
À 72 ans, l’ancien défenseur des Hindu Cadets, Rajen Sewocksingh, passe son temps à lire, regarder la télé et aider sa fille, la députée Malini Sewocksingh. Ses deux petites filles Ashna et Shreya sont la prunelle de ses yeux et il profite au maximum de leur compagnie.
Ce longiligne curepipien a fait le bonheur des Hindu Cadets dans les années 1960-1970. Après une longue carrière au ministère de la Santé, il a pris sa retraite.
Bijay Kumar Sewocksingh, plus connu comme Rajen, tapait dans le ballon à la Piton Government School. Cet ancien résident de Gokhoola s’est par la suite joint à l’équipe du collège Néo, à Port-Louis. C’est sur le terrain des Casernes centrales puis celui du Champ-de-Mars qu’il nous a montré ses talents d’attaquant. « J’ai débuté comme numéro 9, au sein de Gokhoola Red Star. Je me rappelle avoir disputé deux matchs en un seul jour, à Rivière-du-Rempart. J’avais scoré dans les deux matchs », se rappelle cet admirateur de Nano Sauzier. Feu Ram Ruhee l’a remarqué et l’a invité à se joindre aux Hindu Cadets.
C’est en 1963 que Rajen Sewocksingh allait démarrer son épopée avec les ‘vert et blanc’. Chintamun Ramboccus lançait son grand défenseur, d’un mètre 78, face au Dodo Club dans une rencontre amicale. « Deux semaines plus tard, on a affronté la Fire Brigade devant 22 000 supporters. Les Hindu Cadets avaient gagné sur le score de 4-2 », se souvient-il.
Intraitable dans le jeu aérien, vif au tacle, Rajen Sewocksingh était ce qu’on appelle un joueur propre, voire élégant, un peu à la Franco Baresi. Il lit aisément une action avant de contrecarrer les attaques adverses. « On menait face au Dodo Club 1-0, en 1965, et on abordait la 93e minute. Teekuckchand était battu sur un tir dévié de Koënig. J’ai plongé pour empêcher le but », se rappelle ce passionné des courses hippiques.
Toutefois, il n’a pas pu remporter des trophées avec les Cadets, car l’équipe était en construction. Pire encore, un vilain coup de bracelet métallique pris en pleine figure lui a brisé le nez à jamais. « Comme je me suis marié par la suite, c’était devenu difficile d’être présent aux sessions d’entraînement, j’ai commencé à prendre mes distances », avise-t-il, en jetant un regard rempli d’affection vers Malini, sa fille, députée de la circonscription Curepipe/Midlands.
Après les Hindu Cadets, c’est au sein de la Sélection du Nord, avec le jeune Cassam Mooniaruck, que notre homme a vécu sa passion pour le football. Par la suite, Rajen Sewocksingh a évolué au sein de l’équipe de l’hôpital Victoria, avec la même sensation et panache, mais sans les jambes de ses 25 ans. C’est à l’âge de 58 ans qu’il a mis fin à sa carrière de footballeur. Rajen est le veuf de Shanta Ramdin. Il a deux filles, Malini et Diya, et deux petites filles, Ashna et Shreya. « Mes petits enfants sont la prunelle de mes yeux », confie ce grand-père gâteaux. Il admire les prouesses de Bale, Payet et autres Draxler à la télé.