
Les critiques sont faciles, mais faire mieux, voire aussi bien, n’est pas si simple. C'est le premier sentiment qui m’anime après un petit tour au National Snooker Centre pour tester ce sport. Adresse, discipline, un bon jugement et un sens tactique sont les qualités requises.
Même si ma tenue n’est pas appropriée en la circonstance, notamment des mocassins très souples et légers, et des vêtements qui n'encombrent pas les mouvements du corps, Cader Mahomed me rassure. « C'est faisable », dit-il d’emblée. Mais dans la pratique, c’est une autre paire de manches. Car, dès mon premier essai, mon instructeur du jour note au moins trois fautes, dont une qu’il qualifie de « grave. » « Le pied droit doit être en face de la bille de choc et celui de gauche incliné », avise-t-il. C’est la base même de ce qu’on appelle le stand dans le jargon.
De plus, il faut avoir la bonne technique pour tenir la queue de billard. « Il faut poser les cinq doigts sur la table, puis ramener les quatre, mis à part le pouce. La queue glisse entre le pouce et l'index avec aisance, afin de bien doser les tirs », poursuit Cader Mohamed, l'un des meilleurs billardistes de Maurice.
On sent vite monter la pression. C’est déjà l’heure d’affronter le champion. Pas une mince affaire. En un clin d’œil, je me vois mener au score : 18-0.
Le jeu de snooker est, toute proportion gardée, un peu comme le carrom indien. Le palais (striker) étant l'équivalent de la queue de billard. Sauf qu'il n'y a pas de bille de choc au carrom. « Le snooker est plus physique et prévoyant, alors que le carrom demande plutôt de l'adresse », observe Farhad Sayfoo, qui maîtrise le sujet.
La tactique de base consiste à gêner l’adversaire, tout en s’assurant de scorer des points. « Il y a la balle retour, qui est un aspect très important. Si un joueur juge qu’il ne peut plus faire couler des billes, ce sera une grave erreur de laisser la balle de choc dans une position jouable pour son vis-à-vis. Il doit faire de sorte de placer la balle de choc dans une position la plus difficile possible », met en garde Saleem Moosa, numéro un de la discipline à Maurice pendant plus d’une décennie et demie.
Mais plus facile à dire qu’à faire. En réalité, je n’ai pas pu faire couler ne serait-ce qu’une bille. Je me suis même retrouvé à chaque fois en position de faiblesse, facilitant la tâche de l’adversaire. « Avec quelques séances de pratique, un joueur apprendra les basiques du snooker et il pourra s’améliorer graduellement, comme dans tout sport », rassure Saleem Moosa. Chez les Moosa, le snooker est une affaire de famille : les deux fils, Salman et Shariq, le frère Istiyaak, et le neveu, Adeeb, disputent tous des tournois au niveau national.
Les valeurs des billes
Rouge-1, jaune-2, verte-3, marron-4, bleue-rose-6 et noire-7.
Le snooker en bref
Le snooker est une des variantes du billard. Il se joue à deux ou en équipes de deux sur une grande table (les dimensions du jeu mesurent 3,57 m sur 1,78 m) avec une « bille de choc » (blanche) et des « billes objets » : quinze rouges valant un point et six couleurs : une jaune, une verte, une marron, une bleue, une rose et une noire, valant respectivement de deux à sept points.
Seule la bille blanche peut être directement frappée par le joueur à l'aide d'une queue de billard. Le but du jeu est de marquer des points avec les billes rouges et colorées en les propulsant, à l’aide de la bille blanche, dans les six poches disposées autour de la table aux quatre coins et au milieu des longs côtés.
Le snooker a aussi pour but de provoquer des fautes de jeu chez l’adversaire.
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