Appelés les courses de grands fonds, le marathon et le semi-marathon ne sont pas des épreuves comme les autres. L’entraînement pour courir sur de telles distances est différent de celui pour les autres courses en athlétisme et demande une préparation minutieuse et un gros effort.
Un marathon est couru sur 42 kilomètres, tandis que le semi-marathon se dispute sur 21 kilomètres. Jamais un marathonien n’a remporté plus de deux Championnats du monde ou de Jeux Olympiques, depuis la création de ce sport aux JO d’Athènes, en 1896.
Les grands fonds ne sont pas destinés à tous. L’entraîneur Mike Félicité souligne qu’il est déconseillé pour les athlètes trop jeunes de se lancer dans de telles épreuves. « Si un athlète a 18 ou 19 ans, il ne doit pas pratiquer des épreuves de grands fonds. Ce genre de course s’adresse aux sportifs ayant 25 ans et plus. Pratiquer cette course trop jeune peut entraîner des risques pour le sportif, surtout s’il n’a pas encore complété sa croissance », explique-t-il.
Le technicien souligne, toutefois, que les grandes nations ont de jeunes athlètes qui pratiquent cette discipline.
« Il peut arriver que des athlètes des pays comme le Kenya et l’Éthiopie, entre autres, commencent à courir de longues distances, dès leur jeune âge. Ils savent qu’ils domineront la scène internationale seulement sur un cycle d’environ quatre ans. Ils se lancent donc jeune, avant de laisser place à une autre personne qui dominera les grands fonds, pendant quelques années », indique Mike Félicité.
Ce dernier explique que l’entraînement des coureurs de grands fonds est différent de celui des autres athlètes. « Par exemple, il n’y a pas de séance de musculation traditionnelle. La musculation se fait lors des ascensions. Le marathonien Jean Luc Vilbrim gravit plusieurs fois la colline de Candos, lors d’une session. Courir une course de grands fonds demande de l’endurance et il n’y a pas de secret. Il faut beaucoup courir, pour que le corps s’adapte aux longues distances. Un coureur de grands fonds couvre en moyenne 150 km par semaine », explique Mike Félicité.
Deux marathons par an
Par ailleurs, un marathonien ne participe généralement pas à plus de deux épreuves par année, tandis qu’un semi-marathonien peut participer à six épreuves. Dans une année olympique, où un athlète est en quête de qualification pour les Jeux Olympiques, il n’a qu’une chance.
Le marathonien doit donc bien préparer sa course, car après son épreuve de qualification, sa deuxième sera le marathon des JO. Il n’a pas droit à l’erreur. Ainsi, si un marathonien sent qu’il n’atteindra pas son objectif, il met un terme à sa course avant la fin de cette dernière, afin de pouvoir participer à un autre marathon.
Un marathonien a besoin de six semaines en moyenne pour récupérer après une course de 42 km, et deux à trois semaines pour les 21 km. Après la phase de récupération, l’entraînement redémarre et il doit recommencer sa préparation.
À Maurice, le record national du marathon chez les hommes est détenu par David Carver (2h18m20s, en 2016), tandis que celui du semi-marathon appartient à Menon Ramsamy (1h06m29s, en 2001). Chez les dames, les deux records ont été l’oeuvre de Maryse Justin, qui, en 1988, a établi le record du marathon en 2h48m40s, tandis qu’en 1991, elle a réalisé un chrono de 1h18m26s, sur le semi-marathon.
Toujours rester patient
Pour Mike Félicité, la patience est un facteur clé, lors d’un marathon. Les meilleurs marathoniens savent attendre le bon moment pour accélérer. « Un marathon se court réellement après les 30 à 35 premiers kilomètres. Même les marathoniens qui dominent la scène mondiale n’attaquent qu’à ce stade. Il ne faut jamais aller vite en début de course, car on épuise ses ressources. Un marathonien doit savoir quel est son objectif et courir à son rythme. Il doit respecter ce qu’il a préparé, lors de ses entraînements. S’il ne se sent pas bien, il vaut mieux arrêter et conserver ses forces pour un prochain marathon », explique le technicien.
Contrôler son alimentation
Un athlète de grands fonds doit d’être discipliné. Ainsi, Mike Félicité précise qu’il ne faut pas manger n’importe quoi et n’importe quand. « Un coureur de grand fond ne doit pas manger ou boire quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de prendre avant une course. Il ne sait pas comment réagira son corps à ces substances », souligne le technicien.
Et d’ajouter : « Les marathons débutent généralement tôt le matin. Un coureur de grand fond se réveille généralement, à 1 heure du matin, il fait le plein d’énergie et va se coucher à nouveau. Il ne doit rien manger quatre heures avant une course. Autre facteur important, il faut toujours bien s’hydrater. Lors d’un marathon, à chaque 2,5 km, des éponges mouillées sont distribuées pour se rafraîchir le corps et à chaque 5 km, il y a des points de ravitaillement. Il faut impérativement boire de l’eau, à chaque point de ravitaillement. »