie. Les skateurs mauriciens pratiquent ce sport par passion. Des centaines d’adeptes se font plaisir sur les parkings des grandes surfaces, dans les cours des municipalités, sur la seule rampe disponible à Maurice, qui est à Forbach, ou simplement en pleine rue. Et, dire que ce sera une discipline olympique officielle à Tokyo en 2020.
Une soixantaine de jeunes se donnent rendez-vous tout au long de la semaine devant la municipalité de Curepipe. Ils s’y rencontrent pour pratiquer et se perfectionner au skateboard. C'est une activité qu’ils font plus par passion que pour la compétition. « C’est une façon de se défouler, de s’amuser et de montrer qui on est. Je le fais pour avoir une vie saine et me garder en forme. On se sent libre quand on skate », dit Damien Dalais, 16 ans, habitant Curepipe.
Dwayne Poontah est un autre adepte du skate, qui ne rate pas une occasion d’en faire. Âgé de 17 ans, et étudiant en Lower VI au collège du St-Joseph, il pratique ce sport depuis deux années. « Il y a des personnes qui pratiquent le skate devant la mairie de Curepipe de 11 à 17 heures tous les jours. Je viens surtout pour peaufiner mes figures. Je le fais pour le fun et pour le bien-être. Je sais que le skate sera présent aux jeux Olympiques. J’espère qu’il y aura une fédération mauricienne de skate bientôt, et qu’il y aura des compétitions. Car, je veux devenir le champion de Maurice et représenter mon pays aux JO », indique Dwayne Poontah.
Les skateurs mauriciens sont éparpillés à travers l’île et squattent des spots tels que les cours des mairies et les parkings des grandes surfaces pour s’adonner à leur passion. Il y avait une rampe de skateboard au centre commercial de Bagatelle, mais elle a été démantelée. La seule ‘mini’ rampe se trouve au Circle Square à Forbach, et les skateurs trouvent que le tarif est trop élevé et que c’est dans un endroit retiré dans le Nord. « C’est difficile financièrement de payer Rs 250 quatre ou cinq fois par semaine, et de trouver le transport pour y aller », indique Damien Dalais.
Les skateurs sont-ils des casse-cou ou des inconscients ? En skateboard, la chute fait partie du quotidien. Le skate étant un sport / loisir basé sur l’équilibre et le mouvement, il est impensable de progresser sans tomber. Il reste néanmoins possible de limiter la casse en prenant les bons réflexes. « C’est un sport extrême tout comme le kite surf, le surf ou autres. Il faut connaître ses limites et savoir prendre des risques calculés. Et, surtout ne pas tenter des figures trop dangereuses », dit le skateur chevronné Eric Kircher.
Les compétitions de skateboard étaient à la mode fin des années 1990 et début 2000 à Maurice. Il y avait même des championnats de Maurice juniors et seniors. Tout cela a été abandonné au fil du temps. Un retour en grâce du skateboard est très attendu par les centaines de skateurs, surtout en vue des JO de 2020.
Red Bull organisera une compétition en 2017
La dernière compétition de skateboard était celle du Red Bull Local Hero Tour Skateboarding en décembre 2015 sur le parking de la mairie de Curepipe. Le skateboarder tchèque, Maxim Habanec, avait fait le déplacement pour l’occasion. La première édition du Red Bull Local Hero Tour s’est tenue en février 2014 sur le parking de Grand Baie Super U. « On voulait organiser la troisième édition en 2016, mais cela n’a pas été possible. Nous travaillons sur le projet de tenir un Red Bull Local Hero Tour Skateboarding avant fin 2017. Pour cela il nous faut trouver l’endroit et les permis », indique Fabrice Pierre, Field Marketing Manager de Red Bull Mauritius.
Aux JO de Tokyo en 2020
Depuis le 3 août 2016, le skate est officiellement une discipline olympique. Les amateurs de ride sont attendus à Tokyo en 2020. Les jeux Olympiques de Rio seront les derniers à se dérouler sans les épreuves de skateboard ! Une petite révolution. Le Comité International Olympique (CIO) en a fait l’annonce le 4 août 2016. D’ici 2020 et les JO de Tokyo, cinq sports feront leur entrée dans la compétition : le baseball/softball, le karaté, l’escalade sportive, le surf et le skateboard ! (Écartant au passage le squash, le bowling et le wushu, un art martial chinois.) Les implications pour Maurice est qu’il n’y a pas de fédération de skateboard et aussi pas de compétitions officielles. Tout cela devra être mis en place pour tenter d’avoir au moins un représentant mauricien aux JO de 2020 à Tokyo.
Comment apprendre le skateboard facilement ?
Ça y est. Vous avez acheté votre première planche de skate et vous êtes enfin prêt à vous lancer. À vous le Swagg absolu, les cheveux grenés dans le vent, le soleil sur votre peau et l’admiration de tous vos amis. Dans l’apprentissage de la planche, les premiers instants sont primordiaux. C’est à ce moment que vous allez prendre les bons (ou les mauvais) réflexes qui vont modeler votre style.
Ne poussez pas ! Retenez-vous de pousser votre skateboard avec la jambe placée en arrière sur la planche. La bonne jambe pour pousser en skate, c’est la jambe droite pour les regular et la jambe gauche pour les goofies.
Perfectionnez votre Ollie avant de vouloir apprendre d’autres figures. Le Pop (le fait que la planche claque le sol avant de monter) est fondamental. Sans Pop, pas de figure. N’hésitez pas à passer plusieurs heures à essayer de popper le plus haut possible pour vous entraîner.
Commencez à skater sur une surface bien lisse et sur des petits obstacles. Par exemple, un trottoir est largement suffisant pour apprendre. Cela ne sert à rien de se lancer sur des gros modules comme des rampes si vous ne savez pas monter un trottoir !
En suivant ces trois astuces, vous vous initierez aux joies du skate dans les meilleures conditions et vous mettrez toutes les chances de votre côté pour garder la totalité de vos belles ratiches.
(Source Internet)
Portrait
Eric Kircher : l’un des meilleurs skateurs mauriciens
Même s’il ne veut pas l’admettre, on le qualifiera d’un des meilleurs skateurs mauriciens. Âgé de 26 ans, Eric Kircher est né en France, mais il est à Maurice depuis qu’il a deux ans, car sa mère est Mauricienne. C’est à l’âge de 12 ans qu’il découvre le skateboard, ou du moins, qu’il s’y intéresse.
« J’ai vu des amis qui pratiquaient le skate au Lycée La Bourdonnais. J'ai été attiré par le challenge. J’ai vite attrapé le virus et je me suis mis à pratiquer mes figures avec insistance. Je travaillais dessus jusqu’à 22h ou minuit sous un lampadaire sur le chemin devant ma maison », se rappelle-t-il.
Il participe rapidement aux compétitions locales et devient champion de Maurice junior à 14 ans. « Je suis ensuite passé en senior et je remportais les compétitions régionales et nationales huit fois sur dix », indique-t-il.
Eric Kircher a été supporté par Red Bull, mais pas sponsorisé comme l’est le kite surfeur Louka Pitot, qui est le premier sportif mauricien à l’être. « Cela m’a servi, car je suis désormais employé par Red Bull en étant spécialiste de ‘Sports and Events’ », se réjouit-il.
Parc de skate
Ce skateur a participé aux Championnats du monde de 2014, qui se sont tenus en Afrique du Sud. « J’étais tétanisé. Car, c’était la première fois que j’évoluais dans un tel environnent en côtoyant des légendes de ce sport telles que Nygah Huston. Je n’avais pas aussi l’habitude des rampes de compétitions, car il n’y en a pas à Maurice. Et, j’ai terminé 24e sur les 26 participants », dit-il.
Eric Kircher a fait mieux lors de sa participation lors des Championnats d’Afrique en 2016. Il a terminé 14e sur les 26 skateurs en action. « J’aurai pu faire mieux si j’avais eu une préparation digne de ce nom », indique-t-il.
« C’est dommage qu’on n'a pas de rampe de skateboard à Maurice. On a fait une demande au gouvernement pour seulement avoir un local couvert. Et, Red Bull sera disposé à fournir tous les équipements pour avoir un parc de skate digne de ce nom », affirme Eric Kircher.
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