Les habitants de Quartier-Militaire décrient un manque d’infrastructures sportives. Ce qui n’encourage nullement les personnes de la localité, surtout les jeunes à s’adonner au sport. Au niveau du conseil de district, on avance une autre version.
«La région de Quartier-Militaire est dépourvue d’infrastructures de base, quand elles ne sont pas tout simplement inexistantes », regrette Dharmaraj Sohabul, 60 ans. Pour étayer ses dires, il nous a conduits sur un parterre, situé au milieu d’une plantation de légumes sur lequel l’entente Quartier-Militaire/Vuillemin/L’Espérance FC (QMVL FC) s’entraîne. On peut à peine faire un match de cinq contre cinq. « Jadis, les jeunes avaient accès au terrain de football de la Shrimati Indira Gandhi SSS. Depuis plus d’une année que le terrain est censé être en rénovation, les jeunes de la localité, ainsi que les collègiens, sont privés de leurs rencontres de football », déplore cet homme d’affaires et planteur.
Une visite sur le terrain de football indiqué nous confirme qu’il est impraticable. Et ce n’est pas demain qu’il pourra être utilisé. Des herbes folles et des arbustes épineux ont envahi le terrain. Le niveau est abîmé, sans doute à cause des camions qui font le va-et-vient pour déposer des ‘macadams’. À noter une accumulation d’eau dans un coin du terrain dans laquelle prolifèrent les moustiques.
Football et pétanque à la Résidence EDC
À quelque mètres plus loin, à l’entrée de la Résidence EDC, un groupe d’hommes et de femmes se livrent à une partie de poker au bord de la ruelle. Des jeunes entament une partie de football sur l’asphalte. « Ici, c’est incroyable, l’inexistence des terrains des jeux est manifeste. Tenez, c’est sur cette portion de terrain que nous organisons des tournois de
pétanque », déplore Patrice Denis, 29 ans, joueur de Faucon-Sputnik.
Curieusement, la Résidence EDC regorge de sportifs talentueux. Et la star est nul autre que Jénot Revatte, 19 ans, international de Maurice des moins de 20 ans. «J’aurais aimé entraîner les jeunes, mais comme on n’a pas un terrain, c’est impossible. Jouer sur l’asphalte ne fait pas progresser les jeunes», soutient celui qui a disputé trois matchs comme attaquant du ‘Baby Club M’.
Rien pour les filles
Mike Denis est un attaquant de l’entente Riche-Mare Rovers/Boulet Rouge, alors que Dylan Ravatte est meneur de QMVL FC. Leurs équipes sont contraintes de s’entraîner à Providence sur « un terrain sans grandes facilités », précise-t-il.
Nous n’avons pas rencontré des jeunes sportives dans ce bled au climat plutôt froid.
« Certaines m’ont approché pour créer une équipe de football. Elles ont la volonté, le temps et les aptitudes requises. Mais où vont-elles changer leurs vêtements, car il leur faut des vestiaires, mêmes rudimentaires », nous explique M. Sohabul, ancien réserviste de l’équipe des Hindu Cadets. Cependant, au gymnase de la SSS Shrimati Indira Gandhi, une cinquantaine de joueurs pratiquent le badminton sur une base régulière. «Moi, j’aurais aimé voir des adolescentes faire de la musculation, du volleyball, de la natation et pourquoi pas disposer d’un parcours de santé, dûment entretenu », nous explique une enseignante du primaire, visiblement passionnée de sport.
Autre son de cloche
«Il n’est pas vrai de dire que notre région est négligée». Propros d’un cadre du conseil du district de Moka qui, en bon fonctionnaire, veut garder l’anonymat. Il nous donne une autre version des faits. « À Quartier-Militaire, les activités ne manquent pas. D’ailleurs, on démarre prochainement avec les Jeux des villages qui regrouperont 16 localités consituant le village de Quartier-Militaire. De plus, au conseil de village, des cours et des sessions de zumba et de yoga sont dispensés et profitent à 350 personnes », assure-t-il. Sauf que notre interlocuteur n’a pu répondre sur l’inexistence d’infrastructures dans la région. Là, nous pensons surtout aux terrains de football, basketball, volleyball et le très prisé terrain de pétanque. Quoi qu’il en soit, il faudra revoir la politique sportive de Quartier- Militaire où tout reste à faire.