
Le nouveau Directeur technique national (DTN) de foot, le Français Sébastien Sirot, est à fond dans les projets de formation. Il croit que les mesures prises à tous les niveaux propulseront le football local vers les sommets africains dans quelques années.
■ Vous êtes en poste depuis trois mois. Cela se passe comment ?
Mon intégration a été très simple. Mon adjoint Jonathan Bru m’aide beaucoup. Nous sommes sur le point de finaliser avec les ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Éducation le projet ‘Grassroot’ dans les établissements scolaires du primaire. Cela ne devrait pas tarder. Nous avançons petit à petit également avec les autres projets concernant les sélections nationales, la mise en place d’un championnat pour les moins de 13, 15, 16 et 17 ans et les partenariats avec les clubs européens. Nous travaillons en parfaite synergie avec les protagonistes du football, la Mauritius Football Association et les clubs, entre autres. De même, nous avons organisé des exercices de détection dans les différentes zones et un tournoi international des moins de 13 ans à Rodrigues. On bouge dans la bonne direction.
■ Le projet ‘grassroot’ sera introduit dans le cursus scolaire primaire à partir de janvier 2017. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Tous les établissements scolaires seront concernés. Le premier trimestre, nous aurons 60 écoles (cinq par région). Au deuxième trimestre, il y aura 300 écoles de Maurice et Rodrigues qui feront le tournoi inter-primaire et lors du troisième trimestre, nous n’aurons que 60 écoles qui travailleront sur le module de 10 séances d’entraînement. Les sessions d’entraînement sont prévues pendant toute la journée. On passera dans une école lundi et le lendemain on ira dans une autre. Cela concernera les enfants de 8-9 ans et 10-11 ans. Ce sera une classe par session. Cela comprendra des séances d’éveils et d’initiation au football. Les meilleurs intégreront les dix centres de perfectionnement qui seront mis en place. À partir de 11 ans, les joueurs iront dans les écoles de foot à travers le pays.
■ Êtes-vous satisfait des structures en place dans les écoles de foot et les centres techniques régionaux ?
Il y a des choses à revoir. J’ai constaté qu’il y a de gros manquements au niveau des équipements et des terrains qui ne sont pas bien entretenus. Il n’est pas évident pour les éducateurs de travailler dans des conditions pareilles. Le ministère a passé une commande de matériels qui seront distribués dans les écoles de foot et les centres techniques. Nous y allons étape par étape. Par ailleurs, nous avons déjà travaillé sur une planification annuelle par rapport aux méthodes d’entraînement des U13 et U15. Pour pallier au manquement que nous avons constaté au niveau des éducateurs, nous organiserons des formations afin qu’ils puissent améliorer leur méthode de travail et devenir des professionnels. Nous sommes dans le football moderne et on doit travailler correctement pour progresser.
■ Vous avez évoqué un projet de partenariat avec les clubs européens. Qu’en est-il exactement ?
Nous travaillons sur ce dossier. J’ai des contacts dans plusieurs clubs et je vais essayer de voir dans quelles mesures le football mauricien pourra en bénéficier. Le problème est que nous sommes assez loin de l’Europe et le déplacement d’une vingtaine de personnes nécessite un budget colossal. Sinon, le partenariat avec le club français Montpellier Hérault pour une académie apportera beaucoup au football local.
■ Quel est votre constat du niveau de la ligue professionnelle ?
Le niveau progresse. Cependant, il faut travailler davantage le côté tactique. Je dois confier que les entraîneurs m’appellent de temps en temps pour me demander des conseils. Personnellement, je pense qu’il faut revoir la réglementation concernant le nombre de joueurs étrangers et le ramener à trois. Cela afin de faire bénéficier les joueurs locaux du football professionnel et ainsi tirer vers le haut le niveau des joueurs locaux et avoir des sélections compétitives.