L’haltérophile Roilya Ranaivosoa a remporté la première médaille pour de Maurice aux Jeux du Commonwealth en Australie. À Gold Coast, elle s’est adjugée l’argent dans la catégorie des moins de 48 kg. Elle estime qu’elle aurait pu changer la couleur du métal si elle avait eu une meilleure préparation.
Vous avez remporté la première médaille de l’histoire de l’haltérophilie mauricienne aux Jeux du Commonwealth. Quel est votre sentiment après avoir remporté l’argent ?
Je suis très contente et très fière. J’ai atteint mon objectif. J’étais venue à Gold Coast avec l’idée de repartir avec une médaille, peu importe la couleur. Au final, j’ai remporté la médaille d’argent, ce qui me fait très plaisir. Cela montre que les Mauriciens ont du potentiel et peuvent briller. Je suis fière d’être Mauricienne.
L’Indienne Chanu Saikhom Mirabai était-elle trop forte ?
Rien n’est impossible. Si j’avais eu une bonne préparation, je pense que j’aurais pu rivaliser avec elle. Certes, elle est la championne du monde en titre. Cependant, pour devenir championne du monde, elle a eu droit à un autre type d’entraînement, d’encadrement et de préparation. Si je pouvais bénéficier des mêmes facilités, j’aurais été encore plus compétitive et j’aurais même pu viser la médaille d’or.
Que vous a-t-il manqué dans votre préparation ?
Je m’attendais à participer à un stage, qui m’aurait permise de mieux faire. Cependant, mon moral était au beau fixe. J’ai travaillé très dur à l’entraînement et j’ai suivi un régime alimentaire très strict. Grâce à cela, j’ai pu remporter cette médaille d’argent. Mes entraîneurs Gino Soupprayen et Mu Honghe ont fait un travail formidable et m’ont beaucoup aidée.
Un stage à l’étranger aurait changé la donne ?
Le niveau est très élevé aux Jeux du Commonwealth. Ce n’est pas un championnat. C’est vraiment du très haut niveau et je me considère comme une athlète de haut niveau. Un sportif qui souhaite passer à un échelon supérieur ne peut s’entraîner à Maurice. Si on vise les Jeux des Îles, je peux comprendre que nous nous entraînons à Maurice. Cependant, quand on parle de Championnats du monde, de Jeux du Commonwealth et d’autres compétitions où nous retrouvons les meilleurs mondiaux, je ne peux m’entraîner exclusivement à Maurice.
Quelle est la suite pour vous ?
Je vise les Championnats du monde en novembre. Je compte continuer à mettre les bouchées doubles à l’entraînement, afin que je sois au mieux de ma forme. Cependant, j’espère avoir un bon soutien et une bonne préparation, car j’ai pour ambition d’être compétitive aux Championnats du monde. Ensuite, je pense également aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020. Toutefois, il est encore tôt et j’ai d’autres objectifs à atteindre avant Tokyo 2020.
Vous êtes retournée chez les moins de 48 kg. S’agit-il d’un choix stratégique ?
C’est une question de volonté, de sacrifices et de vouloir accomplir quelque chose. Si j’étais restée en moins de 53 kg, avez zéro préparation, je n’aurais pas réussi à décrocher une médaille. J’ai préféré descendre chez les moins de 48 kg, travailler encore plus dur, afin d’atteindre mes objectifs.
Cette médaille est un succès personnel ?
Non. J’ai fait beaucoup d’efforts et de sacrifices, mais il y a également le soutien de ma famille et de mon fiancé Cédric Coret. Certes, il n’est pas avec moi à Gold Coast, mais j’ai toujours pu compter sur lui. Mes entraîneurs Gino Soupprayen et Mu Honghe ont également fait un travail formidable. Je dois également remercier le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, pour son soutien. Avant la compétition, le président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association, Poorun Bhollah, a également été présent pour m’encadrer.
Une médaille historique pour l’haltérophilie
Performance inoubliable. Roilya Ranaivosoa, 27 ans, est devenue la première haltérophile à décrocher une médaille aux Jeux du Commonwealth, jeudi, au Carrara Indoor Sports Complex. Elle s’est adjugée la médaille d’argent dans la catégorie des moins de 48 kg.
La Mauricienne a réalisé une performance de 76 kg à l’arrachée, 94 kg à l’épaulé-jeté pour un total olympique de 170 kg. L’Indienne Chanu Saikhom Mirabai a décroché sans surprise l’or avec un total olympique de 196 kg (86 kg à l’arrachée, 110 kg à l’épaulé-jeté) et dans la foulée explosé trois records des Jeux et du Commonwealth. La Sri Lankaise Dinusha Gomes a complété le podium.
Stephan Toussaint : “ J’attends d’autres médailles”
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, qui a eu la chance d’assister à la compétition de Roilya, se dit très fier de la leveuse de fonte. “ Je suis très content et très fier que Roilya ait ouvert le compteur du Club Maurice à ces Jeux. Elle se donne à fond dans le sport pour réussir. Elle a défendu le quadricolore avec honneur. J’espère que les autres sportifs lui emboîteront le pas. J’attends d’autres médailles ”, a-t-il déclaré.
Poorun Bhollah : «Roilya mérite cette médaille»
Le président de la Fédération mauricienne d’haltérophilie, Poorun Bhollah, a tenu à féliciter Roilya pour sa belle performance. “ Elle mérite cette médaille. C’est une médaille historique pour l’haltérophilie mauricienne.”