
Il est, avec Tony François, parmi les rares joueurs qui ont vécu la grande épopée du football mauricien ainsi que la nouvelle version, dite régionale. Dario Sutton était le meilleur arrière gauche de sa génération. Aujourd’hui, il chasse encore les attaquants.
Ce natif de Grande-Rivière Nord-Ouest a fait le bonheur de l’école primaire de la localité avant de se joindre, à l’adolescence, à l’équipe de St-Louis FC de Pailles. Sa grade taille aidant, il régnait en maître dans la défense des ‘saints’. Lors du Trophée de Port-Louis, en 1992, il s’est fait repérer par Ashok Chundunsing, alors entraîneur du Sunrise Flacq United.
Dans peu de temps, Daniel Dario Sutton tenait en respect tous ceux qui tentaient de pénétrer l’infranchissable forteresse des ‘jaune et noir’, gardée par un certain Dev Gopala. « Au sein du Sunrise, une équipe semi professionnelle, j’ai vécu les meilleurs moments de ma carrière de footballeur et possiblement de ma vie », avise celui qui est âgé de 40 ans. Telle une machine à gagner, Sunrise FC écrasait tout sur son chemin et n’avait pas son pareil à Maurice, mise à part la Fire Brigade. Sutton a remporté huit trophées majeurs aux côtés des joueurs comme Elvis Antoine, Fidy et autres Jean-Marc Ythier.
Après les drames de 1999, le football mauricien va renaître de ses cendres. En 2000, Dario Sutton est à nouveau champion de Maurice avec l’Olympique de Moka, mené par Patrice Monteilh. « Ensuite je me suis joint à l’ASPL 2000, avec qui j’ai remporté sept coupes majeures, dont quatre championnats de Maurice», explique ce fan de Liverpool, de l’équipe d’Allemagne et admirateur de John Barnes. Avant de mettre fin à sa carrière, le riverain a évolué au sein de l’équipe de Rivière-du-Rempart de 2008 à 2010. Il a été sélectionné à deux reprises et durant toute sa carrière, il a inscrit une dizaine de buts, dont cinq de la tête. Sutton a entraîné l’équipe de Chebel FC et évolue en ce moment au sein de Golden Stars que dirige Amine Dilloo. « Le meilleur match, le plus intense, a été face au Zamalek. On a frôlé l’égalisation parfaite à la 93e minute », se rappelle ce père de deux enfants.
Pour cet employé à la Waste Water Management Authority, Tony François, en véritable renard de surface, lui a donné du fil à retordre. Alors que Sakoor Boodhun était son meilleur ‘team mate’. Au juste, Sutton n’était pas aussi rapide qu’Eric Philogène ou lumineux qu’Elvis Antoine. Mais il avait le ‘timing parfait’, qui mettait ses adversaires en embuscade. Il était impeccable dans le jeu aérien. Malgré l’âge, il n’a rien perdu de sa superbe en tant que redoutable défenseur.