
Poorun Bhollah est le président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association, tandis que son fils, Ravi Bhollah, est l’entraîneur national de l’haltérophile. Le sport est presque une religion dans la famille.
Président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA) depuis 2013, Poorun Bhollah a découvert le ‘powerlifting’ alors qu’il avait 15 ans. Il s’adonnait à cette discipline par plaisir, faute de compétitions à cette époque. En 2002, il a rejoint l’Association mauricienne de volley-ball en tant que secrétaire, avant d’occuper ce même poste, mais au sein de la MAWPA, en 2007. En 2013, il a accédé à la présidence de la Fédération d’haltérophilie.
Son fils, Ravi Bhollah, a été haltérophile et occupe désormais le poste d’entraîneur national de la MAWPA. C’est à l’âge de 10 ans qu’il a découvert l’haltérophilie. « Ravi a découvert le powerlifting, car je pratiquais ce sport. J’ai toujours essayé de partager les valeurs du sport avec lui, car dans la famille, le sport occupe une place importante », souligne Poorun Bhollah.
Ravi Bhollah concède, qu’au début, l’haltérophilie ne l’intéressait pas vraiment. « J’étais plutôt adepte de football. J’étais gardien de but et j’ai joué avec la sélection de Grand-Port, avec laquelle j’ai remporté la médaille d’or des Jeux de l’Avenir en 1992. J’ai toujours aimé le sport. Je pratiquais également l’athlétisme, mais je faisais davantage l’haltérophilie, car mon père le faisait aussi », indique l’entraîneur national.
Champion national
Ravi Bhollah a participé à son premier championnat national d’haltérophile en 1994, mais le centre de Rose-Belle ayant fermé ses portes, ce n’est qu’en 1998 qu'il a repris l’haltérophilie au centre de Curepipe, avant qu'il ne ferme ses potes également. En 1999, il s’est dirigé vers le centre national, à Vacoas, lorsque le Directeur technique national (DTN) d’alors, Ivan Kristov, est venu rencontrer sa famille et a convaincu son père.
Au cours de sa carrière, Ravi Bhollah a été champion national de 1998 à 2011. Il compte trois médailles d’or aux Jeux des îles de 2007 et trois d’argent lors de l’édition de 2011. Il a remporté également deux médailles d’argent et quatre de bronze aux Championnats d’Afrique. Il a aussi participé à deux éditions des Jeux du Commonwealth, deux Jeux de la Francophonie, aux Jeux Olympiques de 2008, ainsi qu'aux Jeux africains. Il s’est ensuite tourné vers le coaching. Aujourd’hui âgé de 36 ans, Ravi Bhollah a également joué au rugby de 2012 à 2016, où il a été sacré champion avec les Highland Blues et a également évolué avec la sélection nationale.
Poorun Bhollah se dit fier de son fils. « Un parent veut toujours que son enfant réussisse dans sa vie. Je suis fier de Ravi pour ce qu’il a accompli. Il a dû faire beaucoup de sacrifices pour en arriver là. J’essaie de partager ce que je sais avec des personnes comme Ravi et Jimmy Moonien, entre autres. Ce sont eux qui, demain, prendront la relève. Ils font encore des erreurs, mais ils apprennent de leurs erreurs. Je partage mon expérience à tous ceux qui veulent écouter et non parce que Ravi est mon fils », souligne-t-il.
Ravi Bhollah est catégorique. Il ne jouit d’aucun privilège en tant que fils du président de la MAWPA. « À la maison, mon père et moi avons souvent des discussions très houleuses quand il est question d’haltérophilie. Je suis un technicien, tandis que lui est un administrateur. Nous ne voyons pas tout de la même manière, mais ce sont des discussions constructives qui nous permettent d’avancer. Ceux qui pensent que j’ai des privilèges se trompent sur toute la ligne. Je ne bénéficie d’aucun traitement de faveur », affirme cet habitant de Nouvelle-France.
Pas de faveur
Le président de la MAWPA s’est fait une place dans l’haltérophilie mondiale. Il a été nommé au sein de la Commission d’éducation et de développement de la fédération internationale. Il est également membre du comité exécutif de la Fédération africaine d’haltérophilie. Quant à Ravi Bhollah, il a été élu au ‘Coaching and Research Committee’ de la Fédération africaine.
L’entraîneur national dit toutefois réfléchir sur la suite de sa carrière. « Nul n’est prophète en son pays. La Fédération africaine reconnaît mon travail. Cependant, à Maurice, quand quelque chose ne tourne pas rond, c’est Ravi qui en est la cause. Quand cela va, c’est le DTN qui a fait son travail. Je laisse mes résultats parler pour moi. Je ne peux tolérer tout ce qu’on dit sur moi. Ceux qui croient que l’haltérophilie est indispensable dans ma vie se trompent. Je réfléchis sérieusement quant à la suite de ma carrière en haltérophilie », indique Ravi Bhollah.