Le Parquet a tranché. Trois dirigeants de fédérations ne peuvent plus siéger au sein de leurs comités directeurs, étant donné qu’ils étaient engagés en politique au moment de leur élection dans les instances sportives.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a adressé jeudi des correspondances à la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA), à l’Association de Pétanque de l’île Maurice (APIM) et à la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC) pour leur demander de remplacer Poorun Bhollah, Radhakrishansing Rajcoomar et Ajay Ramadhin, respectivement, de leurs comités.
Les deux premiers nommés occupent le poste de président de la MAWPA et de l’APIM respectivement. Ajay Ramadhin est, lui, membre du comité directeur de la FMC.
Dans la missive, le MJS indique que les trois principaux concernés sont « disqualified from being a member of the managing committee of the National Sports Federation under Section 9 (5) (i) of the Sports Act 2016. » Cette section de la loi stipule qu’une fédération doit s’assurer que
« no person actively engaged in politics, coach or athlete sits on its managing committee or acts as a chairperson of any of its regional sports committees or any sports club affiliated with it. »
En conséquence, les fédérations concernées devront remplacer les trois dirigeants sur leurs comités directeurs.
Poorun Bhollah est conseiller de village de Nouvelle-France et du district de Grand-Port. Ajay Ramadhin est, lui, membre du conseil de village de Baie-du-Tombeau et du district de Pamplemousses. Radhakrishansing Rajcoomar occupait, pour sa part, les fonctions de conseiller de village de Souillac.
Ce sont des lettres anonymes qui ont mis la puce à l’oreille du ministère. Dans la foulée, celui-ci a sollicité sl’avis du State Law Office.
« Un dirigeant sportif qui siège au sein d’un comité directeur d’une fédération ne peut être engagé dans la politique active. Nous ne faisons qu’appliquer la loi », souligne le Permanent Secretary du MJS, Mubarak Boodhun.
Poorun Bhollah, qui s’envole pour le Turkménistan ce samedi dans le cadre des Championnats du monde à Ashjabat, n’a pas voulu débattre du sujet : « Nous en discuterons à mon retour au pays. Le comité directeur a convoqué une réunion pour le 6 novembre prochain. »
Ajay Ramadhin confie, lui, qu’il discutera avec les dirigeants de la fédération de cyclisme. Il avait d’ailleurs exprimé le souhait de démissionner de la FMC. Mais, plusieurs membres l’avaient convaincu de revenir sur sa décision. Car, en cas de départ de Ramadhin, la fédération éclatera en mille morceaux et ne pourra plus fonctionner, faute de quorum.
Selon le vice-président de la FMC, Jean-Philippe Lagane, une réunion sera convoquée dès que le président Lawrence Wong rentrera au pays. « Nous devons définitivement procéder au remplacement d’Ajay Ramadhin. Au cas contraire, nous devrons songer à la dissolution de la fédération. À neuf mois des Jeux des îles de l’océan Indien à Maurice, nous devons à tout prix éviter le pire », lâche-t-il.
R. Rajcoomar : «Le MJS est dans l’erreur»
Le président de l’APIM, qui se trouve actuellement à Londres, a fait ressortir que cela ne s’applique pas dans son cas. « Le MJS est dans l’erreur. Je n’étais plus conseiller de village lorsque j’ai postulé pour la présidence de la fédération », a-t-il déclaré.