Le sport & la femme - Queency Victoire : une arbitre aux nerfs d’acier

Lundi 09 janvier 2017 Football , Football Local , O commentaire 0 views
Pour la première fois, une Mauricienne a arbitré une finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) féminine, au Cameroun, en décembre dernier. Queency Victoire a agi en tant qu’arbitre-assistante, devant 60 000 spectateurs. La carrière d’arbitre de Queency Victoire, 29 ans, est sur une pente ascendante. Elle a été présélectionnée par la FIFA pour être arbitre-assistante à la Coupe du monde féminine 2019 en France. Pour cela, elle se rendra au Portugal en février prochain pour le tournoi d’Algarve, où elle devra faire ses preuves afin de poursuivre l’aventure avec les autres présélectionnées. Si la jeune femme est reconnue par la FIFA comme l’une des meilleures du continent africain, c’est grâce à sa performance en décembre dernier lors de la Coupe d’Afrique des Nations féminine au Cameroun. Initialement, elle ne devait arbitrer que deux rencontres, soit les matchs Afrique du Sud – Zimbabwe et Mali – Ghana. Il était prévu qu’elle quitte le Cameroun le 3 décembre, jour de la finale, mais elle a été appelée pour arbitrer la finale Cameroun – Nigeria. Ce match est pour le moment le meilleur souvenir de sa carrière, précise-t-elle. « Monter sur le terrain et voir 60 000 personnes était quelque chose d’impressionnant. Même à l’échauffement, on sentait déjà l’ambiance d’une finale. C’est un moment très fort. Pour ce qui est du match, j’ai le sentiment d’avoir bien fait mon travail et je suis donc satisfaite de ma prestation », explique-t-elle. Ce n’est pas le premier tournoi de la CAN auquel a participé la jeune femme, car elle a également officié durant la CAN 2014 en Namibie.

Être fort dans la tête

Queency Victoire Le sifflet mauricien n’est pas une nouvelle venue sur le circuit de l’arbitrage. Elle a commencé en 2008 et quatre ans plus tard, elle était déjà une arbitre-assistante de la FIFA. Pour en arriver-là, la route a toutefois été longue. Auparavant, elle était footballeuse et évoluait dans un premier temps avec Grand-Port United et ensuite avec l’AS Quatre-Bornes. À la suite de deux blessures, alors qu’elle avait 16 ans, elle a dû mettre un terme à sa jeune carrière. « J’ai eu deux blessures, une première aux ligaments croisés et une deuxième au ménisque. Je n’allais pas pouvoir jouer, mais j’aimais tellement le football que je me suis convertie en arbitre », explique-t-elle. Être arbitre n’est pas toujours facile, surtout à Maurice, explique cette habitante de La Gaulette. « Il faut être fort dans la tête. À l’étranger, ce n’est pas un problème, mais c’est davantage à Maurice que la situation devient parfois compliquée. Il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas les règles et qui se mettent à crier en direction de l’arbitre. J’essaie de ne pas y prêter attention, mais des fois c’est dur. Cependant, je ne me laisse jamais intimider et je continue à faire mon travail au mieux possible. Si on a de grandes ambitions en tant qu’arbitre, on ne peut pas se laisser intimider par le public », précise-t-elle. Queency conseille aux jeunes filles de se lancer dans l’arbitrage, mais concède que ce n’est pas fait pour tout le monde. « Pour être une bonne arbitre, il faut avant tout avoir une très bonne condition physique. Il faut également avoir un bon niveau académique, car tout se fait en anglais. Il faut également avoir beaucoup de patience. Le problème est que lorsque les filles se font insulter sur le terrain, elles arrêtent l’arbitrage. Il y aura toujours ce genre de chose dans un match, et il faut savoir gérer la situation. L’arbitrage est très intéressant si on s’applique et si on aime ce qu’on fait », souligne-t-elle. [box type="info" align="alignleft" class="" width="660"]

Enseignante du secondaire

Dans la vie, Queency Victoire n’est pas seulement arbitre. Cette diplômée de l’Université de Maurice en ‘Design and Technology’ est enseignante d’éducation physique et sportive au collège Lorette de Curepipe. Elle encadre également les jeunes footballeurs de la MCB Football Academy, âgés entre six et dix ans, chaque samedi à St-Hilaire.

Un couple d’arbitres

Hors du terrain, elle peut compter sur son mari Steven Siave, lui aussi arbitre international. Les deux tourtereaux se sont dit oui le 6 décembre dernier, trois jours après la finale de la CAN. « Il est également arbitre et on se comprend mieux sur le plan professionnel. On s’est connu en 2008, lorsqu’on suivait notre formation en éducation physique au MIE. Il était également footballeur avant de se convertir à l’arbitrage. Le courant passe donc très bien entre nous », précise la jeune femme. [/box]

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