Officiellement nommé sélectionneur du Club M, Guillaume Moullec se dit prêt à amorcer cette nouvelle aventure. Dans cette interview, le technicien français partage ses ambitions pour sa première expérience à la tête d’une sélection nationale, ainsi que sa collaboration avec son prédécesseur, Fidy Rasoanaivo, qui occupera désormais le poste d’adjoint.
Vous arrivez comme un sélectionneur méconnu de la plupart des Mauriciens. Qui est Guillaume Moullec ?
Je suis un passionné de football qui a eu la chance de faire carrière en tant que joueur professionnel (ayant déjà évolué à Montpellier, Lorient et Nantes en Ligue 1 en France ; NdlR) pendant de nombreuses années. Par la suite, j’ai naturellement décidé de transmettre mes connaissances en tant qu’entraîneur, d’abord auprès des seniors amateurs, puis en rejoignant la Fédération. Là-bas, j’ai travaillé avec les sélections de jeunes. J’ai également été impliqué dans la formation des éducateurs. Ensuite j’ai intégré l’équipe réserve du FC Lorient en tant qu’entraîneur adjoint, où j’étais responsable de tous les entraînements.
Comment le contact avec la Mauritius Football Association a-t-il été établi ?
Dans le football, c’est souvent le fruit d’une relation. J’ai été mis en contact avec la Fédération et nous avons rapidement eu un bon rapport. Nous partageons la même volonté de développer le football ici à Maurice.
Quel est votre sentiment pour ce qui sera votre première expérience à la tête d’une sélection nationale ?
C’est une véritable fierté. J’ai la responsabilité de faire obtenir de bons résultats au Club M. Bien que ce soit ma première expérience avec une sélection nationale, nous allons, petit à petit, tout mettre en place pour retrouver le succès. Je suis impatient de commencer cette aventure.
Selon nos informations, vous avez été engagé pour une durée de deux ans. Est-ce exact ?
Oui, tout à fait. Le contrat est d’une durée de deux ans. Nous verrons par la suite. Il est possible que cela se prolonge au-delà de ces deux années. Je viens tout juste d’arriver et notre collaboration débute à peine. L’avenir est encore incertain. Cependant, ce n’est pas ma préoccupation pour le moment.
Avant votre arrivée à la tête du Club M, connaissiez-vous le football mauricien ?
J’ai été à l’île de la Réunion durant plusieurs mois l’année dernière et j’ai pu suivre ce qui s’est passé sur les réseaux. Cependant, je l’ai vraiment découvert le week-end dernier en assistant à quelques matchs pour voir ce que ça donne.
Quel est votre premier constat ?
Il y a beaucoup d’écarts entre les équipes, même si je n’ai pas eu l’occasion de toutes les observer. Le plus difficile n’est pas d’évaluer un joueur au sein d’une équipe dominante, mais de repérer celui qui pourrait nous apporter quelque chose au sein d’une équipe en difficulté, que ce soit à Maurice ou à Rodrigues. Il faudra également tenir compte des joueurs rodriguais et se rendre sur place pour assister aux matchs. Pour l’instant, l’urgence demeure les deux matchs à venir contre la Libye et l’Eswatini.
Vous serez épaulé par l’ancien sélectionneur, Fidy Rasoanaivo, qui sera votre adjoint. Comment envisagez-vous de fonctionner en tant que duo ?
On se découvre. L’avenir nous le dira, mais nous ne devrions pas rencontrer de problèmes. Nous avons la même volonté d’obtenir de bons résultats et de voir la sélection nationale jouer un football attractif et efficace. Nous mettrons nos compétences en commun pour avancer ensemble.
Qu’en est-il des autres membres de votre staff technique ?
Pour l’instant, il y a Fidy. Pour ce qui est du reste, nous discuterons tranquillement afin de pouvoir constituer un staff technique. Tout comme pour les joueurs, il sera nécessaire de trouver un équilibre dans le staff pour être performants et offrir aux joueurs les meilleures chances pour la gagne.
Quel schéma de jeu comptiez-vous adopter ?
Le meilleur schéma sera avant tout un bon état d’esprit. Cela se vérifie notamment à travers tous les championnats européens. Un bon état d’esprit engendre de bons résultats. Il sera essentiel d’avoir des joueurs qui adhèrent à la vision de la sélection. En cas de désaccord, c’est le joueur lui-même qui se sanctionnera. Ensuite, en fonction de l’adversaire et de nos forces, nous procéderons à nos analyses afin d’être les plus performants possible.
Votre prédécesseur avait mis l’accent sur les expatriés et la jeune génération. Allez-vous poursuivre dans cette voie ?
Expatriés ou non, j’ai tendance à dire que ce n’est pas le problème. Les critères principaux seront la complémentarité et la performance. Si un joueur, qu’il soit expatrié ou local, mérite sa place et correspond à nos critères, peu importe où il évolue, il sera sélectionné. S’il mérite davantage sa place qu’un autre joueur, il jouera.
Votre premier défi sera contre la Libye et l’Eswatini, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 en juin. Sur quoi sera basée la préparation ?
Nous dévoilerons une première liste de présélectionnés. Ensuite nous aurons un premier contact jeudi. En ce qui concerne la Libye, j’ai déjà visionné des matchs et récupéré des images pour les analyser. Nous en discuterons avec les joueurs afin de mettre en place la bonne stratégie pour sortir de belles prestations contre la Libye, mais aussi face à l’Eswatini.
Qu’attendez-vous de ces deux rencontres ?
La naissance d’un groupe. Au-delà de ce qu’on peut espérer en termes de résultats, car les deux équipes joueront pour gagner, nous voulons instaurer un bon état d’esprit, de l’envie et du jeu. Je discuterai avec les joueurs pour mettre cela en place dans les prochaines semaines.
Avez-vous un objectif sur le long terme ?
Comme il n’y a pas de qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations, nous devrons utiliser les dates FIFA pour organiser des matchs et progresser. Puis nous tâcherons d’obtenir de bons résultats lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.