Paramasiven Samynaden : D’athlète au rêve brisé à président de l’AMA

By . DefiSports Mardi 16 Mars 2021 Athlétisme O commentaire 0 views

Paramasiven Samynaden était l’un des meilleurs coureurs de 1500 m et de cross-country de sa génération. Malheureusement, un accident de moto en 2015 a brisé son rêve d’athlète. Toutefois, il a su rebondir et il est aujourd’hui le président de l’Association mauricienne d’athlétisme et il compte contribuer au progrès de cette discipline.

I l est l’un des plus jeunes présidents de fédération et il n’est pas à la tête de n’importe quelle discipline. Paramasiven Samynaden, ancien champion national des 800 m, 1500 m et 5000 m, est aujourd’hui président de l’Association mauricienne d’athlétisme. Celui qui a succédé à Vivian Gungaram à la tête de l’une des plus grandes fédérations sportives à Maurice n’a que 32 ans. S’il s’est reconverti dans le rôle de dirigeant au niveau régional depuis un moment, devenir président de l’AMA a été une surprise même pour lui. « Je ne m’attendais pas être élu président, mais je m’étais préparé mentalement pour assumer n’importe quelle responsabilité que j’aurais eu à la suite les élections », précise ce prof d’éducation physique. Le nouveau président de l’AMA est d’avis que l’athlétisme mauricien est en progrès. Il poursuivre le travail pour permettre aux futurs champions émerger. « Nous ne pouvons pas dire que l’athlétisme n’a pas progressé. Lorsque nous regardons les Jeux des Îles de 2019, l’athlétisme a remporté 18 médailles d’or. La dernière fois que nous avions fait aussi bien était en 2003. Nous allons poursuivre le travail. Nous avons des jeunes ayant un bon potentiel à Maurice. Ils ne seront pas champions demain, dans un mois, un an et peutêtre même pas durant mon mandat. Devenir champion demande du temps, mais nous allons travailler pour qu’ils puissent exploiter leur potentiel et faire honneur à Maurice à l’avenir », indique-t-il. Paramasiven Samynaden était encore à son meilleur niveau lorsque le destin lui a joué un mauvais tour. En août 2015, il a été victime d’un accident de la route, sa moto ayant été percuté par un camion. Il a dû subir une greffe du talon au pied gauche et a perdu en partie l’usage de ce pied. De champion national, il s’est retrouvé dans une situation où il devait utiliser des béquilles pour avancer. Bien que ses rêves en tant qu’athlète avaient été anéanties, délaisser le sport n’était pas une option pour lui. « Après mon accident en 2015, je me suis demandé comment faire pour rester dans le domaine sportif. Je baigne dans ce monde depuis mon plus jeune âge et oublier le sport était hors de question. J’ai entamé, sur une courte durée, une carrière d’entraîneur en club. C’est là que rencontré les personnes au niveau du management et je les ai rejoints. Je suis ensuite passé dans les sous-commissions de la fédération. C’est comme ça que j’ai gravi les échelons pour arriver à ces élections et être aujourd’hui dans le comité directeur de l’athlétisme », explique le dirigeant du Gymkhana AC. Ashfaq Saroar [email protected]

Soutenu par son entourage 

Après son accident, Paramasiven Samynaden a vu ses rêves se briser. Il ne pourra jamais remporter la médaille d’or du 1500 m qu’il convoitait tant aux Jeux des Îles. De jeune sportif dynamique, il s’est retrouvé à devoir se servir de béquilles pour se déplacer. Une situation compliquée pour celui qui a découvert l’athlétisme alors qu’il n’avait que 13 ans. Cependant, avec le soutien de ses proches, de ses amis et des dirigeants de la fédération, il est parvenu à remonter la pente. « Lorsqu’on est athlètes, on apprend à être un guerrier. Ce mental d’athlète m’a aidé, sans oublier le soutien de la famille. Mon père et ma mère ont été à mes côtés en permanence. La fédération d’athlétisme m’a également beaucoup soutenu dans mes moments difficiles. Vivian Gungaram m’a guidé et m’a montré un autre aspect du sport. Il y a plusieurs autres personnes qui m’ont aidé, notamment Corinne Remillah », explique-t-il.

 

 Regret de n’avoir pas remporté l’or aux JIOI 

Paramasiven Samynaden a eu une riche carrière. Au fil des années, il a été champion de Maurice de cross chez les juniors et les seniors, il a brillé lors de la Coupe de l’océan Indien des moins de 23 ans, aux Championnats d’Afrique australe de cross, a été champion national des 800 m, 1500 m et 5000 m, et a remporté deux médailles d’argent aux Jeux des Îles de l’océan Indien (2011 et 2015). Ne pas être monté sur la plus haute marche du podium est son seul regret. « Les deux fois, la médaille d’or était à ma portée. J’ai perdu de très peu et cela reste mon plus grand regret en tant qu’athlètes. Je m’étais bien préparé et j’étais en forme, mais aux Seychelles et à La Réunion, j’ai dû me contenter de la médaille d’argent », précise-t-il.

 

Confinement  :S’organiser malgré les difficultés

 Le pays étant en confinement, la situation est loin d’être idéale pour que les athlètes puissent s’entraîner. Paramasiven Samynaden est d’avis qu’il est possible de faire certains entraînements chez soi en attendant un retour à la normale. « Les conditions ne sont pas idéales, mais l’athlétisme est simple. Quand l’athlète a un but et qu’il veut réussir, il s’entraînera avec les moyens du bord. Un athlète peut certes ne pas être en mesure de faire ses courses ou ses lancers en ce moment, mais il y a des exercices de base qu’on peut faire chez soi. C’est ce qui a été fait l’année dernière durant le confinement. Il faudra prendre son mal en patience et attendre que la situation sanitaire puisse permettre un retour aux entraînements habituels », souligne-t-il.

 

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