Si la piste d’athlétisme de Côte-d’Or a été appréciée par les athlètes du continent africain lors des Championnats d’Afrique d’athlétisme senior, le vent a joué les trouble-fête. La météo n’était certes pas clémente durant la compétition, mais le positionnement du stade a été critiqué, car le vent a posé problème aux sprinteurs et aux sauteurs. Des changements sont attendus pour remédier à la situation.
9,93secondes pour le Kenyan Ferdinand Omanyala en finale du 100 mètres, 13,26 secondes pour l’Algérien Amine Bouanani en finale du 110 mètres haies, 17,34 mètres pour le Burkinabé Hugues Fabrice Zango au triple saut et 12,57 secondes pour la Nigériane Tobi Amusan en finale du 100 mètres haies. Ces performances sont meilleures que les marques de référence actuelles des Championnats d’Afrique. Sauf qu’aucune d’entre elles n’entrera dans le livre des records. En cause : un vent trop favorable.
Plusieurs marques de référence nationales ou personnelles réalisées entre mercredi et dimanche dernier à Côte-d’Or n’ont pas été homologuées pour la même raison. Pour qu’un chrono ou une marque soit homologuée, la vitesse du vent dans la direction de course de l’athlète, pour les épreuves du 100 mètres, du 200 mètres, du 100 mètres haies, du 110 mètres haies, du triple saut et de la longueur ne doit pas dépasser 2 mètres par seconde.
Cette situation n’est pas passée inaperçue auprès de bon nombre d’athlètes et de techniciens sur place durant les cinq jours de compétition, alors que certains sportifs élites étaient venus à Maurice en vue des réaliser les minima pour les prochains Championnats du monde, prévus du 15 au 24 juillet aux États-Unis. Si personne n’a le contrôle sur la météo, plusieurs facteurs doivent tout de même être pris en compte lors de la conception d’un stade d’athlétisme. Des améliorations sont attendues, alors que Maurice ambitionne d’organiser d’autres compétitions majeures à l’avenir.
Des arbres comme brise-vent
Un technicien mauricien souligne qu’une solution doit être trouvée. « Des arbres peuvent être plantés là où se trouve le trottoir autour du stade pour faire office de brise-vent. Dans le cadre des Jeux des îles 2019, des arbres avaient été plantés au centre national de tennis, à Petit-Camp, justement car il y avait trop de vent. La même chose peut être faite à Côte-d’Or avec les arbres appropriés. Si le stade de compétition et ses gradins se trouvaient là où se situe la piste d’échauffement, le vent aurait aussi eu moins d’impact », dit-il.
Étendre les gradins pourrait également résoudre le problème. « Une autre solution serait d’étendre les gradins sur la courbe, car c’est là où le vent souffle le plus fort. Il est important de revoir cela, car la piste du stade est très bonne, les facilités sur place le sont aussi. Si on veut organiser d’autres grandes compétitions, il faudra trouver une solution pour le problème que pose le vent », explique le technicien. La période durant laquelle les compétitions peuvent être organisées est aussi un facteur à prendre en compte. « À Côte-d’Or, nous pouvons actuellement tenir des compétitions en avril et en août, mais pas en juin et juillet. Toutefois, il faut procéder en fonction du calendrier de World Athletics, ce qui ne facile pas la tâche à Maurice. Si les Championnats d’Afrique avaient eu lieu en août, cela n’aurait pas eu de sens, car plusieurs grands noms qui sont à la recherche de minima pour les prochains Mondiaux ne seraient pas venus. Si des améliorations sont apportées pour remédier au problème du vent, le calendrier ne sera alors plus un problème », précise notre interlocuteur.