Le ministère de la Jeunesse et des Sports a lancé un programme à l’intention des jeunes du Centre de réhabilitation de Beau-Bassin. Cinq disciplines leur sont proposées depuis une semaine, notamment le judo, le karaté, l’haltérophilie, le tae-kwon-do et la boxe. La première partie de ce programme s’échelonnera sur trois mois.
«Je veux faire du judo, du karaté et aussi de la boxe », s’enthousiaste d’emblée Kelly. Âgée de 13 ans, elle se trouve au Centre de réhabilitation de Beau-Bassin depuis environ un an. Issue d’un milieu peu aisé, la jeune fille confie qu’elle a un surplus d’énergie et qu’à travers ces différentes disciplines, elle espère qu’elle pourra se défouler. « Je veux m’exprimer à travers ces sports. J’espère qu’au bout de ces trois mois j’aurais progressé et que le sport m’aidera à avancer dans la vie », confie Kelly.
Tout comme elle, ils sont plusieurs jeunes qui espèrent avoir le sourire grâce au sport. Shirley Kamanah, la directrice du Rehabilitation Youth Centre (RYC) des filles, pense que c’est possible.
« Le sport apportera le respect et la discipline dans la vie d’un jeune. On doit être toujours à l’écoute de ces jeunes, et les aider à s’en sortir. On veut qu’ils puissent vivre dans la société sans aucune crainte lorsqu’ils auront à retourner au sein de leurs familles », fait-elle ressortir. Toutefois, elle déplore le fait que les parents n’assument pas pleinement leurs rôles. « Les parents ne viennent même pas voir leurs enfants au centre. Ce manque de dialogue et d’affection risque de peser lourd après », prévient Shirley Kamanah.
En ce qui concerne le programme sportif, les coaches des différentes disciplines sont emballés. À l’instar de l’ancien champion de boxe, Richard Sunee. « En l’espace de deux jours, j’ai réalisé que ces jeunes ont beaucoup de potentiel. Ces garçons et filles se sont vite adaptés aux différentes techniques proposées. Je travaille beaucoup pour que la discipline leur soit inculquée. En cas d’erreur, je leur fais faire des ‘press-ups’ pour qu’ils soient conscients qu’ils ont fait une faute. C’est le but de la boxe éducative », explique l’assistant-entraîneur de boxe.
C’est la même philosophie adoptée par Joseph Mounawah, ancien entraîneur national de judo. « Ma première impression c’est que ces jeunes sont très intéressés. Nous avons un travail civique à faire en leur compagnie. Le judo va leur faire découvrir le courage, le respect, l’amitié, la sincérité et la maîtrise de soi. Toutes ces valeurs qu’ils ont perdues. Il faut les aider à changer leur comportement et bien se comporter dans la société », souligne-t-il.
Les jeunes auront aussi la possibilité de pratiquer le karaté avec Ajay Jooron, l’haltérophilie sous la férule de Gino Sooprayen, et le tae-kwon do avec Mario Hung. Tout est mis en œuvre pour que ces jeunes, réputés difficiles, sortent grandis de cette expérience sportive.