Questions à Ram Lollchand : «Le COJI ne peut faillir dans sa tâche»

By . DefiSports Samedi 19 janvier 2019 Athlétisme O commentaire 0 views

L’ancien directeur des Sports au ministère de tutelle est catégorique : Maurice doit remporter les Jeux des îles de l’océan Indien pour la première fois de son histoire. Toutefois, il critique certaines décisions prises par le Comité d’organisation des Jeux des îles (COJI) et le fait que la mayonnaise n’a pas encore bien pris au sein de la population.

À six mois des Jeux des îles, il n’y a pas encore l'effervescence autour de cet évènement. Pourquoi selon vous ?

C’est parce qu’il n’y a pas une bonne campagne de médiatisation autour des Jeux.  Lors des deux dernières éditions organisées à Maurice, le ministère de la Jeunesse et des Sports et le comité organisateur s’étaient engagés à un an du rendez-vous.  Ils allaient dans les établissements scolaires et les différentes régions à travers l’île pour la campagne. Le Chief Executive Officer de l’époque était même sur le terrain.  Il y avait de l’engouement, une liesse populaire autour de l’événement.  On ne voit pas cela cette fois-ci. On organise des manifestations par-ci par-là, sans vraiment toucher la population.

Vous avez été directement impliqué dans les différentes organisations des Jeux que Maurice a abrités (1985, 2003). Selon vous, les choses évoluent-elles dans la bonne direction ?

On ne peut pas comparer l’organisation de 2019 aux deux autres. En 1985, Maurice a organisé les Jeux des Îles avec le minimum de moyens, vu la situation économique difficile. En 2003, nous avons fait beaucoup mieux avec plus d’investissements et la construction de plusieurs infrastructures sportives. Plus de moyens sont mis pour les Jeux de 2019. D’ailleurs, la plupart des personnes qui font partie du COJI sont rémunérées. Dans le passé, les membres du COJI ne touchaient pas de sous, mais ils étaient au four et au moulin. S’il y avait un problème, on réfléchissait tous ensemble pour trouver une solution. Il y avait un esprit d’équipe. À deux ans des Jeux, il y a eu des changements de gens, notamment au niveau du CEO, des directions d’aménagement, les cérémonies d’ouverture et de clôture, et de la presse et communication. Cela a créé une certaine instabilité et une frustration. On impose des gens et n’en parlons pas des compétences dans le domaine sportif. Et puis, c’est impitoyable les conditions dans lesquelles les sportifs doivent s’entraîner à six mois des Jeux. Là aussi, il n’y a pas eu un bon planning. La préparation est une étape très importante pour espérer obtenir des résultats concluants.  

On parle de Jeux 5-étoiles. Le défi peut-il être relevé ?

Ce sont quoi des Jeux cinq étoiles ? Réussir l’organisation de cet évènement ? Qu’en est-il des performances ?  Cela ne vaut pas la peine d’organiser un événement de grande envergure et ne pas gagner les Jeux. Par ailleurs, je trouve que le complexe de Côte d’Or est un projet irréfléchi. La communauté sportive a besoin d’infrastructures bien localisées. Pour ces Jeux, on utilisera des infrastructures dont on dispose depuis des années. Des travaux de réfection sont effectués pour leur redonner un look. Contrairement au passé, les sportifs n’hériteront rien de ces jeux. Mais toutes les facilités nécessaires ont été mises à la disposition du COJI ; il ne peut pas faillir dans sa tâche.

Est-ce une bonne idée d’avoir opté pour des hôtels à la place d’un village de Jeux ?

La charte des Jeux préconise l’hébergement dans un lieu commun, soit le village des Jeux pour renforcer l’esprit de fraternité entre les sportifs des différentes îles, sauf dans un cas particulier. Dès le départ, j’étais plutôt favorable à regrouper les sportifs sous un seul toit. Surtout qu’après que le Village des Jeux aurait servi comme des logements sociaux. Là, ils seront éparpillés, chacun dans son coin après les compétitions.

Maurice peut-il aspirer à gagner ces jeux ?

Maurice doit gagner les Jeux. Depuis quarante ans, on court derrière la victoire. Cette fois-ci doit être la bonne surtout qu’on est sur nos terres. Nous avons des sportifs qui ont du potentiel et grâce à une préparation optimale, c’est possible.  Il faut se donner à fond dans la dernière ligne droite car nos adversaires ne dorment pas sur leurs lauriers.  

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