Pratiquer un sport, si vous habitez Lallmatie, relève d’un parcours du combattant. Car le manque criant d’infrastructures n’encourage aucunement ses résidents à s’adonner aux sports.
«Q uels sports pratiquer ici ? Le centre communautaire est vide. Aucune infrastructure digne de ce nom. Pas un bon terrain de volley-ball, ni de football et encore moins pour les autres disciplines », déplore Roshan Heeradun, 45 ans et natif de Lallmatie.
En ce dimanche après-midi, cet ancien footballeur de Lallmatie Leeds United termine sa journée en tant que maraîcher quand nous l’avons abordé. « Auparavant, dans les années 80/90, il y avait des équipes de football, dont Wembley Youth Club. Par la suite et, graduellement, il n’y a pas eu de renouvellement et, à l’instar du football, le sport a sombré », avise-t-il.
Effectivement, une tournée dans la région, que ce soit aux Résidences Laurel ou au village annexé de St-Julien, nous avons constaté de visu que, sportivement, ces localités sont dans le rouge. Une mère de famille, qui habite ‘Cité Perdue’, explique: « Il y a dans ces résidences quelque 400 personnes. Outre un gros problème de transport et de ramassage d’ordures ainsi que l’absence d’un dispensaire, il n’y a pas un jardin d’enfants, ni un boulodrome et même pas un mini-terrain à usage multiple », avise la dame, âgée d’une quarantaine d’années.
Pour Ashvin Caunhye, père de deux enfants, la technologie est un mal nécessaire, certes, mais « trop envahissante. « Tenez, dans notre ruelle, il y a une quinzaine d’adolescents. Mais ils ne sont que cinq ou six qui sortent pour pratiquer un sport », dit-il.
St-Julien pas mieux loti
On constate un bâtiment abritant le village hall qui coule comme un panier, un terrain de pétanque à l’abandon, sans oublier le piteux état du terrain de football. « C’est incroyable que, ni le département de bien-être du conseil du district, ni les clubs de la localité et moins encore le peu de forces vives n’ont trouvé une solution à la pauvreté infrastructurelle et organisationnelle de ce village de l’Est », explique une enseignante du primaire, qui fait du jogging dans les champs de cannes afin de se garder en forme.
Le terrain de Constance, une oasis
Justement, en ce dimanche, il y avait un tournoi de foot organisé sur le terrain de Constance. « Comme il y a un souci par rapport au terrain, on a joué cette rencontre ici. Sinon, dans l’ensemble, il y a un problème, soit le manque d’activités sportives », explique Bheevesh Meenowa, capitaine de l’équipe de Super U de Flacq.
Ce que répondent les autorités
Un cadre du Flacq District Council nous explique: « Si quelques terrains de jeu sont tombés dans un état d’abandon, la faute est des deux côtés. Comme nous avons des moyens assez limités, il faut faire ressortir qu’il incombe aux habitants de bien utiliser le peu d’infrastructures disponibles. Or, il n’y a pas d’initiatives de leur part ».
L’alcoolisme un problème grave
Une chose qui nous a sauté aux yeux, lors de notre tournée, c’est le fléau de l’alcool, presque omniprésent ici. « C’est dommage, mais des jeunes et des moins jeunes sont plus aptes à fumer des cigarettes et à prendre de l’alcool que de se mettre aux sports », concède Majid Hamidally, un septuagénaire.