Une tournée à Rose-Belle et La Rosa a permis de découvrir les manquements au niveau des infrastructures sportives et des facilités dans ces régions. Une situation qui pousse les habitants à se désintéresser à la pratique d’un sport.
La tournée dans le sud du pays nous amène à La Rosa, petit village où tout le monde se connait. Ou presque. Le terrain de football de la région est le Dayanundlall Basant Rai Football Ground. Une première observation s’impose. Pas une âme qui bouge sur la pelouse. Pourtant, les jeunes de l’endroit sont plus ou moins libres en ce mardi après-midi.
Pourtant, le terrain de football en question est doté d’un bel revêtement d’herbe verte naturelle. Mais aucun signe de système d’éclairage. Les poteaux sont, eux, dépourvus de filets. De plus, le gradin en béton représente un gros danger pour les footballeurs. Car la proximité avec le terrain de jeu peut occasionner un accident à n’importe quel moment Ashley Gowin, étudiant au collège John Kennedy, explique que le manque de lumière est la cause principale de la sous utilisation du terrain de football. « Les joueurs se font rares. Car jeunes et moins jeunes ne sont libres qu’en début de soirée. Or, le terrain de football n’est pas éclairé. Ce n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait pas grand monde qui joue au football ici », souligne-t-il.
De plus, ceux qui travaillent rentrent au village tard. Tout comme les jeunes de la région, ils ne vont pas jouer au football dans le noir, sur un terrain dépourvu d’éclairage.
Hritki Itteea, également étudiant, souhaite pour sa part que les autorités accordent une attention particulière à ce problème : « Un petit terrain synthétique, avec toutes les facilités, surtout de la lumière, sera le bienvenu pour les jeunes de la région. » Le jeune homme, accompagné de ses amis, nous conduit même sur un terrain de volley-ball en état d’abandon. Il pense que ce lieu peut abriter un terrain de football synthétique.
À La Rosa Social Welfare Centre, quelques aînés s’adonnent à des parties de domino et de cartes. Ils déplorent, eux aussi, le manque d’activités sportives, mais reconnaissent, néanmoins, que les jeunes ne sont pas aussi motivés qu’à leur époque.
Un bijou sous utilisé
Un peu plus loin, plus précisément à Rose-Belle, se dresse un magnifique stade, qui fait la fierté de la localité. Jouxtant le Centre de Jeunesse, cette infrastructure a toutes les aménités pour que les sportifs puissent s’épanouir. Toutefois, Pradeep Jeeburn, responsable du Centre de Jeunesse, regrette que les habitants de la région ne puissent en profiter. « Ce stade tombe sous l’égide du ministère de la Jeunesse et des sports. Ce sont les athlètes de haut niveau qui s’entraînent ici », fait-il ressortir.
Une visite à l’intérieur du stade de Rose-Belle nous laisse pantois. Il n’y a vraiment rien à redire. Sauf que les résidents ne peuvent en profiter.
La sprinteuse Anastasia Dauphin, s’entraîne assidûment sous le regard de son coach, Fabien Dig Dig. Ce dernier, enseignant, est d’avis qu’il faut motiver les jeunes à sortir de leur semblant de bien-être. « Nous sommes de Mahébourg. Nous nous préparons pour les compétitions nationales et internationales. Il y a toute une culture sportive, un engouement pour que les jeunes puissent quitter leur confort pour s’adonner au sport », dit-il.
Hormis un cruel manque d’intérêt de la part des habitants de ces localités, - que les infrastructures soient disponibles ou pas -, il y a cet effort à faire au niveau des Conseils de district et les Conseils de village. Car ce sont eux qui ont la responsabilité de s’assurer du bien-être des habitants.
Un manque de moyens
Au Conseil de dictrict de Vieux Grand-Port, c’est Neeraj Ramburn qui est le responsable du département du Bien-être social et des sports. Selon lui, il incombe à chaque conseil de village d’assumer ses responsabilités. « Le Conseil de district a sous sa charge 24 conseils de village. Ces derniers sont dotés d’un comité de neuf conseillers, incluant un président. Il est vrai que nous sommes responsables des entretiens ainsi que des projets d’envergure, mais la gestion au quotidien revient au conseil de chaque village. En ce qui concerne l’installation d’un système d’éclairage au stade Basant Rai, à La Rosa, ce ne sera pas dans l’immédiat. Similairement, un terrain de football synthétique se fera attendre. Car nous avons un budget déficitaire. Il va falloir attendre », affirme-t-il.