Les consultations s’enchaînent avec le ministère des Finances dans le cadre du Budget qui sera présenté le 4 juin prochain. Compte tenu de la situation économique difficile, due à la crise sanitaire du coronavirus, une baisse de l’enveloppe accordée au sport n’est pas à écarter mais les fédérations s’attendent à obtenir un bon soutien pour faciliter la relance.
Jusqu’ici, aucune mesure d’aide au sport n’a été annoncée, contrairement dans les autres secteurs pour relancer leurs activités. Justement, la communauté sportive s’impatiente pour connaître le plan de relance du gouvernement et du ministère de l'Autonomisation des Jeunes, des Sports et des Loisirs. Le sport est à l’arrêt depuis deux mois déjà en raison de la Covid-19.
Le flou persiste sur le déconfinement à part qu’un protocole est en préparation pour le sport comme annoncé par le ministre Stéphan Toussaint. La tenue des compétitions locales et internationales sur le sol mauricien et la participation des athlètes locaux dans des manifestations sportives sont interdites jusqu’à nouvel ordre comme stipule la Covid-19 Bill. Cette loi préconise aussi que les Fédérations ne percevront aucune aide financière du ministère pendant la période de Covid-19.
L’exercice budgétaire 2020-2021 est donc très attendu par la communauté sportive. Sharma Nunda, président de l’Association mauricienne de badminton, ne veut pas entendre une baisse de son budget. Car dit-il, « il y a tout un projet de relance à mettre en place pour le badminton comme pour les autres disciplines. Cela, sans oublier la préparation des joueurs en vue des Jeux Olympiques de Tokyo qui ont été reportés pour 2021 ». Selon lui, le ministère devra prendre tout cela en considération.
La présidente de la Fédération mauricienne de kick-boxing, Isabelle Jeannot, explique pour sa part qu’elle est toujours dans l’attente d’éclaircissements. « Une grosse partie de notre budget 2019-2020 n’a pas été utilisée. Nous avons donc demandé au ministère si un ‘top-up’ sera effectué sur le prochain budget qui sera alloué à la fédération mais aucune réponse jusqu’ici. Dans la logique des choses, nous devons avoir une enveloppe conséquente lors du prochain exercice budgétaire pour réaliser nos différents projets, notamment la formation à différents niveaux, l’organisation des compétitions, la participation à des camps d’entraînement et des compétitions internationales, entre autres », explique-t-elle.
ARGENT : UN MAL NÉCESSAIRE
Même son de cloche du côté de l’Association mauricienne de boxe. Pour Indiren Ramsamy, le sport a besoin de financements pour se relever de la Covid-19. « Tout est une question d’argent. Il y a toute une réorganisation à effectuer à différents niveaux. Nous devons assurer la préparation de nos boxeurs élites car les compétitions reprendront sur le plan international dans les prochains mois. Nous avons aussi les autres licenciés de la fédération », déclare le président.
Pour Lawrence Wong, président de la Fédération mauricienne de cyclisme, la survie du sport dépend grandement du financement. « La situation économique est difficile mais nous avons besoin de cette enveloppe pour pouvoir fonctionner. Plusieurs projets ont été mis en pause en raison de la Covid-19. Nous allons devoir reprendre le cours des choses, et se fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Le sport a connu une bonne marge de progression au cours de ces dernières années et nous devons continuer d’avancer et non pas retourner en arrière. »
L’Association mauricienne d’athlétisme, qui a annulé sa saison 2020, se penche déjà sur 2021. « Elle va démarrer en octobre prochain. Nous avons déjà lancé la machine administrative. Par ailleurs, nous sommes dans le flou total concernant la relance du sport, le budget fédéral, entre autres. Nous sommes catégoriques que les bourses des sportifs devront être maintenues. Le ministère devra continuer d’apporter son appui financier pour le fonctionnement des centres d’entraînements régionaux et nationaux. Au cas contraire, nous serons obligés de mettre la clé sous le paillasson», souligne Vivian Gungaram.
Par ailleurs, Fayzal Bundhun affiche quelques appréhensions sur le prochain exercice budgétaire. « Il y aura définitivement une baisse du budget alloué aux fédérations. De combien, je ne sais pas. Mais, j’espère que ce ne sera pas une baisse drastique. Il est important que les autorités prennent en considération l’aspect social du sport qui contribue à combattre les fléaux de notre société. Ainsi, il faudra encourager les jeunes à la pratique d’une activité physique et sportive. Le volley-ball a besoin de cette assistance financière pour concrétiser ses différents projets», fait ressortir le président de l’Association mauricienne de volley-ball.