Le sélectionneur national de volley-ball, Melchior Miniopoo, aura la lourde tâche de convertir la couleur de la médaille en or lors des Jeux des îles de l'océan Indien qui auront lieu sur nos terres. Et il y croit dur comme fer.
Il n’a pas froid aux yeux. Humble, connaisseur et aussi bosseur. Pour le commun des mortels, le nom de Melchior Miniopoo peut ne rien dire. Pour les plus jeunes, il a été le coach de l’équipe de Chebel et celle de Trou-aux-Biches après son retour au pays en 2009. Mais avant d’être entraîneur, il a été joueur. L’un des meilleurs, si ce n’est pas le meilleur de sa génération.
À 14 ans, il a fait ses débuts avec les Vallijee Citizens. Entouré de joueurs d’expérience comme Mario Arimond, Jimmy Jolicoeur, Roy Choyen et José Bistoquet, entre autres, il n'y a séjourné qu’un peu plus d’une année, car il a été vite repéré par le club phare de la capitale, la Fire Brigade. Et, du haut de ses 16 ans, il a pris vite son envol. Les trophées avec les rouge et noir ne se comptaient plus. À 20 ans, il est devenu le capitaine de la sélection nationale. Un brassard qu’il a porté pendant 17 ans, jusqu’à sa retraite, soit à l’âge de 37 ans.
Sa carrière, exceptionnelle de surcroît, a pris une tournure professionnelle lorsqu’il a éte répéré par l’entraîneur du Bataillon de Joinville, une équipe qui évoluait en 1re division en France, dont les joueurs effectuaient leur service militaire, et qui était en tournée chez nous. « Quoique battue par trois sets à un, la Fire Brigade avait donné du fil à retordre au Bataillon. Et le président de la ligue réunionnaise devait dire que j’avais ma place en France en 1A ou 1B. Il a pris mes coordonnées avec l’entraîneur du Bataillon », relate-t-il.
Déjà en contact avec le PSD Lyon, une semaine après ce match, il devait mettre les voiles non pas pour Lyon mais pour Paris, chez son frère. Après un bref passage à Montpellier, son aventure devait franchement commencer à Evreux Volley-ball en Normandie, où il a remporté le championnat de 3e division et jouait aussi en compagnie d’Alain Offman, un autre grand du volley local. Puis, avec le Nice Volley-ball Club sur la Côte d’Azur, il a remporté le championnat de 2e division pour accéder en 1B. Et il allait tutoyer les étoiles avec une finale en Coupe de France avec cette même équipe de Nice. Alors que le point d’orgue avec la sélection nationale fut la médaille d’or obtenue aux Jeux des îles à Madagascar en 1990.
Une riche carrière donc pour Melchior Miniopoo, aujourd’hui auditeur chez PADCO. Marié et père de cinq enfants, il reste optimiste par rapport à ses objectifs. Il veut que les jeunes volleyeurs suivent ses traces avec deux maîtres-mots : excellence et professionnalisme. À l’image de son glorieux passé.