- Son assistant Alain Happe dans la même situation
Le technicien français Didier Six a exercé comme Directeur technique national du football et sélectionneur du Club M du 31 janvier au 25 mai alors qu’il n’avait pas de permis de travail. La MFA et la MPFL reconnaissent cette situation, tandis que le ministère de la Jeunesse et des Sports dit ne rien savoir. Comment Didier Six a-t-il pu toucher un salaire mensuel qui oscillait entre 10 000 et 16 000 euros, soit Rs 400 000 et Rs 640 000 (chiffres fournis par deux sources à la Mauritius Football Association) alors qu’il n’avait pas de permis de travail ? Le salaire du Français était assuré par la Mauritius Football Association (MFA), le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et la Mauritius Professionnal Football League (MPFL). Si la MFA et la MPFL reconnaissent cette situation, en revanche, Yogida Sawmynaden, ministre de la Jeunesse et des Sports, plaide l’ignorance. Pendant les quatre derniers mois qu’il était à la tête de l’équipe nationale, Didier Six était donc en situation irrégulière à Maurice. Son employeur, la Mauritius Football Association (MFA), répond qu’elle avait entamé les démarches pour régulariser la situation du Français, mais que ce dernier n’a pas coopéré. « Dès l’arrivée de Didier Six, la Fédération a enclenché les procédures pour le permis de travail. Il devait donc nous remettre des documents pour que nous puissions aller de l’avant avec les démarches. Il devait aussi effectuer un test médical, mais en vain », a déclaré le président de la MFA, Samir Sobha, joint au téléphone de Zurich, où il se trouve pour le congrès de la FIFA. Et de poursuivre : « Entre-temps, il a pris son poste en tant que sélectionneur du Club M. Il nous était impossible de poursuivre les démarches, car il nous manquait certains documents. » Outre Samir Sobha, le président de la Mauritius Professionnal Football League (MPFL), Georges Chung, avoue qu’il ne pouvait pas attendre le permis de travail, car la préparation de l’équipe nationale devait démarrer. « Les démarches étaient en cours. Cela prend du temps et il y avait plusieurs échéances à préparer », déclare-t-il. Pas d’accréditation pour les Jeux des îles Par contre, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yogida Sawmynaden, qui finance en partie le salaire de Six, a déclaré ne pas être au courant que le Français était en situation irrégulière. « Cela relève de la responsabilité de l’employeur de faire de sorte que son employé obtienne son permis de travail. L’employeur de Didier Six est la MFA », se dédouane-t-il. La situation illégale dans laquelle travaillait Didier Six a été cautionnée par la MFA et le MJS. Alors que tout étranger exerçant sur le territoire mauricien doit détenir un permis de travail délivré par le ministère du travail. Par ailleurs, une autre information qui intrigue dans le milieu du football, c’est que l’ancien sélectionneur n’avait pas soumis sa fiche d’accréditation pour les Jeux des îles de l’océan Indien (1er au 9 août à La Réunion), la compétition pour laquelle il a été recruté principalement. Comme la date limite pour l’accréditation était le 30 avril, il n’avait donc aucune chance d’accom-pagner le Club M à ces Jeux, à l’île sœur. Savait-il déjà qu’il n’allait pas garder son emploi ou avait-il l’intention de partir avant les Jeux ? Au niveau de la MFA, on explique que le formulaire lui a été remis et qu’il devait le remplir et ensuite le retourner à la Fédération avec deux photos passeport. « Il n’a jamais retourné le formulaire », explique un dirigeant de l’instance de Trianon. Cette information était gardée secrète à la Football House, avant que ne surviennent les problèmes avec Didier Six. Didier Six a pris officiellement ses fonctions en tant que sélectionneur du Club M le 31 janvier et a été limogé lundi 25 mai par la MFA. La raison avancée pour expliquer sa révocation est son indiscipline lors de la COSAFA CUP, la semaine dernière. Le Français avait été expulsé lors du deuxième match de Maurice contre la Namibie. 2000 dollars d’amende et 11 chefs d’accusation Didier Six a été convoqué devant un comité disciplinaire, en Afrique du Sud, lors de la COSAFA Cup, la semaine dernière. Il a passé presque trois heures à s’expliquer. Il s’est vu infliger une amende de 2000 dollars (environ Rs 66 000) par la COSAFA. Dans un rapport soumis par l’instance africaine, l’ancien sélectionneur du Club M fait face à 11 chefs d’accusations. Il se peut qu’il écope d’autres suspensions, cette fois de la part de la Confédération africaine de football (CAF). Enter Happe… Avec la révocation de Didier Six, la MFA a fait appel à son assistant, Alain Happe, pour prendre les rênes du Club M. Ce dernier a rencontré le président Samir Sobha dimanche dernier, qui lui a informé de la décision de la Fédération. Happe sera épaulé par le duo Akbar Patel-Désiré l’Enclume. Ces derniers avaient mené le Club M au firmament lors des Jeux des îles de 2003, à Maurice. Il nous revient qu’un salaire de 3000 euros (environ Rs 120 000) a été proposé à Alain Happe. Ce dernier a confirmé qu’il ne possède pas de permis de travail non plus, alors qu’il était l’assistant de Didier Six depuis fin janvier 2015. La MFA a enclenché les démarches pour régulariser sa situation. Il devrait passer un test médical sous peu.