De gauche à droite : Axel Louis, Gireesh René et Nandini Ramasawmy, membre.

Free Run et Parkour : l’art du déplacement

By Loïc Gangaram Lundi 28 Aout 2017 Sports individuels O commentaire 0 views

Héritier artistique du Parkour des Yamakasi, le Free Run offre aux adeptes de la discipline une nouvelle dimension. Course, poésie du mouvement, élégance, acrobaties font de ce style la nouvelle vague du mouvement qui repousse toutes les limites. À Maurice, petit à petit, ce sport extrême commence à trouver son chemin.

Le Free Running base ses mouvements sur la beauté, la grâce et la fluidité. Ses pratiquants s’entraînent dans le but de se mouvoir librement et avec élégance au travers de leur environnement, urbain ou rural. Le Free Runner cherche à créer des mouvements innovants par son interaction avec les divers objets et obstacles qui l'entourent, une manière personnelle de s’exprimer et de ressentir une certaine liberté. En un mot, il cherche à apprécier.

Axel Louis est un des pionniers de la discipline dans l’île. Il a fait ses débuts à l’âge de 17 ans alors qu’il était toujours étudiant au collège d’État de Forest-Side. « J’ai commencé par pratiquer des sauts et à grimper un peu partout. Par la suite, j’ai visionné plusieurs vidéos et j’ai voulu me parfaire dans la discipline », raconte cet habitant de la Résidence Malherbes.

Dans cette optique, il a intégré un club de gymnastique à Flacq. « C’était plus pour apprendre les mouvements des acrobaties que j’ai décidé de faire la gymnastique. Ensuite, j’ai continué à pratiquer à l’école et dans ma localité afin d’améliorer mon niveau », précise-t-il.

Selon Axel Louis, le Free Run permet de dépasser sa peur. « Il est vrai que le 'Free Run' comporte quelques risques. Nous ne devons pas rester concentré sur cette peur, car cela nous aide à la dépasser avant de franchir un obstacle » soutient-il.

Les régions urbaines, les endroits adéquats

Axel Louis réalisant une acrobatie.

Il n’existe, cependant, pas un endroit approprié où l’on pratique le Free Running ou le Parkour. Par exemple, à ses débuts, Axel Louis a utilisé le centre social de Malherbes pour réaliser ses acrobaties. « Nous n’avons malheureusement pas un lieu où nous pouvons faire librement le 'Free Run'. Les obstacles sont faciles à trouver dans les régions urbaines. Toutefois, nous sommes parfois aussi chassés par les agents de sécurité quand nous pratiquons près des 'Shopping Malls' », relate Axel Louis.

Nandini Ramasawmy, une référence chez les féminins

Elle est une des rares jeunes femmes qui pratiquent le Free Running. Âgée de 24 ans, Nandini Ramasawmy a découvert ce sport extrême il y a quatre ans. « Je pratiquais la gymnastique à l’Université de Maurice. J’ai rencontré Axel et Gireesh (un autre Free Runner). Au début, ce n’était vraiment pas facile. Mais avec la persévérance et l’encouragement de mes amis, j’ai continué », relate-t-elle.

Nandini Ramasawmy est l’une des rares femmes à pratiquer le Free Running.

Pour Nandini, le maître-mot est l’adrénaline. « La peur apporte une montée d’adrénaline.  C’est dans ces moments qu’on devient plus fort. J’adore cet aspect de ce sport. Le 'Free Running' m’a permise à forger ma personnalité et surtout mon caractère. Ta plus grande peur reste toi-même. Toutefois, il faut avoir un entraînement régulier pour avoir confiance en soi », selon la Free Runner.

Malheureusement, il y a peu de femmes qui suivent le pas de Nandini Ramasawmy. « C’est dommage. Beaucoup ne persévèrent à cause de la peur de se blesser. J’essaye tant bien que mal de les encourager. Mais elles ont des doutes sur leur capacité », rajoute-t-elle. Pour promouvoir ce sport auprès des autres femmes, Nandini Ramasawmy utilise les réseaux sociaux afin d’essayer d’attirer les autres à ce sport. «  Je poste assez souvent des vidéos et des photos sur ma page facebook ».

Mautitius Parkour and Free Running Team – Impulsion

C’est la page officielle facebook du Free Running. Axel Louis, Gireesh René et Nandini Ramasawmy sont les trois administrateurs. Le groupe Impulsion a été créé dans le but de promouvoir le sport à travers le pays. « Nous nous sommes rencontrés à travers la gymnastique. Par la suite, nous avons créé l’équipe Impulsion dans le but de faire connaître le 'Free Running' aux Mauriciens. Nous utilisons régulièrement les réseaux sociaux pour poster nos vidéos et photos pour faire la promotion de notre passion. Notre but est d’avoir une communauté de 'Free Runners' à Maurice », déclare Axel Louis

Le groupe offre des séances d’entraînement pour former des Free Runners. « Nous organisons des séances d’entraînements à tous ceux qui sont intéressés au 'Free Run'. Nous leur apprenons la base - les mouvements et les déplacements. Il y a tout un programme que nous mettons en place ».

Impulsion est aussi en contact avec un groupe de Free Running de La Réunion, New Gravity. On a d’ailleurs été invité à participer à un festival en novembre prochain à l’île Sœur.


Les frais et les horaires des entraînements

Les entraînements ont lieu dans trois endroits de l’île. C’est les membres d’Impulsion qui prodiguent ces séances d’entraînement. Cependant le coût varie dépendant des endroits.

  • Curepipe (Gymnase James Burty David) de 15h30 à 17h – Rs 600/mois
  • Coromandel (Baraka Cirq) de 18 à 19h30 – Rs 800/mois
  • Flic-en-Flac de 17h à 19h

Histoire : le Parkour

Les concepts du franchissement d’obstacles et du déplacement efficace existent depuis toujours. Des techniques de franchissement font notamment partie de la pratique de certains arts martiaux, de la gymnastique ou bien de l'entraînement militaire (parcours du combattant).

En tant que discipline sportive autonome, David Belle est reconnu comme l’inventeur du Parkour au début des années 1990 à Lisses (banlieue parisienne). Il fut lui-même inspiré par son père, Raymond Belle, qui s’entraînait selon les concepts de Georges Hébert. En 1998, David Belle et Sébastien Foucan se séparent des Yamakasi. David Belle refonde un groupe appelé « Les Traceurs » : c'est « la Relève », qui participe à la médiatisation de cette discipline. Les sept autres membres fondateurs popularisent le Parkour en France en 2001 grâce au film Yamakasi. Enfin, le dernier cofondateur, Sébastien Foucan, quitte la Relève et participe en 2003 au documentaire de la BBC, Jump London, qui fait découvrir la discipline au monde anglo-saxon. Dès 2004, le Parkour devient un phénomène Internet mondial sur YouTube grâce au fort impact visuel de la discipline. Vers 2006, de nombreuses associations voient le jour. À la même époque, il gagne les gymnases et une variante plus acrobatique fait son apparition : le Free Running. En 2017, le Parkour fait toujours plus d’adeptes, en particulier chez les jeunes. Il est également enseigné dans des écoles au Danemark.

Source : Wikipedia

Red Bull Art of Motion

Red Bull Art of Motion est un événement annuel du Free Running depuis 2007. Réunissant les meilleurs participants, les juges récompensent les Free Runners sur plusieurs critères, notamment leurs acrobaties et la difficulté du parcours entre autres. Les cinq dernières éditions se sont déroulées à Santorini en Grèce. Le dernier vainqueur est l’Hollandais Bart Van der Lindon.

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