Il est rentré au pays dimanche avec dans ses bagages la médaille d’or décrochée aux Championnats du monde masters à Malaga, en Espagne. Pourtant, rien n’était en sa faveur.
Le septuagénaire a eu des sueurs froides. Le jour de la compétition, il n’avait pas sa perche. « Au fait, ma perche n’est jamais arrivée en Espagne. J’ai dû me débrouiller pour en avoir une pour pouvoir participer à la compétition. Un perchiste anglais m’a prêté la sienne mais elle n’était pas adaptée. Juste avant le début de l’épreuve, une officielle au courant de mon problème m’a proposé de fouiller la remise du stade pour voir si je pouvais trouver une perche », raconte Jean-Michel de Senneville. Il confie encore : « Heureusement, j’ai pu m’en trouver une. J’ai pu me débrouiller avec et je suis devenu champion du monde. »
Jean-Michel de Senneville a accédé sur le toit du monde après avoir franchi la barre à trois mètres. Pourtant, il n’est pas du tout satisfait de sa performance. « Définitivement, j’aurai pu faire mieux avec ma perche. Je passe les trois mètres comme une fleur à l’entraînement », fait-il ressortir. Avant d’ajouter : « Mes adversaires ont essayé de me piéger mais j’ai été plus rusé. Même sans ma perche, j’y suis arrivé. Cela grâce à mon mental de guerrier. »
L’ex-politicien est encore sur son petit nuage. « Je savoure encore mon sacre. Ce titre de champion est un grand accomplissement dans ma vie. Cela restera à jamais gravé en moi. Je tiens à remercier Vivian Gungaram, président de l’Association mauricienne d’athlétisme pour son soutien.»
Ce grand-père de trois petits enfants revient sur son retour en athlétisme en 2015. « Je n’ai pas touché à ma perche pendant 52 ans. J’avais arrêté la compétition pour me consacrer à ma carrière professionnelle. En 2015, j’ai commencé à faire du jogging au stade Maryse Justin, à Réduit. L’énergie de la jeunesse autour de moi m’a encouragé à reprendre ma perche. De plus, j’ai appris qu’il y avait les Championnats du monde masters en Espagne en 2018. C’était l’occasion pour moi de me jeter de nouveau à l’eau », raconte le champion.
Jean-Michel de Senneville s’est focalisé sur son objectif adeux ans et demi avant le rendez-vous mondial. « Je me suis entraîné assidûment. J’étais mon propre coach. Je me suis investi à fond dans ma préparation et mon alimentation. Je ne devais surtout pas prendre de risque à mon âge. J’ai pu compter sur le soutien inconditionnel de mon épouse Joan », confie- t-il.
Pour Jean-Michel, l’âge est un mauvais prétexte pour ne pas faire du sport ou autre chose dans la vie. « Au contraire, il faut encourager les personnes de 35 ans et plus à pratiquer un sport ou une activité physique pour keep fit. Il faut avoir une population en parfaite santé. »
L’appétit vient en mangeant. De Senneville a déjà les yeux rivés sur les Championnats du monde de 2020 à Toronto. « Je dois y être pour défendre mon titre », dit-il, déterminé.