Depuis 2014, le 24 janvier est décrété Journée internationale du sport féminin. Cette date symbolise la place qu’occupe la femme dans le sport à travers le monde. Maurice possède plusieurs championnes continentales et aussi internationales, qui ont fait flotter haut le quadricolore mauricien.
L’attraction des femmes pour le sport est une évolution croissante. Plus d’inégalité, les athlètes féminines sont respectées. Pour les Mauriciennes, l’évolution du sport à travers les femmes est encourageante même si certaines déplorent le manque d’encadrement.
Adepte du Muay Thaï, Ranini Cundasawmy n’est autre que la détentrice de la ceinture du titre mondial de la World Muay Thaï Federation (WMF) qu’elle s’est adjugée dans la catégorie des moins de 46kg. Pour la championne mondiale, elle se dit ravie de l’engouement que porte la femme pour le sport.
« De plus en plus de femmes s’intéressent au monde sportif. Je les encourage à poursuivre et à persévérer dans leurs disciplines. Mais aussi qu’elles encouragent leur entourage de s’adonner à une activité sportive », dit-t-elle. « Si vous aimez le sport, donnez-vous à fond pour atteindre le haut niveau. Nous pouvons bâtir un avenir grâce au sport », indique Ranini Cundasawmy.
La petite reine
Aurélie Halbwachs-Lincoln est une passionnée de cyclisme. Elle a fait un carton en 2017 en réalisant un très beau triplé sur la scène africaine. Sa campagne africaine a démarré aux Championnats d’Afrique en Egypte au mois de février. La Mauricienne récolta deux médailles d’or lors de la course contre la montre et la course en ligne. Seulement trois mois après, cette fois-ci à Maurice, Aurélie Halbwachs-Lincoln allait obtenir un nouveau sacre africain lors des Championnats d’Afrique de VTT. Elle s’imposa dans l’épreuve de cross-country marathon et prit une belle deuxième place lors du cross-country olympique. Son constat de la considération de la femme dans le monde du sport est mi-figue mi-raisin. « Je pense qu’il y a un manque d’encadrement pour les femmes à Maurice. J’espère que ça viendra petit à petit », déclare la championne d’Afrique.
Toutefois, Aurélie Halbwachs-Lincoln salue tout ce que le sport a pu lui apporter dans la vie. « Le sport m’a apportée de la discipline et surtout de bonnes valeurs. J’encourage les jeunes à s’y mettre et de persévérer dans leur discipline », souligne-t-elle.
Commission nationale du sport féminin
La Commission Nationale du Sport Féminin, créée en octobre 1992 par le ministère de la Jeunesse et des Sports, a pour objectif de sensibiliser les jeunes filles et les femmes aux bienfaits de la pratique du sport. Il fournit également une foule d'activités pour encourager la participation au sport dans une atmosphère empreinte d’amitié. Le CNSF est considéré comme un pionnier dans la région africaine par AWISA (Association des Femmes Africaines dans le Sport) pour promouvoir la pratique d'une activité physique par les filles et les femmes à Maurice.
Le constat de cette instance sur le sport féminin est positif. « C’est remarquable de voir combien de femmes s’adonnent à des activités à travers l’île. Je profite de l’occasion pour dire à la gente féminine de poursuivre une activité sportive, car le sport est un trésor pour la vie », indique Geeantee Toory, présidente de la Commission Nationale du Sport Féminin.
Au courant de l’année, la Commission nationale du Sport Féminin organise plusieurs activités dans divers endroits de l’île, tels que l’aérobic, le zumba, Tai-chi et le yoga, entre autres. De plus, chaque mois, il organise plusieurs compétitions tant au niveau régional que nationale.
Sylvie Ah Kang - La doyenne des athlètes : elle ne courbe pas l’échine
Ne vous fiez pas à son âge. Malgré ses 78 ans, Sylvie Ah Kang continue de porter haut le quadricolore mauricien sur le plan international. Elle est d’avis que tant qu’elle jouira d’une bonne santé, elle continuera à faire honneur à son pays.
Trois médailles aux championnats d’Afrique, tel le bilan de 2017 pour Sylvie Ah Kang. Intraitable sur les sprints courts, l’athlète s’est octroyée la médaille d’or sur 100m et 200m avant d’en récolter une troisième dans la catégorie des 50 à 100 ans. « À mon âge, c’est un très grand honneur de briller pour mon pays. Le sport est un plaisir pour moi. Je marche sur des kilomètres depuis ma plus tendre enfance à Rodrigues. Aujourd’hui à 78 ans, je me sens encore en pleine forme, c’est ce qui explique ma capacité à sprinter sur 100 et 200 mètres », avance l’ancienne enseignante.
Sylvie Ah-Kang, est vraiment une athlète hors pair. Cette dame ne pratique pas uniquement le sprint, mais aussi le semi-marathon, le cross-country et la marche, entre autres. Elle a déjà participé à seize reprises aux Championnats du monde des masters. C’est en toute logique qu’en 2017, elle a remporté une médaille de bronze lors des Championnats du monde en salle en Corée du Sud, terminant à la troisième place sur 2 000m marches. C’est un exploit inédit, car elle est devenue la toute première Mauricienne à monter sur le podium lors d’une telle compétition. « J'ai été la première à décrocher un podium mondial. Jusqu’à présent, je suis la seule à avoir réalisé cet exploit. C'est une très grande fierté », indique la secrétaire l’Athletics Masters Association (AMA) de Maurice
Outre les 16 Championnats du monde masters, depuis 1993, Sylvie Ah-Kang a participé à de nombreuses compétitions les 24 heures et les 12 heures de marche de la Malaisie à plusieurs reprises. À La Réunion, elle a complété trois fois les 10km du Port et pendant quatre années consécutives, elle a participé au cross-country du Vélodrome à St-Denis. Elle a également participé aux Championnats d’Afrique masters et aux compétitions de cross-country sur la scène locale. En 2015, elle a participé aux Championnats du monde masters à Lyon.
Passion pour le sport
Née à Camp-du-Roi à Rodrigues, elle a passé son enfance à grimper aux arbres et à beaucoup marcher. À 18 ans, Sylvie Ah-Kang a fait le saut à Maurice. Elle a suivi deux ans de cours pour devenir enseignante. C’est là qu’elle s’est concrètement découverte une passion pour le sport. « À Rodrigues, je courrais et je jouais, mais il n’y avait pas de compétition. C’est à Maurice que mon aventure a commencé. Je n’avais jamais suivi des séances d’entraînement, mais dans les compétitions auxquelles je participais, notamment en athlétisme, j’étais généralement la plus forte. J’ai aussi commencé à jouer au volley-ball et j’ai même été sélectionnée pour jouer au sein de l’équipe de la ‘training school’ », indique cette habitante de Quatre-Bornes. Les enfants ont toujours occupé une grande partie de la vie de Sylvie Ah-Kang. Comme enseignante et aussi entraîneuse, elle a côtoyé les jeunes. Quand les athlètes sont en compétition, elle est même plus stressée qu’eux. Elle est également maman d’Alain, de Maïta et de Ricky et grand-mère de cinq petits-fils. Le carburant de Sylvie Ah-Kang est son amour pour le sport : « Tant je jouirai d’une bonne santé, je continuerai à faire honneur à mon pays », a conclu notre Championne d’Afrique.