Coup dur pour le nageur mauricien Suffian Ropun. Il n’a pu disputer les deux premières journées de compétition de la 24e édition des Deaflympics lundi et mardi en raison de paiement non effectué pour les frais de participation et d’hébergement au moment du début de la compétition. Le problème a été résolu, laisse-t-on entendre du côté de l’Aurally Handicapped Persons Sports Federation.
Les handisportifs Suffian Ropun, Shleysha Lokheeram, Shena Bhikea, Vincent Duval Loïc Durhone, ont vécu une mauvaise expérience à leur arrivée en terre brésilienne. Ils se sont vu refuser une accréditation auprès des organisateurs qui n’avaient pas encore reçu le paiement des frais de participation et d’hébergement.
Ne détenant pas ce précieux sésame, les locaux ont été interdits d’accès sur les sites d’entraînement. Suffian Ropun a, lui, raté les épreuves dans lesquelles il devait s’engager lors des deux premières journées de natation disputées. Le médaillé d’or des derniers Jeux des îles de l’océan Indien devait être au plot de départ des séries du 50m papillon le lundi 2 mai et au 50m brasse le mardi 3 mai.
« L’entraîneur Dave Bhoyroo a remis sur place un chèque d’un montant de $360 (environ Rs 15 000) pour les frais de participation et $8 100 (environ Rs 300 000) pour l’hébergement incluant le transport, mais les organisateurs ont refusé. De surcroît, ils nous ont imposé $600 (environ Rs 25 000) additionnels pour obtenir les accréditations. C’est la première fois qu’on nous fait payer pour les accréditations », explique le trésorier de la Fédération, Jean-Claude Duval.
Dans la foulée, il poursuit : « Comme mardi était jour férié et que les institutions bancaires étaient fermées, nous n’avons rien pu faire. Nous avons effectué le versement mercredi et tout est rentré dans l’ordre. Les membres de la délégation ont obtenu leurs accréditations. »
Seedick Ropun, le père du nageur, n’a pas caché sa colère par rapport à cette situation. « Mon fils a consenti à d’énormes sacrifices au cours de ces quatre dernières années pour préparer les Deaflympics. Il attendait ce rendezvous impatiemment. Vous vous rendez compte de sa déception et dans quel état il se retrouve. Je me fais beaucoup de soucis », confie-t-il.
Tirer cette affaire au clair
Ce dernier dit ne pas comprendre pourquoi la Fédération n’a pas effectué de virement bancaire pour les frais de participation et d’hébergement, comme cela se fait habituellement. « Les organisateurs n’acceptent jamais de chèque à ce que je sache. Il a fallu attendre que ce problème survienne pour effectuer un virement bancaire. Il faut tirer cette affaire au clair, d’autant plus que le ministère de tutelle a injecté de l’argent dans ce déplacement », s’insurge Seedick Ropun.
Pour Yasheen Summun, président de l’Aurally Handicapped Persons Sports Federation, l’origine de ce problème n’est nul autre qu’une mauvaise communication. « En tant qu’ancien sportif de haut niveau, je peux comprendre dans quel état d’esprit se trouve Suffian Ropun après avoir manqué le début de la compétition. J’espère qu’il pourra disputer les autres épreuves », a-t-il déclaré.
Le nageur Ropun n’a pas participé aux séries du 100m nage libre mercredi en raison d’un manque d’entraînement. Il sera probablement en action au 100m brasse ce jeudi. Il est également inscrit au 50m nage libre (9 mai).
Par ailleurs, les compétitions en athlétisme débuteront le samedi 7 mai. Quatre représentants mauriciens seront en lice, en l’occurrence Loïc Durhone (saut en longueur et triple saut), Vincent Duval (saut en longueur), Shleysha Lokheeram (100m et saut en longueur) et Shena Bhikea (saut en longueur).
Fabien Hector : « La Fédération devra s’expliquer »
Le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, suit cette affaire de près. « La Fédération devra s’expliquer. Nous allons également leur demander un rapport pour savoir ce qui s’est réellement passé », déclare l’Advisor on Information Matters dudit ministère.