Géographiquement, Pointe-aux-Sables fait partie du district de Port-Louis. Mais à voir l’absence d’infrastructures, la pauvreté criante par rapport aux projets sportifs, cette région supposément balnéaire n’est pas à la pointe au niveau du sport. Ailleurs dans la capitale, c’est une autre histoire.
Faire partie de la cité de Port-Louis donne du lustre, mais cette vitrine est tout, sauf achalandée, si l’on s’attarde sur le faubourg de Pointe-aux-Sables. Ni vu, ni connu de la part de ses dirigeants, tant au niveau des Collectivités locales que du gouvernement. Pourtant, c’est une région et une circonscription qui comptent pas moins de cinq élus au Parlement. Rien que ça ! Ses habitants ne sont pourtant pas exigeants, ne courant pas derrière leurs élus du jour. Ils ne demandent que le strict minimum qu’ils attendent depuis belle lurette. D’où le sentiment de beaucoup qui estiment que leur quartier ne compte que pour du beurre. Sauf La Tour Koenig, la rescapée.
La route côtière de Pointe-aux-Sables, longue de plus de deux kilomètres, offre une vue époustouflante de la mer turquoise, chouchoutée par la douce brise. Le soleil de l’Ouest n’a pas manqué son rendez-vous en ce dimanche. Une belle journée s’annonce. Nous déchantons bien vite en parcourant les lieux que sont Morcellement Rey, Morcellement Ghuburrun ou encore le quartier Sagittaire. Hormis des projets à titre privé, côté sportif, l’absence d’infrastructures est visible.
Le terrain de foot de La Tour Koenig est plus que saturé. « Il y a sept équipes, dont le champion de Pointe-Aux-Sables, les PAS Mates, qui doivent se partager ce terrain. Pourtant, deux terrains auraient pu être aménagés qui longent la route côtière », regrette Cyril Moorgine, vice-président des PAS Mates et ancienne vedette de la Fire Brigade.
Il n’a pas tort. Car ces deux terrains tombent en totale décrépitude. Le premier, qui fait face au Centre des Seniors James Burty David, nécessite un véritable ‘uplifting’. L’autre, jouxtant l’école primaire de la localité, est impraticable. « Peut-être que Zico, l’ancienne vedette du Brésil, aurait pu se retrouver sur un terrain en sable mouvant et chaud. Mais pas les résidents de Pointe-aux-Sables », explique Raoul Boucherat, septuagénaire, enseignant de carrière.
Un gymnase enfin !
Un gymnase est en construction, pas loin du terrain ensablé. « Nous avons appris qu’il y aurait bientôt un gymnase dans la région, espérons qu’on pourra tous en profiter. En attendant, nous nous rendons à Trianon une fois par semaine avec les enfants de la région pour jouer au foot. Ici, ils risquent de se casser une jambe », déplore Jean-François Christ, habitant de Morcellement Rey.
Même son de cloche du côté de Débarcadère. « Nous avons un terrain de basket, mais il n’est pas éclairé. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Ce n’est pas normal que ce soient les jeunes du quartier qui doivent s’occuper de l’entretien du terrain. Nous demandons aux autorités d’assumer leurs responsabilités », peste Jonathan, sportif et travailleur social du bled.
L’option de la mer, mais…
Les résidents de Pointe-Aux-Sables ont cependant l’option de la mer, Là aussi, les choses ne se passent pas comme ils l’auraient souhaité. « Je suis ici avec ma fille et mes nièces. Regardez l’état de ce bout de plage. Tout est cassé, délabré et représentant un véritable danger. Hélas, on ne l’a jamais entretenu », déplore Guylène Thauckoory, 43 ans.
C’est une scène de désolation qui s’offre aux yeux de tout nageur/promeneur et visiteur endimanché. Pas de protection de la plage, le kiosque est dans un état déplorable, pas de bancs, rien ne va plus à Pointe-Aux-Sables. C’est devenu un tout petit village côtier, oublié de tous, sans grande envergure sur tous les plans. Bref, le parent pauvre d’une capitale d’un pays qui se dit émergent économiquement.
Ce que veulent les résidents
Demeurant bons optimistes, les quelques résidents de Pointe-Aux- Sables qui nous ont adressé la parole estiment que : « il faut, entre autres, refaire complètement le jardin d’enfants, construire au moins deux terrains synthétiques et remettre en ordre les équipements nécessaires de base, au centre municipal de la région ».
La mer à boire pour les autorités?
À la mairie de Port-Louis, personne n’a voulu faire un commentaire ou même répondre à nos questions, par rapport à la négligence, sur le plan sportif, dont la région de Pointe-aux-Sables en est une victime. Toutefois, un cadre de l’administration nous a fait une remarque qui ne manque pas de pertinence : « Sans faire d’amalgames, il faut se demander comment des régions comme le Champ-de-Mars, Plaine Verte, Ward 1V et Vallée Pitot comptent un total de dix terrains synthétiques, alors que Pointe-aux-Sables est resté aux stalles ».