« Gold Coast 2018 » a été une expérience enrichissante pour la spécialiste de la course en fauteuil.

Ma Passion - Noemi Alphonse : «Le sport m’a donné confiance en moi»

By Ashfaq Muhamodsaroar Lundi 30 Avril 2018 Athlétisme O commentaire 0 views

Cela fait un peu plus de trois ans que Noemi Alphonse a découvert le handisport. Depuis, la jeune femme dit être moins timide et précise que le sport lui a permis de s’ouvrir davantage à la société.

C’est le 27 janvier 2015 que l’histoire d’amour entre Noemi Alphonse et la course en fauteuil a débuté. La handisportive de la catégorie T54 est allée à la rencontre de l’entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee, qui lui a conseillé de pratiquer la course en fauteuil. Une fois que la jeune femme a commencé, elle n’a plus jamais voulu s’arrêter.

Noemi Alphonse, aujourd’hui âgée de 21 ans, était plutôt timide. Le sport lui a permis de s’ouvrir au monde. « Le sport m’a donné davantage confiance en moi. Auparavant, quand je marchais dans la rue, je regardais par terre. Je ne savais pas vraiment prendre le bus, je ne connaissais que le trajet de chez moi à Ste-Croix pour aller à l’école. J’avais honte de lever la tête, de peur que quelqu’un me demande comment faire pour se rendre à tel ou tel endroit et que je ne pouvais pas lui dire comment faire », précise la jeune femme.

Quelques mois après ses débuts en handisport, Noemi Alphonse a participé au Grand Prix d’Italie, une compétition de l’International Paralympics Committee (IPC). Cela lui a permis de découvrir un nouvel environnement. « Je pensais que j’etais unique et que personne n’avait le même handicap que moi. Je ne sortais pas beaucoup et je ne connaissais pas vraiment le monde. En Italie, j’ai vu des personnes sans bras ou sans jambes, mais qui s’adonnaient corps et âme à leur sport. Elles avaient une vie. Cela m’a fasciné et m’a motivé à poursuivre une carrière dans le handisport », indique Noemi Alphonse.

Pour réussir dans sa carrière, la jeune femme s’entraîne six jours sur sept en temps normal et sept jours avant une compétition. Qu’il pleuve ou qu’il y ait un soleil de plomb, cette habitante de Ste-Croix ne manque jamais un entraînement. En salle de musculation, à la gym, en piste, en montagne, peu importe les conditions climatiques, il y a toujours un endroit pour s’entraîner. 

Noemi Alphonse compte bien poursuivre sa carrière dans le handisport. Cependant, elle concède que ce n’est pas toujours facile de trouver des sponsors. « Il est très difficile de trouver des sponsors à Maurice, surtout quand on a un handicap. Je dois remercier ABC Motors, qui me soutient depuis l’année dernière. La compagnie m’a permis de participer à plusieurs compétitions. iMotion Gym, Air Mauritius, la nutritionniste Anya Benoit et la préparatrice physique Audrey Grandcourt, entre autres, ont contribué à ce que je puisse progresser. Je dis un grand merci, également, à tous ceux qui m’ont encouragé à travers leurs messages », avance Noemi Alphonse.

Actuellement étudiante en Web and Multimedia Development à l’Université de Maurice, Noemi Alphonse ne sait pas encore si elle commencera à travailler dès que ses cours seront terminés. « Si je commence à travailler, je ne pourrais pas m’entraîner au même rythme. Je dois, donc, réfléchir à ce que je compte faire. Il me reste encore une année d’étude », précise-t-elle.

Rester positive

Avant de pratiquer le handisport, Noemi Alphonse affirme que le regard des gens la blessait parfois. « Je suis née avec mon handicap et à l’école, on m’a toujours traitée normalement. Mais dans la rue, on m’a déjà dit que je n’avais pas ma place dans la société. Cela fait mal d’entendre ces mots blessants. Le handisport m’a permis de me libérer et désormais, j’ai une vie. Cela a, également, aidé mes parents. Avant, j’étais toujours à la maison, mais maintenant, je peux me débrouiller toute seule. Mes parents sont fiers de moi », précise la jeune femme. Noemi Alphonse est catégorique, une personne souffrant d’un handicap ne doit pas rester à la maison. « Les parents devraient encourager leurs enfants à sortir de la maison. Même avec un handicap, nous avons tous un avenir. Il ne faut pas avoir peur du regard des gens. Il faut rester positif », déclare-t-elle.   

Fulgurante ascension

À 21 ans, Noemi Alphonse a une place de choix dans le handisport, trois ans seulement après avoir débuté. En 2017, elle s’était qualifiée dans cinq épreuves pour les « Championnats du monde », qui s’étaient tenus en Angleterre. Elle a, également, été la seule handisportive mauricienne qualifiée pour les derniers « Jeux du Commonwealth », lors desquels elle s’était alignée sur le 1 500 m et le marathon. De plus, elle est détentrice de plusieurs records nationaux. Ses bonnes performances lui ont valu d’intégrer la liste des bénéficiaires de la « High Level Sports Unit » dans la catégorie mondiale. Actuellement, ils ne sont que trois sportifs mauriciens à bénéficier d’une telle bourse.

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