
Selon les bruits de couloirs, la Mauritius Professional Football League (MPFL) mettra la clé sous le paillasson à la fin du mois de juillet. Cela après trois ans comme organisateur de la ligue professionnelle.
La menace planait depuis un certain temps et le dénouement inévitable. Ce n’est pas la première fois que cette menace pèse sur le football mauricien. L’avenir s’annonce donc obscur pour le championnat professionnel. Allons-nous vers la fin de la professionnalisation ? Cependant aucun communiqué officiel n’a été émis jusqu'à présent par cette organisation.
D’une source de la MPFL, nous avons appris qu’effectivement cette instance fermera ses portes à la fin du mois de juillet. La raison derrière cela, serait le manque de sponsors et surtout le manque de ressources financiers pour continuer. L’organisation du championnat semblerait trop coûteuse pour pouvoir continuer sur actuelle formule dont s’est déroulé le championnat cette année-ci et les précédentes saisons.
La saison 2016-2017 de la Mauritius Professional Football League a été calamiteuse. Beaucoup de problèmes sont survenus durant cette saison au niveau des finances de cette organisation. Durant les derniers mois du championnat, le MPFL avait eu de gros soucis pour pouvoir payer les salaires des joueurs. Certains ont dû attendre presque un mois pour percevoir leur salaire du mois de mai.
Le grand perdant de cet arrêt de la Mauritius Professional Football League serait avant tout les joueurs. En effet, ces derniers sous contrat n’avaient droit à aucun métier autre que le football. Ils devront désormais tout recommencer à zéro. Le niveau du football mauricien prendra conséquemment un sacré coup, car depuis la professionnalisation, les clubs ont su se montrer très compétitifs au niveau national et continental. Comme en témoigne, la précédente saison où trois équipes se battaient pour le titre de champion jusqu’à la dernière journée. Au niveau africain, l’ASPL 2000 et Pamplemousses SC ont su tirer leur épingle du jeu. Ils se sont montrés très compétitifs et combatifs dans leur campagne africaine. À deux ans des Jeux des Îles de l’océan Indien, l’avenir du sport roi à Maurice est dans le flou. Une solution doit être trouvée au plus vite pour redorer le blason du football mauricien.
Réactions
Samir Sobha (Président de la MFA) : «La MFA peut prendre en charge la Ligue Professionnelle»
Le président de la Mauritius Football Association (MFA) Samir Sobha, souligne que l’instance suprême du football à Maurice pourra assurer la continuité du championnat. « Si la Mauritius Professional Football League ne peut plus prendre en charge le championnat, nous l’organiserons. La MFA peut prendre en charge la Ligue Professionnelle. Je verrais tout cela à mon retour à Maurice », précise Samir Sobha.
Anwar Elahee (président de l’ASPL 2000) : «Les clubs ne sont pas mis au courant de la situation»
Le président de l’ASPL 2000, Anwar Elahee, précise ne pas savoir de quoi sera fait l’avenir du football. Il indique ne pas être au courant de la situation. « Nous avons entendu depuis un moment que la MPFL pourrait se retirer, mais il n’y a rien d’officiel. La MFA a autorisé la MPFL à organiser le championnat professionnel et doit désormais demander des comptes. Les clubs ne sont pas mis au courant de la situation, alors que nous sommes les acteurs du championnat. Nous sommes dans le flou. Nous avons la nouvelle saison à préparer, des joueurs à recruter, mais nous ne savons toujours pas où en sont les choses », déclare Anwar Elahee.
Tony François (entraîneur du Pamplemousses SC) : «Rester positif»
Pour l’entraîneur du Pamplemousses SC, Tony François, l’avenir du football professionnel est certes flou, mais il est d’avis qu’il ne faut pas voir que « la tache noire sur la page blanche ». « Il faut rester positif. J’espère que le football professionnel sera toujours d’actualité, car il y a eu une amélioration dans le niveau du foot local. Il serait faux de dire que le football professionnel n’a rien apporté. Nous sommes plus compétitifs. Il ne faut pas s’attendre à des miracles, mais notre football a évolué. J’espère qu’on en saura de quoi il en retourne au plus vite », a-t-il expliqué.
Jason Selmour (joueur de La Cure Sylvester SC) : «Nous ne savons pas de quoi sera fait notre avenir»
Le milieu de terrain de La Cure Sylvester SC, Jason Selmour, souligne que cette situation est compliquée pour lui et ses coéquipiers. « Nous ne savons pas ce qui va se passer. J’ai des coéquipiers qui ont quitté leur emploi après cinq ou dix ans de service. Il n’est pas simple de trouver du travail. Nous aurions aimé avoir des éclaircissements sur la situation », indique le jeune homme.
Sarjoo Gowreesunkur (ex-entraîneur) : «Le résultat d’une mauvaise gestion et de favoritisme»
L’ex-entraîneur de La Cure Sylvester SC, du Curepipe Starlight et du Club M, Sarjoo Gowreesunkur, est d’avis que les organisateurs de la ligue professionnelle se sont mis en position délicate. « Ce qui se passe aujourd’hui est le résultat d’une mauvaise gestion et de favoritisme. La MPFL a voulu tout géré. Au début, j’étais à 200 % pour la mise sur pied de la ligue professionnelle. Toutefois, certains dirigeants n’ont pas tenu leur parole et les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Il faut désormais trouver une nouvelle formule et inciter les compagnies privées à s’intéresser au football, comme c’est le cas avec la ligue de la FMSC. Le football deviendrait ainsi semi-professionnel pour éviter de tomber dans l’amateurisme », souligne Sarjoo Gowreesunkur.