Le président de l’ASPL 2000, Anwar Elahee, ne cache pas sa déception après que la Mauritius Professional Football League (MPFL) eut décidé de changer les règlements concernant le championnat professionnel. Il explique que cela devient très dur pour les clubs de tenir le coup financièrement.
Vous avez exprimé votre désaccord après que la MPFL eut demandé aux clubs de se soumettre à des nouveaux règlements. Qu’est-ce qui ne vous plaît pas ?
La MPFL a décidé de revoir certains règlements alors qu’on a déjà disputé 13 matchs du championnat professionnel. On nous a fait savoir que les équipes doivent avoir un effectif de 22 joueurs, alors qu’on pouvait disposer de 25 joueurs en début de saison. Les joueurs ont signé un contrat et les clubs doivent respecter les conditions qui s’y trouvent. Avec le championnat, la Republic Cup et la MFA Cup, les clubs doivent disputer en moyenne deux matchs par semaine. Or, ne peut disputer 40 matchs sur une saison avec un effectif de 22 joueurs.
Avec ce nouveau règlement, certains joueurs du championnat professionnel risquent de se retrouver au chômage…
La MPFL ne peut changer les règlements en cours de saison. Un club ne peut résilier le contrat d’un joueur d’un coup. On a pris l’engagement de donner du travail à un joueur et on doit l’honorer. C’est une décision que la MPFL devait prendre avant le début du championnat. Pas maintenant.
La MPFL a aussi décidé de ne plus donner des primes aux joueurs et de revoir les allocations pour les clubs. Comment prenez-vous cette décision ?
Chaque club aura à revoir son budget pour la saison. La MPFL a toujours privilégié le beau jeu dans le championnat professionnel, mais maintenant elle décide qu’elle ne donnera plus de primes aux joueurs sur des buts marqués sur coups francs ou sur corners. Les équipes qui marquaient un but dans les dix premières minutes d’un match ne vont plus toucher les Rs 30 000 de bonus, comme convenu en début de saison.
On nous a aussi fait savoir que les allocations sont désormais réservées pour le salaire des joueurs et des coaches, qui sont employés à plein temps. Les clubs ne peuvent plus se servir de cette allocation pour l’achat des équipements et les frais de transport pour les matchs. Chaque club doit vendre 500 billets aux spectateurs quand il joue à domicile et 100 pour les matchs à l’extérieur. De plus, les clubs doivent trouver l’argent pour le transport de ses supporters. C’est financièrement difficile pour les clubs de tenir le coup.
La MPFL alloue Rs 325 000 aux trois premières équipes du championnat, Rs 275 000 aux quatre dernières et Rs 300 000 aux autres. À quoi sert cet argent ?
On devait toucher cette allocation en décembre, mais on n’a rien reçu jusqu’à présent. Ce n’est pas évident, car on a les salaires à payer. Certains clubs voulaient se servir de cet argent pour se renforcer pendant le marché des transferts, mais l’allocation se fait toujours attendre.
Pensez-vous que le football professionnel a un avenir à Maurice ?
Le football professionnel est déjà à sa deuxième saison chez nous. Certes, il y a eu du progrès dans le jeu, mais pas au niveau de l’organisation. On savait que la première saison allait être une période de transition, mais rien n’a été fait après pour améliorer les choses. Le football professionnel a un avenir à Maurice, à condition que toutes les instances concernées regardent dans la même direction.
