Le sport mauricien est à l’arrêt complet en raison de la pandémie du coronavirus. Sportifs, entraîneurs et dirigeants n’ont d’autre choix que de s’adapter à cette situation. Pour la plupart des athlètes, en l’absence de compétition ou d’entraînement, se maintenir en forme demeure la priorité.
ROILYA RANAIVOSAO, HALTÉROPHILE :
« Je dois m’entraîner régulièrement »
En course pour une qualification olympique, la leveuse de fonte Roilya Ranaivosao veut rester régulière dans ses entraînements. Si, en raison du confinement national, tous les centres sportifs sont fermés, la « sportive de l’année 2019 » a aménagé un mini-centre d’entraînement à son domicile. « Je m’entraîne en plein air à mon domicile avec mes haltères. Je dois rester régulière dans mes entraînements. Je ne change pas mes habitudes et je respecte mes deux séances quotidiennes ; matin et après-midi, comme d’habitude. Cependant, je dois être très vigilante par rapport à mon alimentation », relate celle qui a été triple médaillée d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien.
RICHARNO COLIN, PUGILISTE :
« Garder un esprit positif »
Premier athlète mauricien à obtenir sa qualification pour les Jeux Olympique de Tokyo, Richarno Colin se veut positif malgré la propagation de la pandémie de Coronavirus. « C’est un grave problème que le monde entier est en train de subir. Suite à l’annonce du confinement, je n’ai pas de choix que de passer du temps en famille », confie-t-il. Si son dernier entraînement remonte à mardi, le pugiliste se mettra dorénavant à des exercices à domicile. « On est obligé de faire des exercices afin de garder la forme. Il faut garder un esprit positif jusqu’à ce que la situation s’améliore », explique Richarno Colin.
KEVIN PERTICOT, FOOTBALLEUR :
« Se maintenir en forme »
Considéré comme une des pièces maîtresses de Pamplemousses SC, Kevin Perticot s’arrange comme il peut avec le confinement imposé par le gouvernement. « Qui dit confinement, dit pas d’entraînement. Il faut toutefois se maintenir en forme car, tôt ou tard, les activités finiront par reprendre. Pour ma part, je fais quelques petits sprints ou des abdominaux », raconte celui qui a récemment inscrit un triplé en finale de la Republic Cup face à Petite Rivière-Noire FC. Pendant deux semaines, Kevin Perticot passera son temps à regarder la télévision pour, ainsi, se reposer jusqu’à ce que le championnat reprennne.
GREGORY LAGANE, CYCLISTE :
« Je m’occupe avec un home trainer »
Qui dit confinement, dit aussi pas de sortie pour les cyclistes. Face à cette situation, Grégory Lagane a préféré emprunter un home trainer auprès de la Fédération mauricienne de cyclisme. « Le confinement est embêtant pour les cyclistes étant donné que nous ne pouvons pas faire de sorties. Il faut s’occuper avec un home trainer. Étant donné que nous ne pouvons pas passer de longues heures dessus, il faudra faire plusieurs séances quotidiennement », admet-il. De plus, Grégory Lagane devra être très strict sur son alimentation. « Je vais devoir faire attention afin de prendre le moins de poids possible. Il faudra être deux fois plus vigilant », avoue l’aîné des frères Lagane.
JULIEN PAUL, BADISTE :
« Je fais du bricolage »
Alors qu’il s’entraînait au Danemark, le Mauricien Julien Paul a dû rentrer au pays avec la fermeture de centre d’entraînement danois en raison de la pandémie de coronavirus. À présent, avec le confinement, le champion d’Afrique n’a d’autre choix que de rester à la maison. « On s’occupe comme on peut. À la maison, je fais du bricolage avec mon papa et mon frère. C’est un passe-temps. Donc, nous faisons plein de choses », souligne celui qui est bien parti pour obtenir une qualification olympique. Toutefois, comme les autres athlètes, il s’adonne à quelques exercices afin d’être en forme à la reprise des activités sportives.
JAMEER ALLYHOSAIN, JOCKEY :
« Ennuyant, mais compréhensible »
Il fait partie de ceux qui étaient prêts pour la saison hippique qui devait initialement démarrer ce samedi au Champ-de-Mars. Mais avec les cas confirmés de coronavirus et le confinement, la saison a été repoussée pour au moins jusqu’en avril. « C’est ennuyant mais compréhensible en même temps. J’étais moralement et physiquement prêt pour l’ouverture de la saison. Mais, le pays passe par des moments difficiles. Toute la préparation des chevaux a dû être arrêtée. Chapeau bas aux palefreniers qui, malgré le confinement, devront faire le déplacement pour s’occuper des chevaux », rétorque le jockey mauricien.
PASCAL PRAYAG, COACH DES MAHEBOURG FLIPPERS :
« Nous devons être solidaires »
Revenu à 2-1 face aux Roche-Bois Warriors dans la finale des Play-off de la Super League en basket-ball, les Mahebourg Flippers devont attendre avant de disputer le quatrième match. « Cette situation donne la peur au ventre étant donné que c’est la première fois que Maurice se retrouve dans une situation pareille. Nous devons être solidaires et respecter les consignes à la lettre », précise-t-il. Quid de ses joueurs ? Pascal Prayag leur a conseillé de faire des séances de cardio régulièrement. « Mes joueurs se doivent de garder la forme. Nous avons encore un match au minimum à jouer. Et on rentrera directement dans le vif du sujet dès que la pandémie de coronavirus ne sera plus d’actualité », confesse l’entraîneur des Mahebourg Flippers.
RICKY MAINGARD, ENTRAINEUR DE CHEVAUX :
« Une dérogation pour l’entraînement »
S’il est conscient de la situation catastrophique dans laquelle se retrouve le pays, Ricky Maingard pense également aux chevaux. Entraîneur depuis plusieurs années, il estime que les chevaux ont besoin de s’entraîner malgré tout. « La santé humaine est la priorité. Et, la population doit prendre le maximum de précautions contre ce virus. Cependant, les entraînements des chevaux doivent continuer, même à huis clos, sans la présence du public. J’espère que nous, les entraîneurs, nous obtiendrons une dérogation pour l’entraînement. Les chevaux ont besoin de s’entraîner au risque de contracter une colique. On aurait pu ouvrir la piste entre 5 à 7 heures du matin et donner un passe spécial au palefrenier seulement, comme l’a fait l’Afrique du Sud dans le passé », explique Ricky Maingard.
VIVIAN GUNGARAM, PRESIDENT DE L’AMA :
« Se préparer pour l’après »
Alors que toutes les activités sportives ont été reportées à Maurice, Vivian Gungaram est, lui, déjà au four et au moulin concernant l’après coronavirus. S’il est confiné à la maison, le président de l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA) commence déjà à établir un nouveau programme. « C’est une très bonne décision de la part du gouvernement. Nous devons sortir de ce problème le plus rapidement possible. Pour y arriver, les Mauriciens devront respecter les mesures et les précautions. Pour ma part, je me penche déjà sur l’organisation de nouvelles compétitions étant donné que plusieurs ont dû être annulées. Il faut déjà se préparer pour l’après. J’ai également des engagements envers la Confédération africaine d’athlétisme. Donc, je travaille en ligne », relate le président de l’AMA.
RAJESSEN DESCANN, TECHNICAL MANAGER DE L’AMTT :
« Plus de temps en famille »
Avec un emploi du temps très chargé, le confinement sera l’occasion pour les dirigeants sportifs de se retrouver en famille. C’est le cas pour Rajessen Descann, Technical Manager de l’Association mauricienne de tennis de table. « C’est dur de se retrouver dans une telle situation. Mais le côté positif est qu’on passera beaucoup plus de temps en famille et avec les enfants. À la maison, on joue à des jeux de société tels que Monopoly ou Ludo. Je fais également un peu de jardinage », avoue le technicien. Quant aux pongistes, Rajessen Descann leur demande de pratiquer quelques exercices afin de rester en forme car le sport est actuellement à l’arrêt complet.