Star d'Hier - Ah-Sao : 82 ans et toujours vert

By Naushad Korimdun Lundi 20 Novembre 2017 Sports collectifs , Basketball , O commentaire 0 views

Saokhi Ah-Kioon, plus connu comme Ah-Sao et de son nom de baptême Simon Pierre, est un ancien basketteur. Entre 1948 et 1978, il a évolué au sein de Heen Foh Club, Dragon SC et la sélection nationale de Maurice. À la retraite depuis presque 15 ans, il en profite pour ‘entraîner’ les jeunes membres de la famille.

Natif de la capitale en 1935, ce hakka a découvert le basket à l’âge de 12 ans, lors des rencontres au Heen Foh Hall Stadium. C’est justement au sein de cette société-équipe que cet ancien élève de la Chinese Middle School va faire ses premières armes, avant de se joindre au Dragon Club. Tour à tour, ce fils des immigrants chinois s’est adonné au kung-fu, au football, au tennis de table, au badminton. Mais c’est sur le sport cher à Michael Jordan qu’il a jeté son dévolu. « Avec Dragon, j’ai tout appris du basket. On jouait contre les meilleures équipes de l’Afrique. À Maurice, il n’y avait pas notre égal », avise ce joueur de Mah-jong, cartes et dominos. Pour cause, de 1951 à 1971, Dragon a été sacré champion de Maurice.

À cette époque, dans une l’île Maurice coloniale, il y avait d’autres équipes colosses, dont le Dodo, la Fire Brigade et surtout le Racing.

« Face au Dragon, ils ne faisaient pas le poids » avise ce père de deux enfants et grand-père, en une occasion. Les Kioon ont, comme nombreux des Sino-Mauriciens, quitté le chaleureux China Town, pour se la couler douce à Baie-du-Tombeau.

Tanzanie 1974

Joueur vif, doué ballon aux mains et avec un vista pour trouver le panier, Ah-Sao n’a pas tardé de rejoindre la sélection nationale. « Maurice a été plusieurs fois vainqueur des tournois triangulaires. Mais notre participation au Championnat d’Afrique, en Tanzanie en 1974, reste une expérience éternelle. À cette époque, il y avait Luc Bax et Nano Sauzier, deux de mes meilleurs coéquipiers », s’en souvient ce fan de Manchester United et de l’équipe du Brésil.

Durant sa longue carrière, soit sur trois décennies, Ah-Sao n’a pas manqué d’accumuler des anecdotes. « Face à l’Alsace de Bagnolet, Dragon avait emporté un des sets par 15-4. J’avais inscrit 14 points. Un jour, j’ai pris le meilleur d’un basketteur qui fait presque 2m. Après le match on s’est expliqué. Mon ‘jumping timing’ a fait la différence », nous dit celui qui maîtrise le mandarin, écrit et parlé. « Au début, une paire de chaussures coûtait 35 sous. C’était un luxe », conclut l’oncle de Dorinne Kim Soo. Cette dernière voue une admiration sans égal à ce monument du sport mauricien.

Aujourd'hui, cet ancien gestionnaire d’une compagnie de transport de conteneurs reste actif, en entraînant les jeunes membres de la famille.

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