Tawfiq Jaunboccus

Nutrition sportive : comment les sportifs gèrent-ils le jeûne du ramadan ?

By Loïc Gangaram Lundi 28 Mai 2018 Athlétisme O commentaire 0 views

Concilier le respect de la foi et la pratique d’un sport de haut niveau est une situation bien connue pour les sportifs de confession musulmane. Depuis le jeudi 17 mai, un bon nombre d’entre eux observent le ramadan. Toutefois, en raison des efforts demandés, certains préfèrent pratiquer le jeûne à une période moins exigeante.

Le jeûne du ramadan reste quelque chose de sacré pour nos sportifs de foi musulmane. Cependant, ils ne procèdent pas de la même manière. Tawfiq Jaunboccus, champion du monde en titre de jiu-jitsu brésilien dans la catégorie des moins de 70 kg, explique que lors de cette période de jeûne, il diminue l’intensité de ses entraînements. « Le jeûne du ramadan est une période sacrée. Cependant, je suis dans l’obligation de diminuer l’intensité de mes entraînements. D’habitude, je suis à 100  %. Mais, durant cette période je suis à 75 % », explique le jiu-jitsu kas de Médine Camp de Masque. « Outre de diminuer l’intensité, je diminue aussi mes entraînements, les ramenant de deux à une seule fois par jour. Ce n’est pas facile. Mais, je me fais un devoir de respecter le carême », souligne-t-il.

La pongiste, Ruqayyah Kinoo, souligne qu’elle n’a aucune difficulté à concilier la période du ramadan et ses activités sportives.

Au coucher du soleil, après avoir rompu le jeûne, Tawfiq Jaunboccus profite de boire maximum d’eau jusqu’à l’aube. « Je prends une bonne quantité d’eau en soirée afin d’éviter la déshydratation durant la journée », précise le champion du monde en titre. Ce dernier est en pleine préparation pour une compétition qui se tiendra bientôt à l’Île de la Réunion. « Je mets l’accent plus sur le côté psychologique que physique », laisse-t-il entendre.

Au Champ de Mars, les jockeys mauriciens et étrangers n’échappent pas au jeûne du ramadan. Ces derniers sont appelés à produire plus d’efforts physiques à l’heure des galops en semaine et le jour des courses le samedi. L’apprenti jockey, Jameer Allyhosain, qui compte une douzaine de victoires sur le turf mauricien, feint le ramadan le jour des galops et les samedis en course. « J’ai beaucoup de travail en semaine et avec la chaleur de Port-Louis les samedis, c’est difficile. Je compense les manquements du jeûne plus tard durant l’année », confie l’apprenti jockey.

C’est le même cas de figure pour le jockey indien de l’écurie Patrick Merven, Imran Chisty. Sauf que ce dernier feint lui le jeûne juste le jour des courses. « Il est difficile pour ma part de rester en période de carême les jours de courses. Avec la chaleur, ce n’est pas facile tandis qu’en semaine les entraînements se font tôt le matin » confie le jockey indien, Imran Chisty.

L’eau pour éviter la blessure

Le coureur, Mohammad Dookun remplacera ses manques
à la fin de la saison.

Pour Mohammad Dookun, adepte du demi-fond, le jeûne du ramadan correspond souvent à des périodes de compétitions. Actuellement, en stage à CREPS en France, l’athlète explique qu’il manque quelques jours en raison de la préparation de ses compétitions mais, il le remplacera par la suite.

« En France, c’est beaucoup plus dur qu’à Maurice. Le jeûne débute très tôt soit à 4 heures du matin et se termine à 21 h 15. Avec les entraînements, c’est compliqué de garder le rythme. Je suis obligé de repousser le jeûne à un autre jour. Comme j’avais un meeting le samedi 26 mai, j’ai dû décaler d’une semaine pour pouvoir me préparer. Je vais remplacer en fin de saison », confie Mohammad Dookun. Et de faire ressortir : « Lors des séances de vitesses à l’entraînement, mes muscles ont besoin d’eau pour éviter les blessures. Ce sont des situations qui me poussent à manquer quelques jours », explique-t-il.

Cependant, la pongiste Ruqayyah Kinoo précise qu’elle n’a aucune difficulté à concilier la période du ramadan et ses entraînements. « En plus de mes activités sportives, je suis habituée à vivre cette période. Je n’ai aucun problème et je n’éprouve aucune difficulté », laisse entendre cette adepte de la petite balle jaune.

L’Hydratation pour surmonter le ramadan

Bien s’hydrater dès la rupture du jeûne le soir et juste avant la reprise du jeûne le matin. Il est important de boire plus d’eau qu’en temps normal, au moins 1,5 litre par jour. Il ne faut pas sauter le repas qui précède l’aube. Il est conseillé de consommer des liquides comme des produits laitiers, des sucres lents, des fruits frais pour les vitamines, ainsi que des dattes qui permettent au transit intestinal de fixer l’eau et éviter ainsi la constipation.

L’eau est un élément essentiel à consommer dès la rupture du jeûne le soir et juste avant la reprise du jeûne le matin.

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