Quand on a des idoles comme Usain Bolt et Stephane Buckland, on a des rêves plein la tête. Surtout quand on se sait doué d’une pointe de vitesse. Ryan Gnanapragassa, qui vient de fêter ses 15 ans, est le jeune sprinter qui monte actuellement avec un titre de champion du 100 m, acquis en athlétisme chez les minimes cette année.
Pourtant, rien ne prédestinait Ryan à une carrière si prometteuse en athlétisme, car tout jeune, c’est le football qui l’attirait. Étudiant au collège de La Confiance, c’est son prof de P. E qui l’encourage à effectuer un essai lors du ‘Sports Day’. Un essai qui va s’avérer concluant, mais il n’y croit toujours pas jusqu’à ce que son grand-père le convainc de son potentiel pour devenir un bon athlète. C’est ainsi que ce dernier, un grand sportif dans l’âme, va prendre son petit-fils sous sa houlette. Direction le terrain de football avec apport de sable à Pointe-aux-Sables pour faire ses premières gammes.
Repéré par Berty Juckreelall durant les Jeux inter-collèges, Ryan Gnanapragassa met les bouchées doubles. Les sessions d’entraînement s’effectuent à l’école, après les heures de classe. Les résultats ne se font pas attendre. Ryan multiplie les bons chronos. Alors en Form 2, il est élu ‘Best Athlete’ au niveau national dans sa catégorie en 2016 tout en égalant le record au 150 m. Un premier palier est franchi et Ryan intègre, sans surprise, la Fédération de Beau-Bassin/Rose-Hill d’athlétisme. En sus de Berty Juckreelall, un vieux de la vieille, Georges Vieillesse va se mettre de la partie pour encadrer Ryan.
Mais, en 2017, avec des sessions d’entraînement qui devenaient de plus en plus dures, Ryan Gnanapragassa fait du surplace. Son premier chrono, 12’47, sur le 100 m n’est pas très fameux et une blessure au Jeux inter-collèges va accentuer ses doutes de réussir une belle carrière. Mais, encouragé par ses parents, Sharon et Clarel, ses amis, son prof d’éducation physique et surtout son mentor de grand-père, Ryan reprend du poil de la bête. « Sans ces personnes, je me serais laissé aller au découragement. Il y a aussi la contribution du physio, Monsieur Kunthasami, qui m’a vite remis sur les rails physiquement et psychologiquement », nous dit-il.
Revigoré, Ryan Gnanapragassa reprend la compétition encore plus fort physiquement et mentalement. Les chronos parlent d’eux-mêmes, 11’54, fin 2017 puis 11’26 lors des Championnats minimes de 2018. Des performances qui ont fini par faire au jeune sportif réaliser qu’il est sur les traces d’un certain Stephane Buckland, son idole nationale. « L’objectif premier sera de descendre sous le record actuel qui est de 11’17. Et, à long terme, si tout se passe comme prévu et que je progresse davantage, passer sous les 10s reste un rêve que j’espère réaliser. Et, de là, obtenir, pourquoi pas, un jour une médaille aux Jeux olympiques. »
Si les JIOI 2019 arrivent trop vite pour ce jeune sprinter, Ryan Gnanapragassa, actuellement en Forme 4, promet de tout faire pour obtenir au moins une présélection. Ce qui serait une prouesse à son jeune âge. Une attitude qui en dit long sur cet athlète qui voit grand, mais qui a aussi la tête bien sur les épaules avec des échéances éducatives, qu’il sait très importantes pour son avenir. Talent, maturité, humilité, trois mots pour résumer Ryan Gnanapragassa, notre star de demain.