
La pêche en kayak commence à gagner en popularité à Maurice. S’il y a environ cinq ans, la première compétition n’avait réuni que trois participants, la dernière en a réuni soixante. Cette discipline est un sport à part entière et se veut écologique.
La Mauriyak Nabridas Kayak Fishing Competition a eu lieu les 15 et 22 octobre à Rivière-Noire et à Balaclava respectivement. Les participants étaient nombreux. Chaque année, il y a deux compétitions. Une en hiver et une deuxième en été. Les points sont accordés selon la taille du poisson, son poids, le type de poisson ou encore la technique de pêche utilisée.
Un des organisateurs de cette compétition, Steeve Chan Chu, précise que cette discipline intéresse davantage de monde. « Il y a cinq ans, il n’y avait pas vraiment de kayak de pêche à Maurice. Cependant, j’étais passionné par cela et je suis entré en contact avec des Hawaiiens pour apprendre la pêche en kayak, qui fait partie de leur culture. J’ai ensuite approché Nabridas, qui vendait quelques kayaks, et la compagnie a joué le jeu en fabriquant davantage de kayaks de pêche. Depuis, le nombre d’adeptes continue d'augmenter », explique-t-il.
L’un des pionniers de cette discipline à Maurice, Steeve Chan Chu, a créé le groupe Mauriyak sur Facebook, où ses amis et lui discutent de sujets relatifs à la pêche en kayak et organisent des sorties. Il a initié pas mal de personnes à cette discipline. Pour Steeve Chan Chu, la pêche en kayak est un sport à part entière. « C’est un sport complet, qui fait travailler tout le corps. Bien qu’on rame avec les bras et les mains, on prend appui avec ses pieds. C’est une discipline qui peut être pratiquée par des personnes de tous âges. Cela permet de garder la forme et de pratiquer un loisir qui gagne en popularité, même parmi les jeunes », indique-t-il.
Kayak de pêche
C’est un sport « abordable », indique Steeve Chan Chu. « Acheter un kayak de pêche est beaucoup moins coûteux qu’acheter un bateau. Étant plus accessible au grand public, ce sport gagne en popularité. Le fait d’être en communion avec la nature, tout en pratiquant un loisir comme la pêche fait du kayak un sport de plus en plus prisé.
C’est également un bon moyen de faire une sortie entre amis et de se détendre », avance-t-il. Le kayak de pêche diffère des kayaks de loisir. « Le kayak de pêche est aménagé pour cette discipline. On trouve des endroits pour mettre des cannes à pêche. Il y a également des espaces de stockage pour conserver ses poissons et son matériel de pêche. Certains sont adaptés pour la pêche en lagon, tandis que d’autres permettent de pêcher en haute mer », indique notre interlocuteur. Et d’ajouter : « Quant à l’attirail, tout dépend du type de pêche que vous souhaitez pratiquer. Il y a le 'Slow jigging' et le 'Power jigging', entre autres. Les équipements varient grandement, car il y a plusieurs styles de pêche », poursuit-il.
Steeve Chan Chu effectue des sorties d’initiation gratuites deux ou trois fois par mois pour les intéressés. Il peut être contacté via sa messagerie Facebook ou sur le groupe Mauriyak.
Ne négligez pas l’aspect sécurité
Il est très important de respecter les consignes de sécurité en mer. Au cas contraire, vous risquez de mettre votre vie en danger. Il est essentiel de demander conseil à un pêcheur en kayak expérimenté si la personne n’a jamais pratiqué la pêche en kayak. L’intéressé doit également suivre une formation, afin de savoir ce qu’il faut ou ne faut pas faire. Il doit avoir le kayak approprié, les équipements de pêche appropriés. La canne à pêche pour le kayak est généralement plus courte.
Le pêcheur doit également porter un gilet de sauvetage. Avoir un téléphone ou autre équipement de communication sur soi est aussi essentiel, de même qu’avoir un sifflet. S’il y a un problème, le pêcheur doit être en mesure d’appeler à l’aide. Il faut également se protéger du soleil et prévoir de la nourriture et des boissons, car les sorties peuvent durer des heures et le pêcheur dépensera de l’énergie à ramer.
Par ailleurs, il est conseillé de toujours sortir en mer accompagné d’une autre personne ou en groupe. Il ne faut également pas surestimer ses capacités. Le pêcheur doit conserver de l’énergie pour revenir à terre. Il faut consulter la météo et ne pas faire de sorties en mer quand le temps n’est pas propice.
Adoptez une attitude ‘eco-friendly’
Les pêcheurs en kayak mauriciens prônent une attitude « eco-friendly. » Selon eux, toutes les actions en mer ont un impact sur l’écosystème. Ils sont catégoriques : il ne faut pas pratiquer la surpêche. Selon leurs directives, il ne faut pas pêcher de petits poissons. Le fait de ramer est écolo, car aucun carburant n’est utilisé et il n'y a pas d'émission de gaz à effet de serre. Les adeptes n’utilisent également pas d’ancre, afin de ne pas endommager les coraux.
Une compétition régionale en projet
Plusieurs compétitions ont déjà eu lieu à Maurice. Steeve Chan Chu prévoit, toutefois, d’organiser une compétition régionale et inviter les pêcheurs des pays avoisinants. Si tout se passe comme prévu, la compétition devrait voir le jour en octobre 2018. Steeve Chan Chu souligne qu’il faut encore finaliser quelques points. « Nous allons utiliser la prochaine compétition locale, afin de rendre l’organisation plus efficace. Nous allons également mieux définir les règles. Nous voulons qu’une fois la compétition régionale lancée, il n’y ait aucun problème en matière d’organisation et de règles », précise-t-il.
Par ailleurs, il souligne qu’un tel projet donnera plus de visibilité à Maurice. « Nous avons eu des demandes de la part de pêcheurs réunionnais et même de la Chine. Une telle compétition sera un plus pour le secteur du tourisme. Maurice n’a jusqu’à présent pas été proposé aux touristes en tant que destination de pêche en kayak. Pour organiser une telle compétition, nous comptons sur le soutien de la Mauritius Tourism Promotion Authority, du ministère de la Jeunesse et des Sports, des hôtels à Maurice ou encore d’Air Mauritius. Ces instances et ces compagnies ont beaucoup à gagner d’un tel projet », explique Steeve Chan Chu.
Pour toutes les bourses
Le prix des kayaks et des équipements de pêche varie en fonction de la marque et de la qualité. Dans les commerces à Maurice, notamment chez Nabridas, Izumi ou encore Fishing Guru, on trouve des équipements en tous genres.
Le kayak de pêche : à partir de Rs 25 000, neuf et environ Rs 10 000 en seconde main. Les prix peuvent monter jusqu’à Rs 150 000 ou même Rs 200 000.
Le fish finder pour connaître l’emplacement des poissons : à partir de Rs 7 000. Le prix peut atteindre Rs 40 000.
La canne à pêche : à partir de Rs 2 500 pour le kit avec le moulinet. Les prix varient en fonction du type de pêche pratiqué, du poids de la canne et de sa marque. Les prix peuvent vite monter jusqu’à plus de Rs 100 000 pour les modèles spécialisés.
- Le gilet de sauvetage : à partir deRs 1 500.
- Le moteur électrique : à partir de Rs 3 000.