Frontliners : Ces sportifs ont quelque chose de spécial

By Patrice Esmyot Jeudi 18 Mars 2021 Evènements sportifs , Sports collectifs , O commentaire 0 views

Ils excellent dans leurs disciplines sportives et sont au service du pays en tant que membres de la Special Supporting Unit (SSU). Ces hommes et femmes ont quitté leurs familles ou doivent se mettre en auto-isolement en étant ‘on-call’ 24/24 tous les jours pour assurer la sécurité des Mauriciens. Un sacrifice que ces sportifs de haut niveau font avec patriotisme.
 
KAILASH PATTAN :
« J’ai choisi l’auto-isolement »


Médaille d’or aux Championnats du monde de Jiu-Jitsu brésilien en 2017, à Los Angeles, et de bronze en 2018 dans la catégorie de 100 kg, Kailash Pattan est un des Police Training Instructors (PTI) de la SSU.


Les entraînements sont suspendus et il se retrouve sur la brèche comme tous ses collègues.Kailash Pattan, marié et père de trois enfants, avait le choix entre rester aux Casernes centrales ou rentrer chez lui après le travail. « J’ai choisi l’auto-isolement. Je retourne à la maison, mais je n’ai aucun contact avec les membres de ma famille. C’est très dur de voir sa femme et ses enfants et de ne pas pouvoir les prendre dans ses bras. Je n’ai pas le choix si je veux les protéger », dit-il.

Le policier est d’avis que les gens commencent à comprendre l’importance du confinement et des gestes barrières. « Nous devons souvent rappeler à l’ordre des personnes qui ne respectent pas les consignes. La plupart coopèrent sans broncher. Nous devons tous rester vigilants », dit-il. Kailash Pattan concède qu’il fait souvent de longues journées, mais il trouve le temps de faire quelques exercices physiques pour se maintenir en forme. « Je fais des abdos et des kilomètres sur le tapis roulant. J’ai la chance d’avoir les équipements à ma disposition vu que j’ai un D o j o c h e z moi », dit-il.

CÉDRIC CORET
« Je reste aux Casernes pour protéger mes proches »

Sextuple médaillé d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), avec trois en 2015 et autant en 2019 à Maurice, l’haltérophile Cédric Coret a fait ses valises pour se rendre au travail depuis jeudi dernier.

Il a donc laissé son épouse, la championne Roilya Ranaivosoa, seule à la maison.« Je reste aux Casernes centrales pour protéger mes proches. C’est un choix que j’ai fait. Surtout qu’on habite La Brasserie, Curepipe, qui se trouve la Zone rouge, comme les autres régions des circonscriptions La Caverne/Phœnix (n°15), de Vacoas/Floréal (n°16) et de Curepipe/Midlands (n°17) qui sont bouclés. Personne ne peut y entrer ni sortir, sauf pour des raisons valables. Je n’ai pas voulu prendre de risques », dit Cédric Coret.

Le leveur de fonte est d’avis que : « Nous avons beaucoup appris lors de la première vague en 2020. Nous arrivons à bien communiquer avec le public et cela se passe bien pour l’instant ».

WENDA CAROOPEN-PLASSAN :
« Servir le pays au détriment de notre santé »

Elle a plus d’une corde à son arc. Handballeuse au sein des Curepipe Rangers et rugbywoman avec les Highlands Blues, Wenda Caroopen-Plassan est aussi sur le front pour servir le pays avec le Special Response Group de la SSU.

Wenda Caroopen-Plassan sait qu’elle peut se retrouver infectée par le coronavirus d’une manière ou d’une autre malgré toutes les précautions d’usage. « Comme tout être humain, nous avons peur. Nous ne sommes pas des super-héros. Nous avons signé pour servir le pays. Cela au détriment de notre temps et notre santé. C’est assez difficile des fois », dit-elle. Mariée, elle se met en auto-isolement quand elle rentre à la maison et se tient loin de son époux.

Heureusement, la technologie lui permet de rester en contact avec ses proches. « Il y a Messenger, WhatsApp et Zoom par exemple. Je peux faire des appels vidéo avec mon mari et mes parents »,dit-elle.Elle a fait une petite croix sur ses disciplines sportives pour le moment. Wenda Caroopen-Plassan essaye de garder la forme avec des exercices au travail et à la maison quand elle a du temps libre.

BIANCA ZOÏLE :
Elle a hâte de retrouver son fils

Elle a fondu en larmes quand on a annoncé que le pays entrait en confinement. Bianca Zoïle avait passé 45 jours sans voir son fils en 2020. Elle espère que l’histoire sera différente cette fois. La rugbywoman de l’équipe de Port-Louis Sailors a eu le cœur déchiré la semaine dernière quand sa sœur est venue chercher son fils de 3 ans.

Affectée à la SSU, Bianca Zoïle a choisi de demeurer aux Casernes centrales lors du confinement. Ceci pour protéger son petit garçon. « Je n’ai pas vu mon fils pendant 45 jours lors du confinement de 2020. Il avait fêté ses trois ans sans moi. J’espère ne pas revivre le même cauchemar cette année. J’avais déjà posé des congés pour le mois d’avril. J’espère qu’ils ne seront pas annulés », dit cette mère célibataire de 29 ans.

Cela a quand même bien commencé, car les éléments féminins de la SSU ont été moins exposés jusqu’à présent. « Nous était postées dans les centres de quarantaine en 2020. Ce n’est pas le cas pour le moment. Nous sommes en ‘stand by’, mais il faudra aller sur le front dans la Zone rouge si on nous ordonne de le faire », dit-elle. Son souhait, c’est que le confinement se termine au plus vite pour qu’elle puisse r e t r o u v e r son fils.

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