Deux jeunes femmes de la même génération, belles et pétillantes et qui croquent la vie à pleines dents, ont choisi le rude métier d’arbitre. L’une, plus chevronnée, Valérie Rohan, est une femme avec un caractère de fer. La nouvelle venue, Valérie Rasé, fonceuse, commande le respect. Elles forcent le respect sur le parquet des gymnases.
Femmes sportives, ça peut aller. Mais femmes arbitres, un phénomène assez nouveau. Surtout au basket-ball à Maurice, une discipline qui se déroule à la vitesse du vent. Pourtant nos deux héroïnes sont très à l’aise sur le parquet et dirigent les rencontres avec une main de fer.
Valérie Rohan, 35 ans, 60 kg pour 1m61, commande l’autorité, surtout sur son lieu de travail. Elle bosse comme ‘Human Ressource Manager’ à l’hôtel Angsana, à Balaclava. « C’est à l’âge de 15 ans, alors étudiante au collège Lorette de Quatre-Bornes, que j’ai commencé à pratiquer le basket-ball. Par la suite, j’ai évolué au sein de l’USBBRH, avec laquelle j’ai été championne de Maurice. Mais franchement, cette passion pour le sport, je la dois à mon père Dany, membre de la commission technique du sport à Maurice », avise cette résidente de Coromandel.
Arbitrer un match international
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"104101","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-15039","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"660","height":"330","alt":"L\u2019\u0153il vigilant de l\u2019arbitre Val\u00e9rie Rohan. "}}]] L’œil vigilant de l’arbitre Valérie Rohan.
Avec sa profession dans le domaine touristique, Valérie Rohan a dû rester éloignée des gymnases. « Ce n’était pas évident, mais je me contentais de lire, une autre passion que ma maman m’a léguée », confie celle qui lit actuellement ‘Provisional Charges’ de Touriah Prayag.
Mais inspirée de Leslie Cherubin et de Stéphanie Rose, revoilà Valérie en tenue sportive. « Mais cette fois en tant qu’arbitre. Cela après avoir suivi plusieurs stages et cours. J’ai réussi mes examens, pratiques et théoriques », explique cette passionnée de la photographie artistique, de la musique et de l’athlétisme.
Depuis 2006, Valérie faisait respecter les règles sur le parquet. « Je peux arbitrer des rencontres nationales et zonales. Je souhaite parfaire mon CV pour que je puisse un jour exercer sur le plan mondial », nous lance-t-elle, d’un sourire détendu. Toutefois, c’est le ‘handibasket’ qui l’a passionne davantage.
La nouvelle venue
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"104100","attributes":{"class":"media-image wp-image-15038","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"482","alt":" Val\u00e9rie Ras\u00e9 \u00e0 ses premiers sifflets."}}]] Valérie Rasé à ses premiers sifflets.
La nouvelle arbitre, qui a attiré les regards lors de la rencontre entre les Raiders et CNFBB, s’appelle Marie Agnès Valérie Rasé. Âgée de 28 ans, cette ravissante jeune femme fait 1m63 et pèse 54 kg. « C’est au collège Lorette de Curepipe que j’ai franchement explosé en tant que basketteuse. Mon école a été championne lors des intercollèges et j’ai aussi participé aux Jeux des Villes en 2014 », explique cette maman de deux filles, Judith 11 ans et Wen-Li 5 ans.
Une fois sur le marché du travail, la jeune brune devait voyager de Curepipe pour aller bosser à Mapou. Cela par transport commun. Tout comme l’autre Valérie, elle a dû rester loin des gymnases. « Mais quand j’ai pu décrocher mon certificat comme Technicienne informatique à l’École du Centre et au Lycée des Mascareignes, la première chose que j’ai fait était de revenir à mes premières amours, soit sur un terrain de basket », confie la svelte Curepipienne.
Toutefois, aidée d’Han Pin, elle va intégrer l’équipe de Highlands, avant de prendre en charge l’aile féminine. « Mais je voulais être arbitre, car les critiques sont faciles, je voulais sentir cette pression », lance-t-elle. Elle a d’ailleurs agi comme officielle et commissaire. C’est le 3 juillet que l’élève de Leslie Cherubin a dirigé avec autorité une rencontre de D1. « Ce fut un moment fort de ma carrière », renchérit celle qui prône le féminisme moderne, le pacifisme et l’altruisme.
En quoi se ressemblent nos deux femmes arbitres ? Elles ont une force de caractère, certes, une maîtrise des règles du basket, soit, mais aussi d’autres qualités, propres qu’à un arbitre. « Il faut avoir une bonne condition physique, un œil de lynx, être toujours ‘well-groomed’ et avoir du ‘standing’ », révèle Valérie Rasé. C’est à quoi Valérie Rohan ajoute : « La neutralité, l’esprit sportif, l’esprit de la loi, savoir s’attirer le respect et se faire écouter, y sont pour beaucoup ». En tout cas, les fauteurs ont intérêt à faire gaffe !