
Les frères Christopher et Julien Paul sont à la fois complices et rivaux. Ils se motivent l’un et l’autre à aller plus loin dans leur sport. Cependant, lorsqu’ils s’affrontent sur les courts de badminton, chacun veut montrer qu’il est le meilleur.
Ils représentent l’élite de badminton mauricien. Les frères Christopher (25 ans) et Julien Paul (22 ans) enchaînent les bonnes performances avec la sélection nationale. Les deux ont été champions de Maurice. Le benjamin est également champion d’Afrique en titre, tandis que l’aîné a été médaillé de bronze lors des derniers Championnats d’Afrique en double hommes.
Christopher Paul était initialement un joueur de football. Cependant, en raisons de ses blessures à répétition, il s’est tourné vers le badminton. « Au début, je n’aimais pas le badminton, car je me disais que c’était un sport pour filles. Ensuite, j’ai réalisé que ce n’était pas le cas et que le badminton était une discipline où il fallait se servir de son intelligence. J’y ai pris goût et à l’âge de 18 ans, je suis devenu champion national », précise cet enseignant en mathématiques.
C’est en regardant jouer son frère que Julien Paul s’est intéressé au badminton. « Mon père allait chercher Christopher à ses entraînements. Je l’accompagnais et je me suis intéressé au badminton. On jouait également en famille durant les week-ends. Quand je me suis inscrit, j’ai commencé à jouer avec les petits. Ensuite, j’ai bénéficié du soutien du 'Trust Fund for Excellence in Sport'. J’ai progressé et j’ai rejoint l’équipe nationale, où je m’entraînais avec Stéphane Beeharry. À 18 ans, j’ai obtenu mon premier titre de champion national », précise cet étudiant en ‘marketing and management’.
Les deux frères sont très complices, cependant lorsqu’ils s’affrontent, l’envie de gagner prend le dessus, souligne Christopher Paul. « Nous sommes très proches l’un de l’autre. Toutefois, si on s’affronte lors d’un tournoi, chacun veut gagner. Nous détestons perdre. Même si on joue en famille, nous avons pour objectif de gagner. Quand nous étions petits, nos parents remportaient les matchs. Aujourd’hui, gagner contre eux est une promenade de santé. Nous avons hérité cela de nos parents. Mon père est un ancien volleyeur et ma mère, Jennifer, une amoureuse de sport », précise-t-il.
Leur envie de gagner leur a appris de dominer leur discipline lors des dernières années. Aux Jeux des Îles de 2015, à La Réunion, les deux frères ont grandement contribué à la razzia mauricienne. Idem lors des Jeux Africains, cette même année, où Maurice s’était imposé dans le tournoi par équipe. Aujourd’hui, Julien Paul se concentre davantage sur la compétition en simple, tandis que Christopher Paul privilégie les tournois en double. Ils continuent à faire parler leur talent. Fin avril dernier, les deux frères se sont à nouveau illustrés lors du National Open 2018. Julien Paul a remporté le tournoi en simple, tandis que Christopher Paul a remporté la finale du double hommes en tandem avec Aatish Lubah.
En plus de leur dur labeur, ils ont pu compter sur le soutien de leurs parents.
« Nos parents ont toujours été là pour nous et nous ont toujours soutenus. J’ai déjà pensé à arrêter le badminton, mais mes parents ont toujours eu les bons mots et les bons conseils pour m’inciter à continuer », précise Christopher Paul.
Ce dernier ajoute également pouvoir compter sur ses collègues et la direction du collège Lorette de Saint-Pierre, où il travaille. « J’ai la chance de travailler dans cet établissement. Quand j’ai des déplacements à l’étranger, la direction du collège essaie toujours de trouver un moyen pour que je puisse m’y rendre. Mes collègues s’organisent pour remplacer mes classes. Je suis reconnaissant pour ce qu’ils font pour moi », indique Christopher Paul.
Objectif Tokyo 2020
Julien Paul a pour ambition de se qualifier pour les jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Il compte prochainement se rendre en Malaisie, afin de côtoyer certains des meilleurs joueurs au monde. « Je sais que je peux encore progresser si je m’entraîne avec les meilleurs. Je peux décrocher une qualification pour les prochains jeux Olympiques », précise le jeune homme. Il est toutefois à la recherche de sponsors pour atteindre son objectif. « Atteindre le niveau mondial coûte très cher. Pour le moment, Emcar m’aide avec mes équipements. Cependant, je suis à la recherche de sponsors pouvant financer des déplacements pour les compétitions à l’étranger », précise Julien Paul.