Le timing doit être parfait pour réaliser de belle frappe.

Le badminton : plus de vitesse d’exécution requise

By Patrice Esmyot Lundi 30 Avril 2018 Sports individuels O commentaire 0 views

Le badminton est un sport très accessible. Pratiqué par de nombreux Mauriciens, cette activité est très physique, car elle requiert beaucoup de réaction, de vitesse d’exécution et d’endurance. Les quelques minutes passées sur le terrain ont été excitantes pour les nouvelles sensations et éprouvantes pour les muscles le souligne Patrice Esmyot.

En tant que coach national de 2002 à 2004, aussi des Jeux des Îles de 2003 et en évoluant dans un club actuellement, je n’ai pas hésité un instant de tenter l’aventure qui consistait à tester le badminton. Je me suis dit : « Un autre sport de raquette. Cela ne peut pas être trop différent et plus dur que le tennis ».  Cependant, de belles surprises m’attendaient au tournant.

J’ai, donc, pris contact avec l’Association mauricienne de Badminton qui m’a dirigé vers Stephan Beeharry, ex-champion de Maurice, qui dispense des cours au gymnase de Paillotte. En fin de mois, le coach organise des ‘test-matchs’ pour sa trentaine de joueurs. Non, ce n’est pas pour moi, je me ferai certainement battre à plate couture. On tombe, donc, d’accord pour que je fasse un échauffement avec quelques tours du gymnase et des exercices de déplacement et qu’ensuite je fasse des échanges avec l’un de ses protégés.

L’échauffement, c’est du gâteau. Ensuite, on entre dans le vif du sujet. Dès les premières frappes, je réalise que cela va nettement plus vite. Il faudra s’adapter en étant plus dynamique et réactif. Le timing pour l’exécution des frappes et les prises sur le manche de la raquette et les mouvements sont différents.

Malgré tout, je décide de me cantonner à mes habitudes de tennisman tout en tentant de réduire l’accompagnement et la fin des gestes pour que ce soit plus saccadé et jouant avec la pronation du poignet, lors de l’impact. Et, cela fonctionne. Mon partenaire a fait preuve de gentillesse en me permettant d’effectuer quelque ‘smash’. Il a été sûrement surpris de recevoir quelques coups à des vitesses ahurissantes, puisque le volant peut atteindre une vitesse de plus de 300 km/h , lors d’un smash. Le record du monde est détenu par Tan Boon Heong  avec 493 km/h.

Physique et tactique

N’empêche que le badminton est un sport complet, car il est à la fois physique et tactique : ce n’est pas un « sport de plage » comme je l’entends souvent dire ! C’est fou la quantité de distance que l’on parcourt sur ce petit terrain qui semble immense lorsque l’on joue contre quelqu’un de plus expérimenté que nous ! Il faut sans arrêt exécuter des fentes avant, se replacer et faire des sauts. C’est, donc, très physique et un bon exercice de cardio.

Ensuite, il faut anticiper la trajectoire du volant tout en observant la position de l’adversaire pour ensuite frapper le coup juste pour le mettre en difficulté. De surcroît, il faut réussir à le faire tout en courant comme un fou aux quatre coins du terrain.

Des ratés, il y en a eu. Mes fentes avant pour reprendre les amortis ou les coups ont été des catastrophes au début, car je n’avais pas le toucher et le bon mouvement pour arriver au volant le plus rapidement possible. Puis, zut, je suis revenu à ce que je sais faire de mieux, c’est-à-dire des amortis slicés comme au tennis, sauf que le volant monte plus haut et ce n’est pas très efficace. Sans oublier mes nombreux coups boisés ou frappes sur le cadre de la raquette au lieu du tamis.

Au final, le badminton est un sport où l’on peut s’amuser tout en se dépensant physiquement. C’est tout ce que l’on demande quand on pratique une activité sportive.

L’École de badminton de Paillotte affiche complet

Victime de son succès. Stephan Beeharry, le coach de l’école de badminton de Paillotte, est très populaire. Pour preuve, les trois jours d’entraînement (mardi, mercredi et vendredi) affichent complet. Logique, quand l’on sait que Stephan Beeharry compte un titre de champion d’Afrique en double hommes avec Denis Constantin, cinq médailles d’or aux Jeux des Îles de l’océan Indien et deux participations aux Jeux olympiques, en 1996, à Atlanta et 2000 à Sydney. Il a, aussi, été entraîneur de l’équipe junior et senior de Maurice.

« Je donne une formation de base pour les débutants et c’est ouvert à tous. Je ferai, certainement, une demande pour avoir d’autres créneaux, si c’est possible », dit Stephan Beeharry qui est, aussi, enseignant d’éducation physique au collège du St-Esprit à Quatre-Bornes.

Cela peut vous intéresser